Combien d'images avons-nous déjà vu et allons-nous voir encore à l'heure du dîner sur l'exode des migrants/réfugiés vers la terre non promise?
Les journalistes font leur boulot (L'introduction du débat ce soir sur Infrarouge, renvoyé en seconde partie de soirée, n'évite pas le piège du pathos ni un plateau déséquilibré). Les garde-frontière font le leur.
Les politiciens? Facile de leur tirer dessus. Chacun est partagé entre l'élan humanitaire et le repli défensif. La chaîne du bonheur repart à la quête philanthropique très XIXe. L'argent qu'elle collecte est sans doute utilisé à bon escient. Mais, en l'occurrence, je ne crois pas que ce soit son rôle. Le problème n'est pas une question d'argent, c'est une question politique d'ouverture et de mobilisation.
Personne n'a de solutions simples. Normal il n'y en a pas. L'Europe et la Suisse peuvent sans doute accueillir quelques centaines de milliers de migrants en plus. Elles n'ont d'ailleurs pas le choix. Au fait, combien y a-t-il d'abris de protection civile en Suisse. Et combien de temps étions-nous sensés y passer en cas d'attaque thermonucléaires des rouges?
Parmi toutes les images, celle qu'a retenue The Economist me bouleverse plus que les autres. Elle montre la pression éperdue des migrants et le cordon qui se déchire des militaires. La vague des malheureux phagocyte littéralement les uniformes, tandis que deux enfants choqués s'échappent. Que seront-ils dans vingt ans? Et nous?
Les mots ont leur sens rappelle le HCR. Les Syriens sont réfugiés. Ce n'est pas le cas de tous les migrants que la misère ou l'espoir d'un monde nouveau, comme les Suisses durant de longs siècles ont jetés sur les routes du monde. Ma belle famille compte ainsi plus de membres aux Amériques que dans son Valais natal.
De Genève, le HCR, s'occupe de 42 millions de personnes. Il y a 40 ans, les réfugiés du sud-est asiatique fuyaient le communisme. Le problème a été géré par les Américains et accessoirement par les Français dans un contexte de guerre froide et d'une Europe en croissance. Rien de tout cela aujourd'hui. L'Europe a vieilli et elle a sans doute plus peur de l'islam que des communistes.