Dans quatre semaines exactement, le dimanche 6 octobre, la tension sera à son comble à Uni-Mails. Qui jubilera? Qui chantera la victoire? Qui pleurera? Qui se lamentera? Connaîtra-t-on sur le coup des 19 heures la composition du gouvernement genevois 2014-2018? Non, évidemment! Il faudra attendre le second tour le 10 novembre.
Confrontée à un double dépouillement, la Chancellerie distillera quelques projections. Le classement s'affinera en cours de soirée.
On saura alors que les cinq candidats de l'Entente PLR-PDC seront arrivés en tête (dans l'ordre Maudet, Longchamp, Barthassat, Dal Busco, Rochat)..., suivis du MCG Poggia, puis des socialistes Salerno, Emery Torracinta, Apothéloz et Deneys. Le Vert Hodgers se sera glissé au sein de cette bande des quatre. Suivra Michèle Künzler, talonnée ou peut-être devancée par le trublion Eric Stauffer. L'UDC Amaudruz restera en rade mais devancera largement son colistier Nidegger. Pas sûr d'ailleurs que les deux UDC parviennent à passer devant le maire de Genève Rémy Pagani et l'ancien président du Conseil d'Etat Christian Grobet. Le Vert libéral Laurent Seydoux sortira-t-il la tête de la piétaille des autres candidats? Tous, ils sont 29, ont la prétention durant les cinq prochaines années de diriger le canton, ses 9 milliards de budget annuel et ses quelques 39'000 fonctionnaires et travailleurs subventionnés.
La seule chose qui sera certaine, dimanche 6 octobre à 19 heures, c'est que trois habitants sur quatre de ce canton n'auront pas participé au scrutin, soit parce qu'ils en sont exclus en raison de leur nationalité étrangère, soit parce qu'ils s'en excluent eux-mêmes... Sans compter les 115'000 travailleurs, condamnés au silence des urnes, et leur famille dont 78'000 résident en France et paient des impôts à Genève, sans avoir un seul mot à dire sur leur affectation.
Pour la première fois de son histoire, Genève élira donc le 6 octobre son gouvernement de sept ministres à la majorité absolue. Jusqu'à présent, il suffisait de collecter un tiers des suffrages et d'arriver dans les sept premiers pour être élus. Désormais il faut recueillir 50% des votes sans quoi il faut se soumettre à un deuxième tour. Il aura lieu le 10 novembre.
Maudet et/ou Longchamp réussiront-il l'exploit de passer la barre au premier tour? C'est peu probable, mais pas impossible, surtout si les électeurs défiant les mots d'ordre des partis se mettent en tête de composer directement le prochain gouvernement en biffant et en panachant les listes!
David Hiler, le mieux élus il y a quatre ans, avait manqué la cible des 50% d'un cheveu: 37 voix exactement. En queue de classement lors de l'élection du 15 novembre 2009, sa collègue de parti, Michèle Künzler, a été élue avec 37% des suffrages.
Et qu'en sera-t-il du Grand Conseil? Ce sera l'objet d'un prochain billet...
Source: Budget 2013 page 481
Commentaires
Les deux cents familles -les divisions du Pape -aucun chiffre ne s'affiche politiquement innocent "les mains pleines "forcément , mais de quoi?
Proprement hallucinant si le responsable de l'immobilité de la moitié des Genevois arrive à se glisser derrière l'entente, pire encore entre au Conseil d'Etat.
Jean-François, Uni-Bastions (la fameuse boîte à claques) c'est du passé :-)
C'est à Uni-Mail que cela se passe et se passera.
Bien à toi,
Fabiano