J'ai reçu, semble-t-il comme tous les journalistes romands Le (premier) numéro du journal NouvelleR.
Seize pages bien denses format 20 Minutes, mais il en faut bien plus pour le lire en entier (mais qui lit un journal en entier de nos jours? Un journal pèche d'un péché capital en ce temps d'interacticité intense: ce sont les journalistes qui imposent le choix des sujets, leur mode de traitement. Comme si un restaurant ne proposait qu'un menu du jour et rien à la carte. D'autant que, pour l'heure encore, le menu du jour est payant alors que l'offre à la carte d'Internet est immense et gratuit).
NouvelleR est gratuit. Comme 20 Minutes. Mais il n'a pas de pub. Un ou des mécènes généreux mécène(s) le finance(nt) donc. Ses articles sont concis. Comme 20 Minutes. NouvelleR parle d'éternité. 20 Minutes d'actualité.
NouvelleR ne casse pas la baraque. Son graphisme est (volontairement) banal presque cheap. Comme 20 Minutes...
il affiche la couleur. Violette, celle des Luthérien et affiche qu'il est un journal pour journalistes à l'occasion du 500e anniversaire de l'affichage des thèses du premier réformateur qui a réussi un schisme durable (encore que les protestants ont peur de mourir, dilués dans la société moderne qu'ils sont si fiers d'avoir érigé, mais qui leur échappe comme un enfant échappe à ses parents et les conteste, voire les déteste ou "enterrés par les évangélistes", le courant fondamentaliste et doctrinaire qui constitue le fond de commerce des Trump, Blocher et autres leaders de la droite extrême).
On ressort en effet un peu désespéré de la lecture de NouvelleR. On y parle beaucoup des structures qui se vident et perdent leurs soutiens économiques traditionnels (Vaud et Berne salarient toujours le clergé mais on sent que le cœur n'y est plus) et peu de Dieu.
il est est vrai que Dieu n'a pas besoin de glose. Il aime les gens qui le suivent, abandonnent tout, biens, amis et parents, pour chanter ses louanges. Les lys des champs n'ont point besoin de vêtement, dit-il, les oiseaux du ciel de logis... Bref une vie à des années lumière de celle des Suisses bardés d'assurance et de réassurance, qui leur rend étrangère, pour ne pas dire étrange, cette prière si connue: "Donne nous notre pain de ce jour" seuls les pauvres en éprouvent tout l'actualité.
Les 500 ans de la rébellion de Luther - il ne fut pas le premier ni le dernier à ruer dans les brancards du char romain - sont sans doute l'occasion de se demander si "on a (personnellement) un problème avec l'autorité". Ce pendant, La contestation n'est pas née avec Martin Luther, elle est n'a de sens qu'en regard d'une quête qui anime toujours l'homm: la quête du paradis perdu où Eve, la première, raconte-t-on fit un acte de résistance au commandement de Dieu, dont on parle encore.
Mais sur ce sujet, NouvelleR reste coi.
Commentaires
Bonjour et merci pour ce papier.
J'aime votre écriture, votre humour et votre état d'esprit genevois.
Je n'aime pas votre amalgame : évangéliques = américains = Trump. Dommage. À creuser
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