Les institutions politiques suisses sont comme les montres mécaniques qui font la fierté de notre beau et petit pays. Elles sont à complications multiples. Prenez nos chères communes, berceau de la démocratie comme on les chante d'ordinaire au Premier Août, creuset du vivre ensemble, espace d'apprentissage de nos gouvernants, bref rien que de belles institutions qu'il serait fou de vouloir faire disparaître...
Sauf que la réalité comme d'habitude contredit les discours. Si les grandes communes peuvent à l'occasion produire de bons conseillers d'Etat, ce n'est pas ipso facto une garantie de qualité ni d'efficacité. Bien des magistrats ont laissé leur nom dans l'histoire des cantons sans passer par la case commune...
La commune, berceau de la démocratie, à l'égal de l'agora grecque antique, ne l'est plus ou mal dès que la population dépasse quelques centaines d'habitants... sauf qu'elle est le seul lieu, où les étrangers établis depuis plus d'un lustre sont des citoyens de troisième zone, mais des citoyens électeurs tout de même.
Quant au creuset du vivre ensemble, la commune, sauf si elle est réduite au village, du fond de la vallée, presque égaré comme ignoré, celui de Gilles dans les Trois cloches, l'institution n'est plus que rarement taillée à cet office. Le quartier, le bloc d'immeuble, le syndicat et le monde associatif, l'école font un bien meilleur boulot de ce point de vue.
Bref la commune est un mythe, auquel s'accrochent les élus, quelques citoyens et tous les agents publics passés, présents et à venir qui y vivent et y œuvrent à l'ombre des ormeaux. Les services publics seraient-ils vraiment moins bons s'ils étaient cantonalisés? Sans doute pas. On peut même estimer que le contraire est vrai dans un canton dont on atteint les frontières en quelques heures de marche.
A propos de l'erreur qui fait le titre de ce billet, on verra dans le tableau ci-dessous, une autre différence majeure de la pluralité communale. Selon les cantons, leur poids dans les prestations produits par le binôme canton-communes varient fortement, de 17% à Genève (je mets de côté Bâle-ville) à50% à... Zurich. (voir ma note précédente sur le poids comparé des deux plus grandes villes du pays)
Source de la carte: Atlas suisse