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La fourmi chinoise et les cigales

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Sommes-nous des cigales et sont-ils des fourmis? La question n'est pas nouvelle mais la lecture sidérée et un peu inquiète d'un des derniers éditos de The Economnist m'incite à cette question. Certes le réchauffement climatique est une affaire sérieuse et les questions de genre aussi sans doute et celle que la vie des noirs compte encore davantage et les jeunes ont trouvé là trois bonnes raisons de se mobiliser. 

De quoi donc les occuper, avec leurs études, leur boulot ou leur recherche d'emploi, leurs loisirs et leurs sorties (en mode privé, covid oblige), et les rendre peut-être un peu aveugles à d'autres fatalités. Que plus de 800 millions d'êtres humains ne mangent pas leur faim, ce que le prix Nobel de la paix au PAM a rappelé, que la covid est dangereuse mais que ce n'est pas la pire des faucheuses et qu'à ce jour aucune pandémie n'a éradiqué la race humaine et... que Ant (la fourmi) pourrait dominer nos modes de paiements, de crédit, d'assurance.

Ant est de très loin première entreprise de paiement, de prêt et de placement électronique du monde. Le montant des (ou de ses) transactions se comptent en milliers de milliards ... Ant connaît tout de ses clients à tout moment, bien mieux qu'une banque qui ne peut compter au mieux que sur un rapport trimestriel. Pour l'heure Ant est confinée au milliards et demi de Chinois.

On notera que dans les trois grandes causes qui mobilisent les jeunes (climat, égalité des genres et égalité des races), l'homme blanc et l'Occident sont sur le banc des accusés. Peu importe que  la Chine soit devenue en quelques décennie le plus gros pollueur du monde, que les questions de racisme ou de féminisme ne préoccupent pas l'empire du milieu, où seuls des hommes - des vrais - gouvernent et où les minorités sont oppressées. 

Les deux premiers paragraphe qu'une des leaders de The Economist permet de bien prendre la mesure de Ant (la fourmi):

"En 1300 environ, Marco Polo, un commerçant vénitien, a fait découvrir aux Européens une merveille monétaire dont la Chine était le témoin. L'empereur, écrit-il, "fait passer l'écorce des arbres, transformée en quelque chose comme du papier, pour de l'argent dans tout son pays". Finalement, l'Occident a également adopté le papier-monnaie, quelque six siècles après son invention par la Chine. Plus récemment, les voyageurs étrangers qui se sont rendus en Chine parlent du nouveau grand bond de la monnaie: la disparition totale du papier, remplacé par des pixels sur les écrans de téléphone.

La domination de la Chine dans le domaine de la monnaie numérique devrait se manifester dans les prochaines semaines avec l’entrée en bourse, à Hong Kong et à Shanghai, de Ant Group, sa plus grande entreprise de fintech. Mesurée par le montant des fonds levés, cette introduction en bourse sera probablement la plus importante de l'histoire, battant celle de Saudi Aramco l'année dernière. Une fois cotée en bourse, Ant, créée en 2004 par Alibaba la plus grande entreprise de commerce en ligne, pourrait avoir une valeur similaire à celle de JPMorgan Chase, la plus grande banque du monde, dont les origines remontent à 1799."

A Genève et en Suisse, on se rengorge: nous aussi, on est actif dans les fintechs. Les séminaires, les publications se multiplient. Fintech.ch en liste les 20 premières. Swisscom.ch en énumère 363 dans son panorama. En connaissez-vous une? Il y a même des jeunes pousses qui poussent. Mais, dans la fintech - ou dans la techfin comme dit Ant, le géant chinois -, c'est comme sur le net, le seul qui gagne et dévore tout ce qui passe dans ses parages, comme un trou noir, c'est le premier.

Pour l'heure, dit The Economist, la seule chose qui entrave la marche mondiale de la fourmi jaune, c'est ses accointance avec le parti communiste chinois. Et les failles intrinsèques à son modèle économique. Ant connaît par cœur ses clients, leurs préférences et leurs travers. Mais, comme les économistes, les vulcanologues, les géologues, les astrophysiciens, les infectiologues, Ant n'est pas en mesure de prévoir et moins encore d'anticiper les catastrophes. 

Commentaires

  • J'ai une question stupide : d'où vient que vous parlez de"race humaine" alors qu'on sait que des espèces différentes d'humains ont vécu ensemble sur cette planète ? Nous ne serions pas une espèce, par hasard ?
    Et pour ceux qui pensent que les races n'existent pas, qu'ils réfléchissent au fait que les Européens ont une part de Néandertal dans leurs gènes, pas les Africains. Cela fait déjà au moins une différence génétique sérieuse...

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