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Dal Busco et la maire de Paris

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dette geneve affiche.pngEn 2011, la dette du Canton de Geneve, dont les milieux patronaux dénonçaient régulierement la croissance, sans jamais s'intéresser aux actifs de l'Etat, en était à quelque chose entre 11 et 12 milliards de francs, soit à l'époque 8 milliards d'euros. L'horloge augmentait de 18 francs à la seconde. Quatre ans plus tard, la dette a dépassé 13 milliards de francs, autant en euros, et l'horloge croît au rythme de 10 francs à la seconde.

Serge Dal Busco part donc en guerre. Le nouveau ministre des Finances de Genève, qui a bien mis un an à s'installer et à prendre la mesure des défis, nombreux et ténébreux, de son Département, n'a pas le choix. La loi l'y contraint.

Incapable de réduire le ménage courant de l'Etat, la droite, un peu en désespoir de cause, a en effet décidé de freiner les investissements, si la dette dépasse 13,3 milliards de francs. On y est ou presque.

La gauche, pas mieux inspirée, n'a qu'un seul discours. Il faut augmenter les impôts. Peu semble leur importer, aux uns comme aux autres, que tous les autres cantons produisent du service public en dépensant moins, voire beaucoup moins par habitant que le petit canton de Genève. Mais comment font-ils donc? Jamais une délégation de parlementaires n'est allé voir comment ils font. Surdité récurrente.

Et que propose le ministre? Rien de très concret à ce jour. Tout juste apprend-on dans l'interview qu'il a accordée à la Tribune que les comptes 2014 seront positifs et qu'il serait sage que les partis ne tombent pas dans la surenchère pour "griller" ces bénéfices Que le sage Dal Busco veut rendre à ses créanciers.

Notons ce paradoxe.  A ce jour, les créanciers, en bonne partie des caisses de retraite, ne demandent rien, confiantes qu'elles sont dans la capacité de l'Etat de rembourser un jour peut-être. Aujourd'hui, elle ne demande au contraire qu'à prêter l'épargne des actifs.

Mais voilà, Dal Busco ne veut pas être la cigale de la fable. Et veut convaincre les Genevois de redevenir des fourmis. Pour leur bien. Ou celui de leurs enfants.

Comment faire. Les bénéfices annoncés pour 2014 ne suffiront pas. Loin s'en faut. Il faudra donc non pas se serrer la ceinture, mais se satisfaire du régime vaudois. Et maigrir.

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Commencons par un scanner complet et précis des dépenses genevoises à l'aune des "standards" du canton de Vaud. On dépistera ainsi comment Vaud produit ses services publics à meilleur compte. Sans attendre et sur la base des données connues, Genève doit réduire les budgets où l'écart est le plus important. Objectif: dégager 200 a 300 millions par année affectés au remboursement de la dette.  A ce rythme, il faudra dix ans, deux législatures, pour redescendre la dette à 10 milliards. 

L'effort est considérable. Mais pas hors de portée. Vaud a réduit sa dette de 7 milliards de francs en 10 ans.

Vaud a sans doute trop freiné. Se désendetter complètement comme l'a fait notre voisin gonfle certes l'ego de son ministre des Finances mais est un non sens économique sauf à vouloir transformer le canton en un musée. 

...

Pour terminer, je me suis hasardé à rechercher une image frappante pour illustrer la consommation gargantuesque annuelle de l'Etat de Genève. J'ai trouvé... Paris.

Paris, 105 km2, moins de la moitié de la superficie du canton de Genève. Paris , 2,2 millions d'habitants, plus de cinq fois la population genevoise.

Certes, comparaisons n'est pas raison! La ville de Paris ne s'occupe ni de la formation ni de la santé, les deux plus gros budgets avec le social. Mais tout de même...

Le budget primitif 2011 de Paris (ville et département) s’élevait à 8,582 milliards d’euros, nous dit Wikipedia, dont 6,906 milliards d’euros consacrés au fonctionnement et environ 1,676 à l’investissement. D'autres chiffres sont disponibles sur le site officiel de la ville lumière. C'est grosse modo le budget de Genève...

Commentaires

  • Dire que les parlementaires ne s'intéressent pas à ce qui se passe ailleurs est une simple contrevérité. Je dénonce depuis longtemps , et je ne suis pas le seul, les dérives de notre Etat, le fait que la fonction publique coûte 50% de moins par habitant à Zurich qu'à Genève, communes comprises dans le calcul, que je participe aux voyages et réunions du FIR (forum interparlementaire romand) où se discutent les problèmes de notre pays et des pays voisins. Arrêtez de nous faire passer pour des idiots irresponsables ou prenez donc notre place puisque vous êtes bien meilleur.

  • Monsieur Levraz, votre message ne fait que confirmer que vous faites bien partie des idiots irresponsables que vous désignez. Car, si au lieu de causer vous agissiez, nous n'en serions pas là.

  • Source de l'infographie? ;-)

  • Source de l'infographie? ;-)

  • Source de l'infographie? ;-)

  • @Olivier Cette infographie est de ma fabrication. Elle est tirée des statistiques de l'administration fédérale des finances reprises par l'Office fédéral des statistiques domaine 18 Finances publiques et fiscalité
    @ Eric Levraz. Merci de votre commentaire. Je ne doute pas que des parlementaires plus curieux se renseignent. Cependant je suis bien forcé de constaté que jamais aucune étude sérieuse n'a été conduite qui puisse expliquer ces différences autrement que par des excuses du style Genève est une ville frontière. Je rappelle que Bâle Ville délivre des prestations qui sont payées par Bâle Campagne (d'où le fait que dans le graphique figurent les dépenses communes par habitant de Bâle Ville et de Bâle Campagne et de leurs communes).
    Bonnne journée

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