"Couvrez ce sein, que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées."
Le Tartuffe, III, 2 (v. 860-862)
L'histoire des Bibles distribuées à quelques élèves du Cycle d'orientation de Drize, en dehors du «champ de vision de l’équipe pédagogique» (DIP dixit) vaut son pesant de tartufferie. Il faudrait en rire si le temps n'était aux peurs irraisonnées, lesquelles démontrent une fois de plus combien Genève ignore son histoire et s'enferre dans une orthodoxie laïque mortifère.
A l'heure où les ados reçoivent et s'échangent, à l'insu de leurs géniteurs et de leurs professeurs, toute sorte d'images et de mots, qui sont parfois de vrais maux, le holà de parents contre de malheureux distributeurs de Bible est pathétique.
Pathétique aussi la réaction des autorités qui aussitôt se passent la patates chaudes, aucune n'ayant le courage d'affirmer qu'il n'y a aucun péril.
Le DIP se souvient-il que l'origine-même de la lecture pour tous à Genève remonte à l'étude de la Bible en l’Académie de Genève? Se souvient-il que longtemps la Bible et bien d'autres livres de toute nature et de toute culture firent la fortune des imprimeurs de Genève?
Qu'attendent donc ces autorités aveugles pour mander la police de confisquer les ordiphones de ces jeunes? Certains d'entre eux ont peut-être téléchargé l'histoire des Hébreux et des premiers chrétiens dans la traduction de Segond.
Qu'attend même la CICAD pour dénoncer l'antisémitisme latent qui se cache derrière la plainte des parents et la stupeur des institutions?
Allons Anne! Allons Alain! Agissez! Qu'attendez-vous pour jeter les iPhone au feu.