Dans son éditions du 29 octobre, The Economist, édition europe, qu'on peut lire et entendre sur iPad, consacre quelques lignes aux élections fédérales. On y apprend que le parti nationaliste a enregistré un recul mais reste largement le parti le plus puissant de Suisse et que le prochain cabinet ne sera formé selon des règles complexes que le 14 décembre. Bref pour l'hebdomadaire britannique, la Suisse n'a plus qu'un gouvernement qui gère les affaires courantes. La notion de formule magique reste évidemment hors des concepts nombreux maniés à longueur d'articles par le prestigieux journal sans signatures.
En Suisse, les journalistes et les politiciens vont jouer la danse du scalp jusqu'à la nuit des longs couteaux le 13 décembre: les uns entonneront le requiem de la formule magique, d'autres s'en accomoderont, quelques-uns parieront sur la non réélection du Bernois Schneider-Amman ou du Neuchâtelois Burkhalter, d'autres encore rêveront du jour où le peuple souverain élira son gouvernement fédéral.
Et l'on débouchera le 14 sur le coup de 10h30 sur un gouvernement similaire au cabinet sortant, le Fribourgeois Berset remplaçant la Genevois Calmy-Rey. J'en prends le pari.
L'UDC pestera et en appellera au peuple, mais elle le fait si souvent, elle soumet le Parlement si souvent à la sanction populaire qu'elle peut bien se contenter d'un conseiller fédéral et demi, la demie étant Eveline Widmer-Schlumpf, qui toute centriste qu'on voudrait la positionner est - il ne faudrait pas l'oublier - l'héritière de la droite nationaliste.
On oublie que le gouvernement est là pour gouverner. Sauf qu'en Suisse, le parlement fédéral est au coeur du pouvoir exécutif. Non seulement il en élit les membres (en osant même exceptionnellement les désavouer), mais il s'immisce étroitement dans les actes gouvernementaux, car tous doivent avoir une base légale. Le parlement qui a instauré un frein aux dépenses n'a pas encore mis en place un frein législatif. Ce qui est compréhensible, le premier tient les rennes courtes à l'exécutif le second s'appliquerait à lui-même. Heureusement, dans ces conditions, que les parlementaires ne sont pas des professionnels à plein temps.
Bref, pour en revenir à la formule magique, il n'est pas encrée dans le marbre et peut souffrir quelques accomodations. En Suisse, l'équilibre des pouvoirs a suffisamment de jeu, comme on le dit d'un mécanisme, pour continuer à tourner même s'il tourne parfois un peu lentement.
Commentaires
Si cette fois-ci aussi le Conseil National joue a se faire peur, je crains fort que la Place Fédérale sera pleine à craquer de membres de l'UDC avec le FASS-90 sur leurs épaules, pour une sacré démonstration.
Cela suffit nom d'une pipe !
Pas d'accord avec vous... En Suisse, le gouvernement gère,mais ne gouverne pas. C'est bien là le problème. A l'heure ou l'on devrait avoir des visions stratégiques engageant résolument le pays dans le XXIe siècle, on a 7 nains de jardin qui discutent du prix du lait ou du remboursement des lunettes...
C'est catastrophique pour le pays qui d'ailleurs le rend bien au politique puis qu'environ un(e) citoyen(ne) sur deux ne se rend pas aux urnes.
Vont-ils oser ?
Décidez une fois pour toute que l'UDC est un parti d'opposition et renvoyez Maurer chez lui.
Une nouvelle formule magique pour un pays qui doit avancer et se transformer.
2 socialistes, 2 PLR, 1 PDC, + PBD et 1 Vert
Je prends le même pari que JFM.
Bertrand Buchs a raison mais il n'en ira pas ainsi. Les partis dits "centristes" se révèlerons en effet une fois de plus incapables d'élaborer une plateforme commune de gouvernement et de la moduler pour la rendre acceptable par le PS. Comme ils se révèleraient incapables de moduler une plateforme de gouvernement à l'UDC s'ils apparaissait qu'un Conseil fédéral sans PS était la meilleure formule.
Causes de cette paralysie ? Le conservatisme inhérent au système politique helvétique, la préférence générale des partis pour les fauteuils plutôt que pour l'action tant il est vrai ... que le pays est gouverné par l'économie et les partenaires sociaux, pas par les autorités politiques.
@Buchs
Pourquoi un CF PDC ? quelle utilité ? Pour quelle fiabilité ? Vous votez pour le seul parti massivement pro-nucléaire et sa conseillère fédérale vous vend la sortie (ah oui avant Fukushima on savait pas que c'était était dangereux...) crédible non ?. Non je crois sincérement que le PDC n'est pas apte à assumer des tâches gouvernementales.