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Quel fusible peut encore sauver Pierre Maudet?

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Le président des directeurs des Départements de justice et police de Suisse aurait donc menti et tenté de cacher la véritable identité de la personnalité qui a payé son voyage et celui de sa famille à Abu Dhabi en 2015.

L'information développée par la Tribune de Genève et la décision du Procureur général de demander la levée de l'immunité du président du Conseil d'Etat genevois au Grand Conseil est stupéfiante. On se demande bien quel fusible pourra cette fois préserver le ci-devant ministre d'un magistral court-circuit.

Le 27 février 2012, la Tribune publiait un article intitulé "Pierre Maudet peut-il sauver le Parti libéral-radical?" On était alors en pleine affaire Mark Muller. Empêtré dans une affaire de castagne dans un bar jouxtant alors l'hôtel des finances (la goutte d'eau qui a fait déborder le vase), soumis à de fortes pressions, le magistrat PLR avait démissionné.

On connaît la réponse. Après avoir dénié son intérêt, le maire de Genève était élu sans discussion au gouvernement cantonal. On lui promettait la lune et le Conseil fédéral. Aujourd'hui peut-on écrire: "Le Parti libéral-radical pourra-t-il soutenir longtemps Pierre Maudet?"

Ironie du sort, ce même 30 août, la Tribune a accordé une pleine page au benjamin du gouvernement et néanmoins seul magistrat à avoir recueilli plus de 50% des voix au premier tour de l'élection du gouvernement ce printemps. Une interview dans laquelle Pierre Maudet ne dit rien sauf qu'on va voir très vite du concret. Savait-il alors que le concret viendrait du Ministère public genevois?

Imaginons que Pierre Maudet soit dans l'incapacité temporaire d'assumer sa fonction en raison d'un accident de la circulation, une perte de maîtrise à la suite d'un excès de vitesse, une embardée malheureuse, une voiture démolie, un homme à l'hôpital, mais heureusement pas d'autres victimes que lui. Les institutions sont en mesure de vivre quelques mois sans la présence d'un ministre.

Pierre Maudet peut-il simplement se mettre en congé de la République, le temps que l'affaire de son présumé mensonge soit élucidée et contestée? On voudrait le croire car l'homme à bien des qualités et une indéniable stature politique. Mais, en ce matin 31 août 2018, on ne le croit pas. 

 

Ajout à 13h:

On me signale que la chaîne d'info Al Jazeera, qui a valu et vaut au Qatar d'être boycotté par les voisins arabes de l'émirat concurrent d'Abu Dhabi, évoque l'affaire Maudet. Voici la traduction qu'en fait Google Translate.

Je note aussi que le Tages Anzeiger consacre un quatre colonnes à l'affaire en page 6 de son édition du jour sous la plume de son correspondant à Lausanne (sic) Philippe Reichen, mais se contente de reproduire la dépêche ATS sur son site www.tagesanzeiger.ch. Bon la NZZ a aussi basé son correspondant romand à Lausanne qui suit l'affaire avec soin. Quant au Blick où Maudet tient une colonne, il reste assez circonspect. Pour l'heure.

Ni sur le Tagi ni sur 24 Heures l'affaire n'apparaît dans la liste des 5 articles les plus lus. Le chef de la rubrique suisse de 24 Heures et de la Tribune signe toutefois un éditorial intitulé Maudet aurait pu désamorcer la bombe dont la conclusion est: "Il y a un an, Pierre Maudet visait une place au Conseil fédéral. Devenu président de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police, chroniqueur dans le «Blick», le prodige genevois pouvait prétendre à un destin national. Il a pris le risque de tout perdre. Un choix stratégique insensé."

 

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Commentaires

  • A en croire ce que l'on lit à ce jour, nous sommes devant une affaire d'une consternante médiocrité.

    Un membre éminent du gouvernement local d'un canton suisse se laisse inviter à une manifestation ringarde (une course de voitures à moteurs thermiques...) par un prince oriental qui n'a pour qualité que ses pétrodollars.

    Agenda caché, favoriser le développement, à Genève, des activités d'entreprises de l'aviation commerciale, largement subventionnée par le ci-devant prince. Boulimie commerciale, développement à tout-va, alors que l'aéroport est à son point de saturation, et que la fronde menace chez ses riverains.

    Vu de Terre Sainte, on aime bien Genève; c'est un peu la France, avec "des affaires" à suivre, des personnages pittoresques. En plus petit; évidemment, c'est petit, Genève.

  • Voilà que celui qui prônait la droiture, l'exemplarité, et l'autorité, se voit maintenant empêtré dans une affaire de corruption, dans une affaire de mensonges, le tout initié par une autorité judiciaire dont il est (pour l'heure) le chef.

    Evidemment, juridiquement, la présomption d'innocence prévaut. En ce sens, il faudra attendre le travail de la justice pour déterminer la culpabilité (ou non) de Pierre Maudet.

    Comment un homme de son intelligence a-t-il pu accepter un voyage tout frais payé par un prince des Emirats Arabes Unis? De plus, s'il a été invité officiellement en tant que Conseiller d'Etat, quel a bien pu être le sujet de discussion entre les deux hommes? Cette invitation était-elle justifiée? Pourquoi avoir accepté ces avantages, alors qu'il savait être invité en tant que Conseiller d'Etat? Ces questions, j'ose espérer que la justice, ou Pierre Maudet, y répondra.

    Et puis, pourquoi avoir honteusement menti?

    S'il sort indemne de cette histoire, c'est que Pierre Maudet n'est pas aussi intelligent qu'on le laisse penser et qu'il a pêché par ingénuité crasse. S'il n'en sort pas indemne, c'est que Pierre Maudet n'est pas une personne honnête.

    Peu importe l'issue des investigations, voire du procès, Pierre Maudet a commis de graves erreurs, indignes de sa fonction. Il devra en tout cas sérieusement revoir ses ambitions, revoir sa conduite, et tirer les conséquences de cette affaire.

  • Qui a voulu tuer Pierre Maudet? Le prince MBZ? Piégé par le prince pour une seule invitation à un moment précis "l'élaboration de la loi sur la laïcité et l'interdiction des signes religieux, Pierre Maudet, sur l'insistance du cheik, accepte.
    Inconscients de la manipulation très chère aux musulmans, la Gauche et les Verts se plient aux diktat du Prince. La loi sur la laïcité est remise en question par la Gauche et les Verts et le Prince a gagné son pari.

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