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Maudet lance MyPresseGE et l'abo obligatoire à un franc

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maudet intro site.JPGDans Le Temps de ce 29 août - un quotidien basé à Lausanne et propriété commune d'éditeurs zurichois et allemand - Pierre Maudet annonce, pour sauver la presse romande de la désaffection des lecteurs et des annonceurs, la création de MyPressGe.

MyPressGE, une sorte de Spotify, qui serait payé par les géants des télécoms qui prélèveraient un franc sur les factures des connectés, bref, si j'ai bien compris, un abonnement obligatoire du même type que celui qui fait tourner notre chère SSR, un modèle économique que les Suisses ont plébiscité en mars dernier.

Quand on tape dans Google "mypressege", on tombe sur mypress.ge et ceci 

კომპანია "თეკ" შპს
"თბილისის ექსპრეს კურიერი" 
გთავაზობთ ქართული და უცხოური პრესისა და ლიტერატურის სრულ ასორტიმენტს. ჩვენ შეგვიძლია სახლში მოგაწოდოთ ნებისმიერი წიგნი, ჟურნალი ან გაზეთი. ამასთანავე, ფასები ჩვენთან ყველაზე დაბალია, კურიერის მომსახურება კი - უფასო! საკურიერო მომსახურება მუშაობს საქართველოს მთელ ტერიტორიაზე

Selon Google Translate, il s'agit de géorgien et ça voudrait dire:

Société "Tek" Ltd.
"Tbilisi Express Courier"
Nous vous proposons une gamme complète de presse et de littérature géorgiennes et étrangères. Nous pouvons vous fournir n'importe quel livre, magazine ou journal. De plus, les prix sont les plus bas parmi nous, le service de messagerie est gratuit! Le service de messagerie fonctionne dans toute la Géorgie. Le site mypress.ge offre une version russe et rien d'autre.

Mais revenons à l'opinion du président du Conseil d'Etat genevois (que l'on trouvera ci-dessous), publiée - coïncidences? - le jour où Tamedia remercie le réd en chef de la Tribune et intronise à sa place le chef de la rubrique locale. Le jour aussi où notre chère SSR lance Info/verso une page sur le réseau américain Facebook où nous autres abonnés enchaînés pourront apprendre comment Darius fait son TJ (qui a traité en très brève le changement de réd en chef à la Tribune juste après le docu du jour sur ces vieux casés en EMS qui ne veulent pas mourir). La veille enfin d'une manifestation à Berne du syndicat des journalistes Impressum pour le pluralisme de la presse. Et 15 jours avant le grand raout du maire de Genève sur l'avenir des médias.

"La démocratie peut sauver la presse". Le titre de la chronique de Pierre Maudet mériterait à lui seul un décryptage tel celui que les rédactions les plus riches appliquent aux fake news. Jusqu'à présent, je croyais naïvement que c'était la presse qui vivifiait la démocratie en publiant entre autres et notamment des news - pas fake - qui ne plaisent pas toujours aux politiques. 

En clair, donc, selon la vulgate Maudetienne, puisque le peuple souverain (=démocratie) boude la presse et ne veut plus payer des abonnements devenus hors de prix, on va leur faire payer un franc via la facture aux Swisscom et autres fournisseurs d'accès au réseau des réseaux. Ni vu ni connu. L'abonnement obligatoire, voilà la trouvaille de Pierre Maudet. 

Ensuite je n'ai pas trop bien compris quelles rédactions ou quels journalistes auraient droit à la manne publique et à quelles conditions ni la comparaison avec Sportify. Sportify, comme Deezer ou Apple Music, pour ne citer que les trois plus gros juke-boxe en ligne, offrent entre 30 et 50 millions de titres pour 12 à 15 frs par mois (avec possibilité de rompre l'abonnement en tout temps). Dans la distribution, il est question de proportionnalité, histoire sans doute d'éviter que les articles les plus alléchants ramassent la cagnotte. 

Le système du juke-boxe pour la presse existe depuis quelques temps déjà. Certains opérateurs télécoms offrent à l'étranger, pour bien moins cher qu'en Suisse, la connexion haute vitesse et l'abonnement à plusieurs journaux. Swisscom n'est pas prêt à copier ce modèle.

On peut dans ce domaine citer PressReader ou plus récemment Blendle. Blendle a été lancé par des Néerlandais et tente de faire souche dans le monde germanophone. Chaque article est proposé à la lecture entre 15 et 90 centimes d'euro. Dès qu'on clique, le crédit acheté au préalable se débite du montant. Et si on n'est pas satisfait, on peut même se faire rembourser. Une option que MyPressGE ne semble pas intégrer.

Le Temps fait partie de PressReader. La NZZ fait partie de l'offre Blendle. Pas la galaxie Tamedia. Pas encore? 

 

PS (ajouté le 30 août à midi): En attendant MPressGE, une menace sourde mais bien réelle est en train de bouleverser l'Occident (en Orient le mal est fait et la liberté d'expression n'a jamais été portée aux nues). Une menace est excellemment chroniquée par Myret Zaki rédactrice en chef de Bilan: en deux mots, la liberté d'expression s'étiole sous les coups du politiquement correct et concrètement des dénonciations souvent virulentes via notamment les réseaux sociaux des quidams connus ou non dont les propos s'écartent de la pensée unique, conformiste, lisse etc. Bref voilà le temps de la technomise au pilori en attendant la technomise au pas.

 

Commentaires

  • Cette volonté des politiques de vouloir contrôler l'information me révulse. Les mensonges et la propagande sont dans tous les principaux médias. Même dans la tdg. En commençant par le choix des sujets. Confirmation dans 12 jours.

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