Qui doit décider de l'accès aux soins intensifs de l'hôpital cantonal? L'hôpital répondent sans ambages et avec raison son directeur général et le chef des soins intensifs dans la Tribune du jour. Choquant! Imagine-t-on la mise en œuvre d'une règle contraire qui verrait les familles décider des soins à donner aux malades? Insensé! Et l'histoire de la résurrection (quasi miraculeuse, dit la faculté) d'un patient que ses enfants ont "condamné" aux soins intensifs en menaçant l'hôpital de poursuites judiciaires n'y changera rien.
Reste cette question que m'inspire le propos le patron des HUG.
Au-delà de quelques précisions sur le mandat général des soins, qu'attend-il vraiment d'un débat public sur cette question? La décision médicale est en effet aussi un choix économique et donc un choix politique. Mais au cas par cas je ne vois pas comment le Grand Conseil ou le Conseil national, noble assemblée où Bernard Gruson souhaite siéger. pourraient faire un meilleur choix, surtout en urgence. Sûrement pas les juges auxquels la famille voulait recourir. Encore que, ne nous faisons pas d'illusions, nos sociétés en mal de repères confieront tôt ou tard à la Justice le soin de trancher aussi ce genre de problème. En attendant peut-être que le président de la Commission d'éthique des HUG pourrait se voir conférer un statut officiel de médiateur.
Dans une clinique privée, les médecins et la direction administrative n'ont vraisemblablement pas les mêmes critères de gestion. Un client qui paie a certainement droit à un acharnement thérapeutique complet.
Enfin, le choix de dépenser ou non beaucoup d'argent public pour un patient (jusqu'à un million de francs pour un patient avoue le directeur des HUG) a-t-elle plus ou moins de poids en fin de vie qu'en début de vie?