Le Salon de l'auto est décidément bien ringard. Voilà qu'il nous promet pour tout bientôt le décollage de la voiture volante. La verra-t-on en ville de Genève? J'en doute, mais je serai ravi de la voir bourdonner à hauteur de mon bureau toutes caméras et capteurs allumés, de quoi s’introduire dans mon intimité et peut-être même photographié ce qui s'inscrit sur mon écran... Sans parler du bruit que ce drone habité produira.
Croit-on régler les problèmes de circulation au sol en ajoutant une couche de trafic sur nos têtes? Insensé, tout comme ces bolides qui dépassent allègrement les 120 km/h ou ces SUV (véhicule utilitaire sport en français) tout aussi inutile en milieu urbain.
Le Salon de l'Auto devrait se muer en Salon de la Mobilité, mais il est piloté par des garagiste$ et des importateur$, à qui la perspective de l'irruption des navettes automatiques (asservies à un parcours défini dans un premier temps) puis des premiers véhicules autonomes est tellement disruptive et effrayante que, dans la branche, comme dans bien d'autres métiers, c'est le déni qui domine. Les robotaxis, c'est bon pour les autres et pas pour demain.
La voiture volante pourrait-elle se substituer à la traversée du lac ou de la rade ou remplacer les téléphériques Plan-les-Ouates-Cointin ou Veyrier-Vessy-Gare du CEVA-Champel_HUG? Elle présenterait au moins l'avantage d'être exploitable pour toutes les destinations alors que le téléphériques est asservis pour toujours comme les trams et les trains à un parcours et des arrêts fixes, une révolution au XIX siècle, une aberration au XXIe.
Petit calcul en passant pour se faire une idée de la loi des grands nombres. Si l'on pose l'hypothèse que la traversée du lac et son raccordement à l'autoroute blanche (en passant par le nord d'Annemasse, avec une bretelle sur le carrefour d'Etrembières) coûtera 5 milliards de francs, il suffit de diviser cette somme par le prix d'une navette automatique (ayant priorité comme les bus sur le trafic privé) pour constater que Genève pourrait acquérir 100'000 navettes autonomes pour le même prix... Par comparaison, on en déduit que le le coût du CEVA (sans ses coûts de fonctionnement annuels) représenterait grosso modo l'acquisition de 40'000 navettes (lesquelles permettront de réduire à terme fortement le coût des TPG au budget de l'Etat)... A méditer
Pour ceux qui ont peur, je leur conseille la lecture des archives du Journal de Genève au tournant du XIXe et du XXe siècle, les premières voitures automobiles faisaient peur elles aussi, mais cela n'a pas empêché leur diffusion rapide et la fin des chevaux, des chars à bancs et des fiacres et l'organisation de compétition dont la première a rallier Paris à Rouen en 1894.
Les voitures volantes semblent enfin prêtes au décollage https://t.co/0OULFVwQ1w #Économie
— Tribune de Genève (@tdgch) 6 mars 2018