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  • Noter les ministres suisses: impossible?

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    "La notation des ministres n’est pas imaginable en Suisse. Le président de la Confédération ne peut imposer une feuille de route à chacun de ses collègues. La responsabilité gouvernementale est collective. Et encore trouve-t-elle ses limites dans les décisions d’un parlement qui n’est pas aux ordres. C’est pourquoi l’évaluation porte sur les politiques publiques et non sur les magistrats. Les familiers de l’approche évaluative savent que les résultats observables sur le terrain relèvent de multiples facteurs, la volonté d’un ministre n’étant de loin pas le plus important."

     

    Dans le journal en ligne des socio-démocrates suisses romands "Domaine Public", Jean-Daniel Delley voit plutôt d'un bon oeil l'évaluation des ministres, même s'il n'est pas dupe des dérives médiatiques voire politiques de ce nouvel instrument de contraintes lâché par le président Sarkozy. La conclusion de son article (ci-dessus) me laisse toutefois songeur.

     

    Certes, en Suisse, la responsabilité gouvernementale est collective. Très vite, en effet, les nouveaux ministres parlent à la troisième personne du singulier, celle du Conseil fédéral in corpore, quand, en fait, il évoque leur propre politique. Même chose au niveau cantonal. Le Conseil d'Etat pense, décide, communique dans le silence presque toujours complet des individualités qui le composent. Mais en va-t-il différemment en France où chaque ministre parle au nom du gouvernment quand il ne prend pas les accents gauliens en parlant au nom de La France?

     

    Les médias, ignorant (incon)sciemment cette savante alchimie qu'est la collégialité et les couleuvres qu'elle oblige parfois à avaler, ne cessent de donner du gouvernement fédéral et des gouvernements cantonaux, voire municipaux, l'image de ses composants. Le budget c'est Merz ou Hiler, la santé, c'est Couchepin ou Unger, l'économie, c'est Leuthardt ou Longchamp, la sécurité, c'est Schmid ou Moutitnot, etc.

     

    Impossible d'interviewer le Conseil fédéral, c'est forcément l'un de ses membres qui est sur le plateau et jamais deux à la fois. Et l'on n'interroge jamais Couchepin sur les finances ou sur les Affaires étrangères, ni Calmy-Rey sur l'assurance maladie ou la réforme du Code de procédure pénale, sinon pour tenter de faire apparaître des fissures dans le monolithe de l'exécutif.

     

    Bref, le citoyen acquiert de nos ministres une perception toute personnelle. Certains d'entre eux sont des poids lourds dont l'avis est écouté sinon entendu et d'autres voguent au gré des événements.

     

    S'il est difficile en effet d'évaluer la performance d'un ministre et ses résultats effectifs, il est peut-être plus aisé d'évaluer ses failles et ses erreurs stratégiques ou tactiques. Quelques exemples suisses et genevois dont la liste ne manquera pas d'être allongée et discutée par les lecteurs de ce blog.

    Au plan fédéral

    • l'affaire des Mirages
    • l'affaire des fiches
    • l'affaire des fonds juifs
    • les abris de protection civile
    • la vente de l'or de la BNS
    • le manque de vision stratégique en matière de transport
    • l'affaire Swissair
    • ...

    Au plan cantonal

    • le projet pharaonique des salles d'opération de l'hôpital
    • la fusion de la Caisse d'Eparge et de la BCG
    • la faillite et le renflouement de la BCGe
    • la politique du logement
    • les lenteurs de la Justice
    • la dette publique
    • les bas de laine des communes
    • l'incapacité de mettre des infrastructures publiques culturelles et sportives à temps
    • la faillite annoncée du CEVA
    • le suréquipement hospitalier lémanique
    • ...

     

     

     

     

  • Le retour des notes

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    Après une longue lutte, les Genevois, vous vous en souvenez, ont infligé un cinglant camouflet aux syndicats des enseignants et à la gauche en rétablissant les notes à l'école. Et Charles Beer, qui n'en voulait pas, avait développer un nouveau carnet réceptacle des évaluations régulières mais non chiffrées des élèves. Personne au fond ne contestait le bienfondé de l'évaluation du travail des élèves et de leurs résultats (ce qui n'est pas la même chose).

     

    Ministre des finances, Mme Calmy-Rey aimait présenter la notation du canton établie par l'évaluateur financier international Standard and Poor's. Et le ministre David Hiler continue cette bonne pratique.

     

    Pas une année sans concours de miss, sans palmarès de tout et de rien. Toujours en matière de gestion publique, l'Idheap (Institut d'études en administration publique) dresse depuis quelques années le comparatif des cantons et des villes les mieux gérées (du point de vue financier).

     

    Et voilà que l'annonce par Sarkozy de l'évaluation prochaine de ses ministres soulèvent un tollé à gauche et l'amusement du grand quotidien Le Monde. "Attention, gadget!" titre le grand quotidien français qui lui-même n'en serait peut-être pas en crise s'il avait pratiqué cette méthode.

     

    Gadget, vraiment? Les radars sur les routes sont pour certains aussi des gadgets. Mais ce n'est pas parce que quelques chauffards les ignorent qu'il viendrait à l'idée de quelqu'un de proposer leur suppression. Au contraire.

     

    Nul ne prétend évidemment qu'une meilleure gouvernance découlera ipso facto de la mise en oeuvre d'une batterie d'indicateurs. Ils ont cependant vertu

    1. de clarifier les objectifs que l'on s'assignent,
    2. d'en donner une illustration aussi simple que possible et donc lisible par tout un chacun,
    3. de donner l'exemple à l'ensemble de l'administration plus coutumière de suivre des règlements que de se préoccuper de la pertinence et l'efficience des services rendus.

     

    Un thermomètre ou un scanner ne remplaceront jamais la décision médicale, mais aucun médecin ne songerait à se passer de ces outils.

     

    Dire enfin de l'Etat qu'il n'est pas une entreprise est une lapalissade qui ne doit cependant pas exonérer les services publics d'être comptables de leurs actes auprès du public. Et pas seulement dans des rapports financiers annuels si complexes et indigestes que personne ne les lit.

     

     

  • Deviendrons-nous chinois?

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    Un ami qui a pris une année sabbatique et s'est allé s'employer à Shanghai histoire de mesurer in situ le monde de demain a tourné cette vidéo dans une école primaire.

     

    Banale au fond, sauf qu'on se demande quelle serait la réaction de l'opinion publique genevoise (ou plutôt des faiseurs de l'opinion) si un maître principal d'une de nos écoles primaires se mettait en tête d'organiser ce genre d'entrée en classe? (Cliquez sur l'image pour lancer la vidéo)