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"L'ordre cannibale du monde" et le bon vin

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IMG_3490.PNGLa confrontation Peter Brabeck - Jean Ziegler ce soir sur TTC, une des meilleures émissions de notre chère RTS, est un morceau d'anthologie. Le vieux professeur est toujours là. Il dénonce l'ordre cannibale du monde, celui que représentent, défendent et étendent sans cesse les 500 plus grandes multinationales qui cumulent 52% du PNB mondial. Nestlé est la 27e.

Ziegler n'a pas tort. Même The Economist, qui n'est pas de son bord, s'inquiète régulièrement de la concentration de la fortune. Dans sa livraison de cette semaine, l'hebdomadaire britannique signale que deux économistes  saisi par l'analyse de Pickety ont exploré des pans survolés par l'eéoniste francais. Oui le système renforce les plus puissants. C'est particulièrement frappant avec les nouveaux riches, les Google, Facebook, Apple et compagnie, qui soit avalent goulûment leurs concurrents, soit les vident de leur substance en copiant leurs bonnes idées. 

Il n'en a pas été question ce soir. Pas plus que des robots, du capitalisme d'Etat, le capitalisme chinois, celui des petromonarchies,  ou un encore de l'économie des trafics, de la corruption et des mafias.

Brabeck a eu la partie facile, lui qui fut vendeur de glaces dans son Autriche natale, a produit des aliments par centaines de milliards de francs et non des armes, a tutoyé Allende et Castro entre autres, flirté avec la maladie et la santé, si tendance, ne connaît ni Clooney ni sa rémunération mais justifie son revenu au prorata de ce qu'il a fait gagner à ses actionnaires et exploite notamment une ferme à caviar, sans assassiner les esturgeons, à Susten, au fin fond du Valais. Un parcours qui suscite l'admiration et fait dire à Ziegler lui-même: "Chapeau". 

On se dit que Brabeck, qui dit partager 85% de ses idées, pourrait racheter les dettes du vieux professeur, contractées au fil des procès perdus que lui ont intenté quelques-uns de ces Suisses qui lavaient plus blanc, une offense naguère, une évidence aujourd'hui. 

Brabeck à tout de même jeté le voile en refusant de soutenir la dernière initiative déposée à Berne qui ferait obligations aux multinationales ayant leur siège en Suisse de respecter partout les droits de l'homme. Sa défense était misérable. Nous ne voulons pas avoir à produire la preuve que nous respectons ces principes qui revient à nous suspecter que nous ne les appliquerions pas. N'est-ce pas pourtant le principe même des labels?

Sous son teint hâlé et son sourire éclatant, Peter Brabeck est bien de son camp, celui de l'ordre cannibale du monde. Et ce n'est pas sa dernière déclaration, très marketing, qui y changera quelque chose.  Ziegler et lui, comme le vin, se seraient bonifiés avec l'âge. What else!

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