Ainsi le MCG ne pourra pas afficher dans les rues de Genève que les le système de l'assurance-maladie est une arnaque de l'Etat. Le juge a interdit l'affiche à la demande d'une grande assurance et du président de Santésuisse, dont les noms et les photos étaient reproduits à côté du mot "prévarication". Prévarication? "Action de prévariquer, de s'écarter de la justice, de manquer à ses obligations" dile Larousse en ligne.
L'accusation est grave. C'est de la diffamation, note un avocat spécialiste des médias, si le MCG le dit de bonne foi, sinon de la calomnie. Bref le juge civile ne pouvait pas ne pas interdire l'affiche. C'était bien le but que recherchait le couple Stauffer-Poggia, qui passe ainsi à bon compte pour une victime du lobby des assureurs qu'ils dénoncent.
Les assureurs maladie poursuivront-ils le MCG et ses candidats aux élections fédérales pour calomnie? On verra, mais je parie que non. Car si les mots arnaque d'Etat et prévarication sont sans doute abusifs, les dirigeants des assurances maladie auront sans doute de la peine à démontrer que leur salaire ne dépasse pas celui des hauts fonctionnaires qui seraient chargés de gérer une caisse publique.
Cela dit l'arnaque n'est pas où le MCG le dit, mais le MCG sait taper sur un bouc-émissaire qui n'a rien fait pour ne pas l'être.
Si arnaque il y a dans l'assurance-maladie, elle réside est multiple et réside dans le système même qui voit les Genevois payer les mêmes primes (peu ou prou) quel que soit leur revenu. En quinze ans les primes n'ont cessé d'augmenter plus vite que le coût de la vie, pesant dans de nombreux ménages plus que l'impôt.
Or les causes de ces augmentations ne sont pas pour la plupart maîtrisables par les assurés.
La vie coûte cher particulièrement au début et à la fin. Qui décide du début et de la fin? Rarement les assurés. L'hygiène de vie, la bonne alimentation, le sport sont recommandés. Mais les assurés n'ont aucun moyen d'agir sur ceux qui s'en fichent et prennent des risques avec leur santé. La Suisse a une densité hospitalière à nulle autre pareille dans le monde. Qui décide? Les assurés, non les citoyens. Ce sont certes parfois les mêmes, mais ils s'ignorent hélas l'un l'autre. Trois exemples seulement pour dire que les assurés n'ont que peu de pouvoir pour freiner la spirale des coûts et de primes.
Or c'est bien là qu'il faut agir. La caisse unique, la guérilla du MCG contre les assureurs ne sont que des écrans de fumées.
PS: j'emprunte l'illustration de ce billet au blog Planète photos d'Haykel Ezzeddine, que je tiens pour l'un des très blogueurs de la Tribune
Commentaires
Les socialistes nous ont menti, avec la moustachue Ruth Dreifuss en tête.
La Lamal n'aurait jamais été acceptée par le peuple, si on lui avait dit la vérité.
www.stoplamal.com
C'est aussi un de ces débat philosophico-politico-culturel !
Cher JFM,
Je suis surpris de la deuxième partie de votre propos qui est extrêmement réductrice:
"les assurés n'ont aucun moyen d'agir sur ceux qui s'en fichent et prennent des risques avec leur santé"
Le principe des assurances est bien de partager le risque (non?), dans le cadre de la santé, nous ne naissons tout simplement pas tous à la même enseigne ... votre propos me fait aussi penser aux années où l'on jetait la pierre à tous ceux qui avait ou pouvait avoir le VIH ...
Je m'attendais de votre part à une analyse d'un autre niveau ...
Bien à vous
Boris n'est définitivement pas assez philosophico-politico-culturel !
C'est pas bon ces interdictions de parole.