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Le Grand Genève n'est pas sans frontières

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agglo nom.jpg"Au commencement était le verbe". Ainsi commence l'Evangile de Jean la Bible, en écho au Dieu dit de la Genèse, un des textes fondateurs des civilisations. C'est qu'un mot peut, comme le papillon engendre la tempête, bouleverser le monde ou une relation. Dire à quelqu'un Je t'aime n'est généralement pas sans effet.

Passer du projet d'agglomération franco-valdo-genevois au Grand Genève consacre une réalité économique, sociologique et culturelle qui tombe sous le sens. Genève est la capitale d'une région qui ne s'arrête pas aux frontières héritées du congrès de Vienne.  Reste à l'organiser démocratiquement!

De tout temps et partout, les capitales ont étendu leur influence en cercles concentriques dont seuls quelques reliefs, fleuves ou mers et quelques chemins venaient déformer la forme circulaire. Annecy et Genève sont à 20 minutes l'une de l'autre depuis que l'autoroute Liane les relie grâce au tunnel du Mont Sion. Qu'en font ces deux villes?

Ce matin la nouvelle de la naissance du Grand Genève crée déjà la polémique. Il ne s'affiche ni sur le site de l'Etat de Genève, ni sur celui de la Ville, pas davantage sur le site du Comité régional franco-genevois (celui-ci sera-t-il rebaptisé comité du Grand Genève?) ou sur le site du projet d'agglo. Le site d'Annemasse n'annonce pas encore la nouvelle mais renvoie au sondage organisé depuis le 24 mars. La Tribune relègue l'information en page intérieure.

 

Billet actualisé à 18h

 

Dans la journée, le site du projet d'agglo a été mis à jour. On y trouve notamment cette vidéo postée sur Youtube, qui bizarrement n'est pas lisible.  Il faut aller sur le site www.choisirnotrenom.com. On trouvera ici le dossier de presse diffusé jeudi.

 

* Un commentateur anonyme mais avisé me signale très justement que c'est Jean qui écrit "Au commencement était le Verbe..." Je rends donc à César... et laisse à Dieu la force des mots. Dieu dit: que la lumière soit!

** A Philippe Souaille, grand connnaisseur du Grand Genève, qui me signale que le CRFG, c'est Genève plus Annecy, Bourg en Bresse et Lausanne, alors que le Grand Genève ne serait que Genève+Nyon+la France voisine, je lui fais remarquer que le CRFG n'englobe pas Lausanne, car il est né en 1973 de l'accord fiscal entre Berne et Paris créant la rétrocession d'une partie des impôts prélevés à la source sur le salaire des frontaliers. C'est la plus ancienne et en fait la seule institution transfrontalière reconnue par des deux Etats. Le projet d'agglo n'a toujours pas de personnalité juridique. Il devrait devenir, cette année (?), un GLCT (groupement local de coopération transfrontalière) selon la convention de Karlsruhe, ne pouvant pas devenir un GECT (groupement européen de coopération transfrontalière) comme c'est le cas de la régio basiliensis, qui profite du voisinage avec deux pays européens - au fait pourquoi n'a-t-on pas proposé regio genevensis au choix du public?

 

Commentaires

  • Le CRFG n'est pas le Grand Genève, au même titre que Berne n'est pas la Suisse ou Paris pas la France. Le Grand Genève, c'est le Canton plus le district de Nyon et les communes de l'ARC (Pays de Gex plus Haute-Savoie du Nord en gros).
    Le CRFG, c'est Genève plus Annecy, Bourg en Bresse et Lausanne, qui sont certes décisionnaires institutionnellement pour ce qui concerne les parties de leurs territoires respectifs faisant partie du Grand-Genève, mais qui elles même n'en font pas partie. Voire même en sont jalouses. C'est certes un échelon indispensable à la prise de décision, mais ce n'est pas là que se mèneronts les vrais débats et que se règleront les problèmes concrets. Sinon on n'avancera pas davantage que depuis 30 ans, hors, ça urge. C'est avec les responsables des communes et districts (cantons en France) concernés au quotidien par nos déplacements que le dialogue de tous les jours se mène et doit se mener.

  • La Bible commence par "Au commencement Dieu créa". "Au commencement était le verbe" (ou la Parole selon les traductions), c'est le début de l'épitre de Jean qui se trouve plutôt vers la fin de l'ouvrage. La Parole dont il est question ici n'est pas tout à fait la même que celle des 5'000 internautes ou de nos élus qui ont donné un nom à notre agglomération. Reste à espérer que ces derniers soient tout de même en mesure de créer quelque chose après avoir abbatus les murs de nos frontières.

  • Bien sûr qu'on aurait encore put trouvé d'autre "sémantique" et que le statut du Grand Genève, en tant qu'espace transfrontalier nécessitera sa définition juridique (mais pas trop vite, le temps de murir encore...). En l'état, la démarche est un projet, et un projet c'est un processus complexe qui n'ai jamais de fin mais qui permet d'agir à différent niveau, à différente échelle, à différente condition du rapport démocratique. C'est en tout cas un paradigme ouvrant sur des nouveaux questionnements qui devraient préfigurer la perception du franco-valdo-genevois, mais aussi les réponses et défis autours des grands thèmes en situation de fortes tensions : pas seulement crise financière mais principalement crise climatique, crise sociale et spatiale, crise de la mobilité. C'est donc aussi une culture et des habitudes qui sont appelés à se transformer.
    Plus qu'une perspective (et un espoir) c'est un parti transfrontalier offrant un dépassement des clivages traditionnelles et conservateurs.
    Dans ce sens la sémantique choisie peut encore évoluer vers une "hors frontière" généralisable privilégiant le vivre ensemble et profitant d'un espace lacustre et alpin hors du commun. Dans l'intervalle on peut travailler et projeter avec le "Grand Genève". Vive le projet d'agglo !

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