Les rabais à la tête du client sont vieux comme le monde. Il suffisait naguère d'être copain ou cousin d'un boucher ou d'un confiseur pour toucher une ristourne. Migros, Coop et compagnie n'inventent donc rien. Les deux détaillants oligopolistiques de Suisse mettent juste au goût du jour la bonne vieille technique de la fidélisation du client.
Aux rabais découlant des achats (dix fois plus de points Cumulus le jeudi après 19h), les détaillants ajoutent le ciblage intelligent de leurs (bonnes) actions. Rien à redire. Les poins Silva de la Coopè étaient déjà débités dans le même but: séduire et récompenser le chaland.
Désormais c'est un bot qui délivre les timbres.
L'algorithme qui va traquer nos achats enregistrés par Cumulus et autre SuperCard et dresse notre portrait robot (c'est le cas de le dire) est en effet un robot. Grâce à intelligence artificielle enfin parvenue à l'âge de raison, les bots ont cette faculté de s'adapter à leur hôte et de coller à leurs désirs affichés, comme le gui s'accroche au poirier. Mais contrairement au gui, nos maxidétaillants jurent qu'ils ne nous parasitent pas.
Les bots ne font pas leur lit que dans le commerce.
Le New York Times, nous dit NiemanLab, vient de lancer sur Messenger un bot qui résumera chaque jour d'ici au 8 novembre les derniers sondages de l'élection présidentielle et ajoutera à la demande un bouquet des dernières infos, commentaires et analyses. Nulle doute que la sélection de ces compléments sera géolocalisée au minimum. Elle tiendra peut être déjà compte - NiemanLab ne le dit pas - des choix de lecture et d'interactivité de chaque client du journal. Bref de l'info automatique sur mesure.
En juillet dernier, Facebook annonçait déjà 11'000 bots sur son app Messenger.