Quand l'alors ténor du PLR, encore enfant prodige de la politique genevoise, prétendait rappeler à la police qui était le commandant et aux tagueurs qui était Monsieur Propre et aux Roms qu'ils étaient bannis des ponts dortoirs et des rues marchandes, on voyait ici et là fleurir ce tag: "Maudit Maudet" (TdG 6 février 2013). Le jeune homme n'avait pas encore été saisi par l'hubris du pouvoir. 

Voilà donc Maudet le maudit parti. Pour mieux revenir dit-il. Car l'homme à la mâchoire carrée appartient à ce quarteron d'idéologues, où l'on compte Décaillet et Blocher, qui clament que le peuple, seulement le peuple, a raison, toujours raison. C'est donc au peuple de trancher le nœud gordien que l'intelligence (de Maudet), la Justice (de Genève) ou la magnanimité (du Conseil d'Etat) n'ont pas su dénouer. 

Pauvre République, pauvre Genève. Les Fazy (l'homme du chemin de fer et de la Constitution de 1847) et les Favon (l'homme de la République laïque), les Casaï (l'homme de l'aéroport), les Borel (l'inventeur du cycle d'orientation) doivent se retourner dans leurs tombes. 

Imagine-t-on en février prochain ou début mars un scrutin mettant aux prises l'indépendant Pierre Maudet, le MCG Luc Barthassat, la Verte Lisa Mazzone ou Marjorie de Chastonay, le gauchiste Pierre Bayenet ou Jocelyne Haller, l'UDC Yves Nidegger et le PLR Alexandre de Senarclens? Ont-ils quelques chances de revenir?

A lire: Faut-il 15 Pierre Maudet au Conseil d'Etat?

Sur la page Facebook des Genevois avec PM, on compte 1627 fans. Pas assez? PM a désormais tout son temps pour lui et, contrairement à l'ex-PDC Luc Barthassat, débarqué prématurément et sans le sou, l'ex-PLR touchera sa pleine rente de Conseiller d'Etat. 

Genève n'en a pas fini avec les Genferei.

A lire dans Le Temps "Pierre Maudet, fin de partie. Vraiment?", dans la Tribune de Genève "Pierre Maudet démissionne pour mieux se représenter", dans Le Courrier "Pierre Maudet, la diagonale du fou".