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Quel Genève en 2030? Quel Genève en 2050?

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Quel Genève en 2050? C'est l'horizon que Pierre Maudet, alors président du Conseil d'Etat, avait fixé aux Genevois lors du Discours de Saint-Pierre. Le jeune tribun n'imaginait sans doute pas qu'il allait être détrôné sans ménagement bien avant cette échéance et être l'acteur clé d'une affaire sans précédent dans la République: l'affaire Maudet soigneusement chroniquée dans Wikipedia. Telle une tique, Pierre s'accroche depuis à son ministère croupion. Personne ne peut l'en déloger. La caravane passe. "Genève est gouvernée", dit son successeur, son ami Antonio Hodgers. Circulez! 

La  grande réflexion sur Genève 2050 a été lancée en septembre 2018 (suite à un communiqué de presse du 27 juin - comme si on avait voulu cacher l'affaire) et la consultation des Genevois depuis ce mois de mai, sous la forme d'un questionnaire. Elle se termine le 21 juillet. Sans avoir fait la Une d'aucun journal.

3500 personnes ont déjà répondu au questionnaire. Problématique le questionnaire. J'y reviendrai.

Un site internet, une page Facebook, deux bonnes dizaines de vidéos, dont celle d'Antonio Hodgers, 44 secondes. On est loin du grand débat à la Macron. La mayonnaise n'a pas vraiment pris. L'affaire Maudet, les échéances citoyennes des votations de ce printemps, de cet automne (électrons fédérales), du printemps 2020 (élections municipales) font qu'on a la tête ailleurs.

Pourtant il est bon de réfléchir, d'anticiper, d'imaginer, d'échafauder des scénarios. Genève 2050, c'est aussi un rapport d'une centaine de pages, quatre scénarios et quatre ambitions. Le tout accompagné d'un sondage prospectif réalisé auprès de 360 étudiants de la HESSO - un bien petit univers très technos -  à qui l'on a demandé de dire si les 50 affirmations listées page 113 du rapport étaient au non souhaitables. Plusieurs ont eu de la peine à déclarer souhaitables des propositions qu'ils ont jugées non plausibles.

2050, c'est l'horizon de la transitionn nucléaire en Suisse. Ce n'est pas rien.

2050, c'est dans 30 ans. Autant dire que nos gouvernants de la moitié du XXie siècles sont en cours de formatage dans nos écoles et nos universités, lesquelles ne brillent pas  par leur sens de l'innovation pédagogiques, alors que les robots et les ordinateurs apprenants sont déjà là.

On nous rebat les oreilles avec le réchauffement climatique qui n'est perçu que comme une catastrophe alors que tout phénomène a forcément des mauvais mais aussi des bons côtés. Est-on sûr que le bilan sera négatif? On ferait mieux de s'inquiéter de la croissance démographique et du vieillissement accéléré de la Suisse et l'Europe. 

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Ma Genève en 2030

En attendant d'autres réflexions..., je suis retombé sur une autre série que j'avais lancée en janvier 2017 dans la Tribune de Genève, à la veille des élections cantonales. Moins ambitieux, j'avais fixé l'horizon à 2030. Et invité une quinzaine de Genevois à s'exprimer. Voici ma contribution qui a lancé cette série. 2030, c'est aussi l'horizon du Plan directeur cantonal

 

Quel Genève en 2030

La campagne électorale va démarrer dans les prochains jours. Elle prendra fin le 15 avril quand les Genevois connaîtront les noms des cent députés de leur Grand Conseil pour la législature 2018-2023. Il faudra sans doute attendre le second tour de l’élection du Conseil d’État pour connaître les noms des sept ministres. Il nous a paru utile d’interpeller les jeunesses des partis et quelques autres sur leur vision de Genève en 2030. Une douzaine de tribunes libres seront publiées dans cette page ces prochaines semaines. Elles susciteront, nous l’espérons, des réactions et des commentaires, dont le Courrier des lecteurs se fera volontiers l’écho.


Si le canton poursuit sur sa lancée démographique – vive ces dernières années – il pourrait héberger quelque 575 000 habitants en 2030, une croissance équivalant à deux fois la population de Vernier. C’est dire qu’il faudra construire 20 000 à 30 000 logements pour loger ces gens. Comme ces dernières années, l’essentiel de cette croissance proviendra de l’immigration. Nous ne serions que 505 000 dans 12 ans si le scénario dit des portes fermées, examiné à titre de témoin par l’Office cantonal de la statistique, se réalisait. Dans ce cas, fort peu probable, le vieillissement accéléré de la population mettrait à rude épreuve nos systèmes de retraites et de santé.

Une telle croissance démographique – son débordement pose au Grand Genève un sacré défi aussi – est le reflet du dynamisme des quelque 37 000 entreprises genevoises. Elles ont créé une foule d’emplois: près de 315 000 équivalents plein temps au printemps dernier, selon StatistiqueGenève, dont près de 80 000 dans les secteurs publics. Ce développement économique est très dépendant de facteurs extérieurs au canton. Il n’est pas sans générer des peurs et des inégalités. Va-t-il perdurer avec la même vigueur?

Plusieurs gros dossiers politiques détermineront en partie la capacité de Genève et du Grand Genève à demeurer une région prospère dans la durée et pour tous ses habitants. Au premier rang figure la suppression du privilège fiscal, dont bénéficient certaines sociétés internationales en Suisse et à Genève en particulier. La modernisation de l’évaluation des fonctions et de l’échelle des traitements des quelque 40 000 fonctionnaires du canton, est plus modeste mais pas moins cruciale. Le troisième gros dossier sera la refonte de la fiscalité communale et le partage des charges de la politique sociale que seul le canton supporte à Genève (alors qu’il est pris en charge pour moitié par les communes dans le canton de Vaud). S’imposera aussi la relance politique et économique du Grand Genève que l’ouverture du RER Léman express et la réforme du marché du travail engagé par le gouvernement français devraient dynamiser.

Quels impacts auront sur les gens, l’économie et les processus politiques l’intelligence artificielle, l’Internet des objets (IoT), les robots (que Xavier Comtesse, dans sa dernière étude sur l’IoT, juge illusoire de vouloir taxer)? Nul ne sait. Cette incertitude est sans doute ce qui déstabilise le plus nos sociétés.

Quels impacts auront l’intelligence artificielle, l’internet des objets, les robots d’ici à 2030?

 

Ndlr: Texte mis à jour le 13 juillet à 8h.

Commentaires

  • L'horizon 2050 devrait amener la collaboration entre politiques, peuple, et experts pour penser un avenir aussi précis que possible.
    En fonction d'évènements, au minimum tous les cinq ans, il faudrait remettre les choses à plat.
    La responsabilité de la génération actuelle envers la suivante est grande, plus qu'elle ne l'a jamais été auparavant entre générations.

    Il n'est plus possible de se laisser porter par le courant, les politiques ne doivent plus être dans une posture de subir, mais doivent être proactif.

    Gouverner, c'est prévoir, mais c'est aussi agir pour maitriser, le tout dans l'intérêt d'une qualité de vie.
    Genève subit, et rien ne changera si les responsables ont une vue à court terme.

    Au niveau suisse, les universités ont un rôle à jouer, ils sont financés par l'Etat et ils ont donc intérêts à ce que la Suisse maitrise le mieux possible ces changements.

    2030-2050, devrait être le sujet des élections fédérales, mais ce n'est pas porteur.
    Ce sera la même soupe avec la nouveauté climat : économie, étrangers, crèches et égalité. Les partis n'arrivent pas à sortir de leurs rhétoriques.

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