La crise de l'euro, c'est d'abord une crise de foi. Les ministres de l'Euroland tentent encore de sauver la Grèce et eux avec. Espérons qu'ils y parviennent. Le grand défi, c'est moins les milliards qu'il faut trouver sans créer de l'inflation, que la confiance qu'il faut rétablir entre les pays. Je relis à ce sujet un bien éclairant article paru en novembre 2010 dans la revue géopolitique, citée par Wikipedia dans sa note sur l'euro.
Et je me dis: que reste-t-il à une communauté, un pays, un groupe de pays sans foi? Il reste la loi, la règlementation de plus en plus foisonnante, tatillonne, qui s'insinue partout, occupe peu à peu tout l'espace de la vie et de la société. Le principe d'égalité fait son oeuvre, le principe de précaution et d'assurance aussi. D'abord préserver ses intérêts, n'est-ce pas naturel?! Sans compter que des cohortes de fonctionnaires, d'experts, de consultants et juristes en font leur beurre. Mais revenons à la crise de foi de l'euro.
"Depuis Robert Mundell (1961), théoricien des zones monétaires optimales (ZMO), écrivent Franck LIRZIN , Philippe CONDE on sait qu’une zone monétaire doit avoir des mécanismes stabilisateurs. Faute de quoi elle ne pourra pas encaisser des chocs asymétriques, c’est-à-dire ceux qui ne touchent qu’un seul pays. Dans les États fédéraux comme l’Allemagne ou les États-Unis, ce sont le budget fédéral, la mobilité des travailleurs et la diffusion de l’innovation qui jouent ce rôle."
"Dans la zone euro, poursuivent les deux économistes de la revue géopolitique online, aucun de ces mécanismes n’existe, c’est pourquoi l’UE ne peut rien pour la Grèce, si ce n’est lui imposer une politique d’austérité qui risque de l’entraîner, au moins à court terme, dans davantage de dépression."
"Le problème fondamental des seize États qui partagent l’euro en novembre 2010 est celui de la confiance. Pour avoir des mécanismes stabilisateurs, il faut accepter qu’un jour, on puisse donner à un autre, et qu’un autre jour, cet autre pourra vous aider en retour. Une solidarité doit exister entre les États, mais aussi entre les citoyens et les entreprises."
Et ce n'est pas mieux avec les deux autres stabilisateurs:
"Les différences de culture, de langue, de systèmes sociaux et de régulation constituent un puissant frein à la mobilité du facteur travail entre les États en crise et les États en croissance, ce qui démontre une faible intégration européenne. (...) La diffusion de l’innovation est rare : la stratégie de Lisbonne (mars 2000) qui devait transformer l’UE en la zone la plus innovante en 2010 a échoué."
Et les deux chercheurs de rapprocher la Grèce en faillite et la Belgique sans gouvernement: "Derrière les mécanismes financiers de la crise grecque se cache donc cette balkanisation rampante de l’Europe dont les prémisses se font sentir en Belgique. Crise budgétaire grecque et crise politique belge sont en fait les deux visages d’un même phénomène où l’Europe voit ses Etats se diluer dans une politique communautaire sans qu’une véritable intégration entre ses régions ne voie le jour."
En plus, c'est l'automne. Bonne journée tout de même!
Commentaires
Bah, le problème se situe bien au-delà des mécanismes de stabilisation des zones monétaires, qui ne sont qu'un joli nom de plus pour désigner des artifices financiers destinés à offrir un semblant de fondation à un système monétaire qui en est dépourvu par essence, dans la mesure où il ne revient qu'à faire fonctionner la planche à billets pour mieux se lamenter ensuite de la façon dont ces belles intentions sont perverties par les intérêts personnels.
Cette foi en l'intégration par le haut, cette idée de la confiance qui se "décrète", qu'une solidarité "doit" exister, que d'une façon générale "y a qu'à", est destinée à retourner tôt ou tard dans le formica des années 60-70 dont le goût prononcé pour les utopies constructivistes l'a extrait pour notre malheur à tous. Vous voulez réellement rétablir la confiance, M. Mabut? Il va falloir commencer par cesser de l'injecter par doses anesthésiques à coups d'effets d'annonce lénifiants et de promesses de lendemains qui chantent - si et seulement si ces canassons rétifs d'électeurs veulent bien adhérer à une dilution toujours plus poussée de leurs spécificités dans une intégration fédérale aux bénéfices jusqu'ici peu évidents pour eux. Il va aussi falloir commencer par admettre que le problème grec n'est que la partie émergée du gigantesque iceberg des dettes souveraines et que le particulier de base peu soucieux des rêves de grandeur des constructivistes en est de plus en plus conscient, à son corps défendant. Et que subséquemment, il n'est pas près d'accorder à nouveau sa confiance à une offre politique et économique peu susceptible de lui faire entrevoir la façon dont elle entend affronter concrètement l'obstacle qu'elle a elle-même largement contribué à créer.
Crise budjétaire grecque, possible ? Par contre pas de crise chez ton voisin...Qui attend des infos et présentation de Iphone ou mieux ipad version 2...n'est-ce pas mon cher...cqfd. D.P.
Ce n'est pas la position du FRS ou de l'Euro
Mais celle des journalistes genevois qui m'inquiète:
Pourquoi aucun journalistes de la Tribune/24h (idem sur les blogs de la TDG) ne font-ils aucun commentaire, aucune analyse de ce qui se passe avec l'empire de l'australien MURDOCH au UK, et sa casse par ailleurs?
Si j'étais journaliste, ça me boosterais....
en tous cas, je me suis battue contre les méthodes de ce monsieur, déjà bien connues dans le cadre du journalisme,
même si c'était fin 1970..!
en participant au lancement d'un quotidien de gauche à Bln justement contre ce genre d'usages, aujourd'hui très successful...
Je trouve extrêmement inquiétant qu'en ce moment aucun journaliste de la TDG ne poste ou écrive un article sur
- l'empire Murdoch, ses méthodes, ses médias, ses outils et ses journalistes, voire sa présence en Suisse.
? ! ?
Ce n'est pas la position du FRS ou de l'Euro
Mais celle des journalistes genevois qui m'inquiète:
Pourquoi aucun journalistes de la Tribune/24h (idem sur les blogs de la TDG) ne font-ils aucun commentaire, aucune analyse de ce qui se passe avec l'empire de l'australien MURDOCH au UK, et sa casse par ailleurs?
Si j'étais journaliste, ça me boosterais....
en tous cas, je me suis battue contre les méthodes de ce monsieur, déjà bien connues dans le cadre du journalisme,
même si c'était fin 1970..!
en participant au lancement d'un quotidien de gauche à Bln justement contre ce genre d'usages, aujourd'hui très successful...
Je trouve extrêmement inquiétant qu'en ce moment aucun journaliste de la TDG ne poste ou écrive un article sur
- l'empire Murdoch, ses méthodes, ses médias, ses outils et ses journalistes, voire sa présence en Suisse.
? ! ?
Soyons réalistes, pour être positifs: ce jour de juillet est en été, selon nos
jardins.
Qu'un journaliste comme vous parle de l'Euro, de la Belgique, de la Grèce est un acte d'analyse politique (bienvenu)
Sauf que nous attendons aussi que nos journalistes en Suisse parlent du fait des médias comme ceux de l'australien Murdoch.
Car semble-t-il, les méthodes et moyens d'enrichissement utilisés par ce cher Murdoch sont connus depuis des décades
Qu'en est-il des journalistes suisses et des médias dans notre pays à ce sujet?
Aucun blog de la TDG à ce sujet: aucun journaliste de la TDG ou de 24h ne s'y colle?
A Ciao!