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Apocalypse: la première guerre mondiale

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Je regarde tétanisé les images colorisées de la première mondiale que France 2 diffuse ce soir. Quels horreurs! Quels malheurs! Quelle folie! Il y a un siècle. Des millions de jeunes soldats meurent dans des conditions effroyables. Tandis qu'à l'arrière, les profiteurs profitent... Les femmes font face.

Nous ne sommes hélas pas vaccinés. En 14, les rois, les empereurs les généraux sont barbus. Les soldats moustachus... Le président américain Wilson est glabre. Ses soldats aussi.

Aujourd'hui les dirigeants politiques sont rasés et élus, est-ce une garantie de paix?
Aujourd'hui l'Amérique domine toujours le monde, mais d'autres puissances émergent.
Aujourd'hui nous regardons le monde, un autre monde. Si différent, mais l'est-il tant?

[Ajout le 26 mars à 8 h.]
Quelques minutes après la fin de l'émission, j'ouvre le dernier bouquin d'Umbero Eco. J'y trouve une étrange réponse au changement du monde qui ponctue mon propos terrifié d'un point d'interrogation. Une réponse qui donne son titre à ce recueil d'"Écrits d'occasion": "Construire l'ennemi".

En 1914, l'ennemi était donné par des alliances militaires qui ont élargi la première guerre du XXe siècle au monde entier par colonies interposés des belligérants européens. Aujourd'hui qui est l'ennemi. Eco répond à un Pakistanais qui lui demandait qui est l'ennemi de l'Italie, que l'Italie du XXIe siècle n'en avait pas. Puis il se ravise. Des ennemis les Italiens en ont plein. De tout temps, ils ont su en fabriquer des ennemis, des ennemis intérieurs, des ennemis régionaux, des ennemis politiques, des ennemis sociaux, raciaux. Le meilleur ennemi reste l'étranger ou l'étrange qui ne se comportent pas comme il faut.

Eco écrit : "Avoir un ennemi est important pour se définir une identité, mais aussi pour se confronter à un obstacle, mesurer son système de valeurs et montrer sa bravoure." un mot étrange que le mot brave. Qui est brave aujourd'hui? Brave Margot, chante Brassens. Brave soldat, écrit Ramuz... Qui est brave aujourd'hui? Bien des migrants le sont.

Commentaires

  • "Qui est brave aujourd'hui? Bien des migrants le sont."
    Peut-être, même sûrement, mais la conclusion à en tirer est la même qu'en 14-18 : il ne suffit pas d'être brave. Il faut savoir dans quel sens diriger sa bravoure. Pour les migrants d'Afrique, on estime que leur voyage coûte dans les 5000 euros. Ce sont donc des centaines de millions perdus pour la construction de ce continent qui vont dans les poches de la mafia des passeurs. Sous les applaudissements de la mafia dite humaniste...

  • Non, Géo,
    a) 5000 euros est une exagération, ayant travaillé das le contexte des Demandeurs d'asile pour plus de 20 ans, je crois pouvoir dire, (selon certains réfugiés) que cela peut coûter jusqu'à 1000 euros, selon le pays, parfois moins, et que c'est parfois, les petites gens de la région qui collectent pour ce départ... et que le demandeur d'asile rembourse comme il le peut...
    b) au sein de la mafia des passeurs se trouvent les passeurs de l'arrivée, dont des Suisses aussi...
    c) les millions octroyés par notre département de développement à l'étranger sont gérés consciencieusement, inclus l'aide à une ré-insertion du demandeur d'asile rentré dans son pays. Selon moi, c'est noble.

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