Sans le Mouvement citoyens genevois, qui ne votait ni pour le candidat de la gauche Daniel Devaud ni pour le candidat de la droite Yves Nidegger, la droite, c'est-à-dire l'Entente des partis libéral, radical et PDC, élargie à UDC, avait obtenu un score de 44,8% des voix lors de la dernière élection du Grand Conseil, la gauche 40,5%.

Arithmétiquement, la droite aurait dû ce dimanche largement faire élire l'UDC Yves Nidegger à la Cour des comptes. c'est Daniel Devaud qui l'emporte assez nettement avec 51,8% des suffrages contre 46,5% à son adversaire. A noter un nombre record de votes blancs et nuls.

C'est un cinglant échec pour les tenants de la tactique politique. Les électeurs n'ont pas compris ou n'ont pas voulu comprendre qu'avec l'UDC l'Entente genevoise ne pouvait s'en tenir à un simple accord électoral de circonstance. On ne peut pas des années durant dénoncer la politique conduite par le parti de blocher et soudain signer une alliance.

Certes Yves Nidegger était un candidat controversé et Daniel Devaud avait l'aura de la fonction de juge. L'appui surprenant au candidat de l'extrême-gauche de l'ancien conseiller d'Etat radical Guy-Olivier Segond a sans doute fait hésiter nombre d'électeurs voire en a encoragé certains à changer de camp le temps de cette élection partielle, dont la portée politique reste symbolique.

Les électeurs du MCG ont dû s'éparpiller dans les deux camps et surtout garnir le parti majoritaire des abstentionnistes. Plus de 70% des citoyens n'ont pas voté.

A cinq semaines des élections fédérales, la droite a sans doute du souci à se faire. Une chose est presque acquise: Genève sera quatre ans de plus représenté au Conseil des Etats par le duo de gauche, la socialiste Maury Pasquier et le vert Robert Cramer.

Genève dispose de onze siège au Conseil national, c'est dire qu'il faut obtenir dix mille bulletins pour gagner un fauteuil. Si rien ne change - et on ne voit pas ce qui pourrait changer d'ici au 23 octobre - les libéraux-radicaux mariés contre leur gré pourraient perdre un de leur trois élus au profit du MCG pour qui ce serait un grave échec s'il ne parvenait pas à faire élire Mauro Poggia au National. Les socialistes pourraient également perdre un siège, si l'UDC maintient les deux siens. mais Blocher n'est plus au faite de sa gloire. Il est douteux que le parti d'extrême droite réédite son score canon de 2007. Il était alors le premier parti de Genève avec 19,8% des suffrages.

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