La guerre donc. C'était le titre de l'éditorial du Figaro du 8 janvier. C'est l'option subliminale du journal Le Monde qui consacre toute son édition du 9 janvier à l'attentat qui a fauché 12 personnes chez Charlie Hebdo. Et fait sa une sur le 11 septembre. Le 11 septembre a déclenché la deuxième guerre d'Irak et la chasse à Ben Laden. Avec les conséquences que l'on sait.
C'était de bonnes guerres, des combats pour la démocratie et pour la liberté. Surtout la liberté du commerce dont les effets peuvent être meurtriers. Aux États-Unis, le Patriot Act n'a pas particulièrement élevé le degré des libertés individuelles... Dégâts collatéraux d'une guerre juste, d'une guerre sainte...
Tout de même, une bonne guerre, ça remettrait pas de choses en place. Non?
A propos de la grève des notes engagées par un petit quart des enseignants du secondaires genevois, qui ont fait évidemment plus de ramdam que leurs deux mille collègues, les commentaires postés sous l'article publié sur le site de la Tribune méritent la lecture. Je retiens en particulier celui-ci:
Zora Masé
Quand je suis arrivée en Suisse en 1966 j'ai été catapultée en 5ème primaire en cours d'année scolaire dans une classe de 34 élèves sans connaître le français, tout comme d'autres étrangers. Cela n'a posé aucun problème au maître ni aux élèves de la classe, studieux et disciplinés, qui ont tous terminé leur année avec succès. Et personne ne faisait grève.
Ce qui vaut à cette "seconda" quelques quolibets de deux ou trois lecteurs et cette réponse à D.M.:
Il y a 50 ans il y avait un bidon-ville à Genève (actuellement queue de l'Arve derrière la patinoire).Ma mère en arrivant à Genève y a habité pendant deux ans comme de nombreux étrangers. Nous étions dans des baraques minuscules de tôle sans eau. Des logements, non, il n'y en avaient pas. C'était pire. Utopique certainement pas, juste je relate mon vécu.
On ne va pas refaire le monde ni bêler avec les va-en-guerre du genre BHL. On serait plutôt du côté de Dominique de Villepin qui met en garde contre l'esprit guerrier (tous les deux signent une chroniques dans le numéro du Monde du 9 janvier).
On constate juste que l'attentat a eu lieu dans un creux d'actualité. Après la trêve des confiseurs, perturbée uniquement par le crash d'un avion qui ne transportait pas de touristes occidentaux, les médias étaient en panne de sujets. Les djihadistes - tout le monde pense que les assassins de Charlie le sont sauf Hani Ramadan - profitent de cette vacuité événementielle.
La déprime, comme la souffrance sont ressenties à des degrés divers selon que l'on a ou non des préoccupations; ça semble vrai pour les individus comme pour les sociétés. Un mal chasse l'autre, dit-on. Je ne souhaite pas une bonne guerre aux Français, mais s'ils pouvaient un peu moins se regarder le nombril - ça vaut aussi pour les Genevois - ça serait bien.
Commentaires
Miséricorde... Vous pensez vraiment que les barbares ayant perpétré cette attaque contre Charlie Hebdo ont sciemment attendu un creux (pas un "creu", SVP vérifiez votre orthographe) dans l'actualité pour commettre leur forfait? L'exprimer de cette manière fait craindre les pires dérives - que l'ont voit d'ailleurs apparaître sur les réseaux sociaux où quelques allumés vont jusqu'à prétendre que cet attentat n'était qu'une "attaque sous fausse bannière"...
Quant à Ramadan, la meilleure manière de l'empêcher de proférer ses appels à la haine et ses mensonges éhontés serait, une fois pour toutes, de fermer son blog. C'est tellement simple que l'on se demande pourquoi cela n'est pas encore fait. Car donner la parole à cet homme, et a fortiori la lui laisser, c'est se faire complice de sa propagande islamiste et des dérives auxquelles elle mène.
En laissant ces gens faire, c'est vous qui bêlez avec les béni oui-ouis de la bien-pensance. Ce n'est pas beau, vraiment pas beau.
@Déblogueur
Quelle parole de bons sens! Je crains que même un événement comme celui de Paris ne suffise pas à lutter contre les mensonges, la propagande, l'hypocrisie et les flagorneries de celui que vous dénoncez.
Car aux yeux de certains la référence à un dieu vaut toujours mieux que la référence à la simple dignité humaine.