La décision de Merck de fermer Serono à Genève prend des allures de punition collective. Elle résulte sans doute d'un catéchisme économique seriné dans les écoles de management partout sur la planète, qui fait fi des gens, de leur vécu, de leurs histoires, de leur vie culturelle, des amitiés qu'ils ont tissées, et est tout entier tourné vers la préservation et le rendement du capital. De fait, nous ne sommes pas encore au temps où des robots seront seuls à la tâche, contrôlés de loin. Et nous ne devons pas non plus tenir la sédentarité comme seul idéal.
Le choc est total, brutal. Il frappe Genève comme il a frappé et frappera encore d'autres régions. Il nous réveille de notre jardin local que nous les sédentaires - les autres ne sont pas des citoyens - (a)ménageons avec précaution, principe que nous allons inscrire dans notre constitution.
Face au fait accompli, seul le syndicat Unia semble ne pas vouloir rendre les armes sans combattre.