Sans surprise, une coalition des antibagnoles et des antifrontaliers a forgé une majorité mardi soir au Grand-Conseil pour refuser la création d'une nouvelle route entre le Bachet-de-Pesay et la douane de Pierre-Grand. Dans le climat actuel, on peut comprendre ce vote, même s'il participe d'une vue "Sam suffit" du vivre ensemble.
La balle est dans le camp du ministre des infrastructures. On attend avec impatience qu'il mette en oeuvre L3 et ouvre grande et sans délai la porte autoroutière de Genève au niveau de la plateforme douanière de Bardonnex. Et construise des parkings d'échange en grand nombre, aux ports extérieurs d'embarquement des TPG, puisque les Genevois ont refusé de cofinancer des parkings d'échange en France voisine. Et dans la foulée, s'engage dans L4.
Les citadins bien irrigués par les transports publics continuent de dresser des murs et des obstacles pour exclure le transport à carburant fossile de leurs rues. Demain, n'en doutons pas, ce sera le péage urbain, déjà pratiqué via la politique des parkings urbains. Tant pis pour les travailleurs qui n'ont plus les moyens d'y vivre ou n'ont pas les réseaux pour être éligibles dans la cité. Et qu'on arrête de croire que les frontaliers vivant au pied du Salève et habitent la région de Cruseilles, jusqu'à Annecy vont prendre le CEVA pour se rendre à leur travail.
Le déni démocratique est patent aussi. Cent mille travailleurs vivent en dehors des frontières cantonales. La coalition d'occasion ne craint pas d'être dérangée par ces "Genevois" qui sont privés des droits civiques tout en payant, pour la majorité d'entre eux, leurs impôts à Genève.
On n'en voudra pas non plus aux autorités communales de Bardonnex de trouver le moyens d'empêcher le transit des travailleurs sur ses chemins vicinaux. Par exemple en mettant à sens unique, aux heures ad hoc, la route qui relie Landey à Bardonnex (riverains, bus et trafic agricole excepté)?
Quant à L4, ne rêvons pas, il s'agit d'élargir à trois voie l'autoroute du pied du Salève et à maintenir sa gratuité... Maintenant que les Verts et les Socialistes votent MCG, le combat est perdu d'avance.
Commentaires
Les citadins ont raison. Ce n'est pas à eux d'accepter la pollution des autres, ce sont les autres qui doivent s' adapter. Depuis quand, celui qui reçoit doit se soumettre aux visiteurs ?
L'intégration des étrangers dans un Etat ne se discute pas, il devrait être de même pour les pendulaires.
Au lieu d'avoir un concept séparé entre économie, urbanisme, et citoyen, il y devrait y avoir une cohérence. L'économie pousse à l'augmentation de population de travailleurs donc trafic, donc nuisances pour les locaux.
Il est temps de contrôler l'installation d'entreprises pour ne pas courir après les nuisances.
Au 20ème siècle le citoyen subissait, j'espère que dans ce 21ème, le citoyen se réapproprie un espace sain qui évite bien des maladies. Il y a beaucoup à améliorer, à inventer, le concept du 20ème siècle est usé.