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Longet, Studer, Pagani et Berggruen

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berggruen nicolas.jpgOuh, là, là! Tôt le matin une brochette de politiciens! Pas tous. Nicolas Bergruen, dont j'ignorais le nom jusqu'à tout à l'heure, est un dandy allemand né à Paris, qui a fait ses classes dans une école privée suisse, où il s'est passionné pour Marx, Engels et Sartre entre autres. Il a fait fortune aux Etats-Unis en commençant par spéculer en bourse deux mille dollars empruntés.

Nicolas Berggruen est aussi l'héritier propriétaire de la chaîne de magasin Karstadt en Allemagne. Il est sans domicile fixe - il passe d'un cinq étoiles à l'autre et naviguant dans ses 40e rugissants il s'est mis en tête de sauver la démocratie occidentale, nous raconte ce matin Cecile Dekervasdoue dans sa revue de presse sur France Culture, qui cite un portrait du golden boy dans le Spiegel page 36.

La démocratie, qui meurt des combats de coqs du multipartisme, de l'égoisme des électeurs, de leur incapacité à voter pour leurs intérêts à long terme, pour une société durable et solidaire.

C'est ainsi qu'on en revient à notre brochette de gauche Longet, Studer et Pagani.

Longet parce que son "sam-suffit cantonal" m'a mis en colère hier (voir la note précédente qui a suscité plein de commentaires intéressants - merci à leurs auteurs). Longet qui voit l'avenir de Genève dans la multiplication des boulots de service aux personnes, souvent grassement subventionnés, où alors dévoreurs des économies des pensionnaires EMS et de leurs enfants qui voient fondreleur modeste héritage immobilier qu'il n'ont pas pu cacher comme on cache un compte en banque ou quelques tableaux.

Longet qui pense qu'il suffit de vouloir pour pouvoir. Le ministre neuchâtelois Jean Studer, collègue de parti du socialiste du politicien de l'opulente Genève, voudrait bien conserver les emplois du fabricant de piles Energizer. Sans doute ces travailleurs licenciés viendront-ils à Genève dans les jobs de services créés par le maire d'Onex... Le blocage démocratique, c'est notre incapacité à considérer la Suisse romande ou mieux les régions qui entourent les villes centres à 150 km à la ronde comme solidaires? En clair, Genève devrait aider Neuchâtel. Quand on sait la démocratie incapabale de réformer la gouvernance des communes on en mesure mieux les limites.

Quant à Pagani, c'est la lecture ce matin dans mon journal préféré de la volée de bois vert - toute policée - que Charles Pictet envoie au ministre de l'urbanisme de la Ville de Genève [filer lire son papier page 2 dans l'édition électronique qui est encore gratuite pour quelques jours]. L'objet du délit est ce que les journaux ont attivement appelé la tour des Grottes. Un immeuble d'une dizaine d'étages - on est loin du gratte-ciel - réalisé par la ville au terme d'un concours auquel ont participé 65 bureaux d'architectes. Des travaux d'études pour quelque 2,5 millions de francs qu'une assemblée locale de voisins veut réduire à néant. Dans ces conditions où la démocratie se réduit à une dictature du voisinage, c'est le magistrat qui en devient l'esclave qu'il faut bouter hors du pouvoir, conclut, le président de la Fédération des architectes suisses.

Pour revenir à Berggruen, le dandy milliardaires a lancé un grand chantier: sauver la démocratie. Comment faire sans tomber dans le mathe du dictateur éclairé?

Commentaires

  • Indignez-vous JFM, indignez-vous aussi demain et après-demain ! Rares en effet sont les gens des médias ne se contentent pas, jour après jour, d'ajouter des bûches dans le foyer des scandales qui alimentent les gazettes.

  • Cher Jean-François, j'approuve tes deux derniers papiers dans les grandes lignes. Il y a cependant un point sur lequel tu as tort et René Longet raison, c'est l'importance grandissante des services à la personne. Pas uniquement aux petits vieux et aux gamins ceci-dit.
    Chaque genevois, si beaux riches et intelligents que nous soyons, n'est pas destiné à devenir trader, diplomate ou directeur de journal. Or tout un pan de l'industrie a disparu. Elle donnait du travail aux personnes de niveau scolaire disons moyen. Le nombre de places disponibles comme conseiller administratif MCG demeurant limité, ces emplois manquent. Cela peut aussi concerner des universitaires, que les cabossages de la vie ont rendu inaptes à certaines fonctions.
    Or ces gens ne peuvent pas rester indéfiniment sans travail. L'artisanat, le dépannage en résorbe une partie, mais pas tout. Et la haute horlogerie exige de hautes compétences. En revanche, la demande en services à la personne augmente, proportionnellement à l'augmentation du nombre de familles fortunées ou dans lesquelles deux adultes travaillent beaucoup en gagnant très bien leur vie.

    Ces emplois là ne sont pas délocalisables. En fait, nous manquons de personnel volontaire que nous faisons venir de l'étranger, occupant ainsi les logements assistés... Auxquels les genevois percevant un salaire moyen n'ont pas droit. Peu de frontaliers dans ces métiers. Par contre les frontaliers, suisses ou français, sont eux aussi gros consommateurs de ce type de service qui explosent en France voisine, dûment déclarés et taxés par l'Etat, contrairement à Genève, où les familles recourent à la petite main bolivienne pas toujours déclarée.
    La garde d'enfants le soir et de personnes âgées avant l'EMS fait également partie des activités régulières des sud-américaines genevoises. Le salaire moyen de ces femmes tourne autour de CHF 25.- de l'heure. Le Pérou, pour une Bolivienne, mais un peu maigre pour un Genevois. Même chômeur...
    Bon au bout d'une génération les enfants de la Bolivienne deviennent genevois et soit ils ont fait des études brillantes et trouvé le job de leur rêve, soient ils se sont plantés et refusent néanmoins de faire le ménage puisque devenus chômeurs genevois...
    L'idée de Longet reviendrait à subventionner ces genevois (ce qui ne reviendrait pas plus cher que de leur payer le chômage) pour qu'un revenu décent les décide à travailler dans ce secteur en pleine expansion. Je trouve personnellement que c'est une bonne idée. Qui certes ne créerait pas de richesse, mais rendrait des services dont nous avons besoin.
    Là où Longet se plante, c'est que pour financer le tout, même en tenant compte des économies sur le chômage, il faudra bien poursuivre le développement d'activités produisant de la richesse. Par exemple l'administration et la finance d'activités multinationales... dont les cadres auront besoin de service à la personne.
    Cela revient à mettre des habitants pauvres de Genève au service d'autres, jeunes, vieux... ou plus riches et d'importation récente ! J'entends déjà le MCG et ses porte-voix valaisans hennir... Mais après tout, l'hôtellerie qui fut l'une des bases de la prospérité helvétique et valaisanne en particulier, n'était-elle pas basée sur le même principe ? N'y a-t-il vraiment nul honneur à faire bien son métier de service ?

  • Longet roule en grosse Rover, une voiture parfaitement socialisante, puisqu'elle roule exclusivement avec du caviar!

    Pourquoi faut il toujours que les politiciens soient des caricatures?

    Des caricatures et des marionnettes, mais moi je ne mettrai pas les mains dedans, c'est pas propre!

  • @dominiquedegoumois: pour ne pas mettre les mains dedans, je vous suggère d'arrêter de nous gratifier de vos commentaires calomnieux et ridicules, dont la publication par M. Mabut me laisse perplexe.

    @JFM: petit coup de gueule au sujet de votre remarque "Longet qui voit l'avenir de Genève dans la multiplication des boulots de service aux personnes, souvent grassement subventionnés, où alors dévoreurs des économies des pensionnaires EMS et de leurs enfants qui voient fondreleur modeste héritage immobilier qu'il n'ont pas pu cacher comme on cache un compte en banque ou quelques tableaux."

    Qu'avez-vous contre le service public et le secteur non marchant? Ne vous en déplaise, ils contribuent au bien-être de la population et à la vitalité de l'économie, au même titre que le secteur marchant.

    La fin de la phrase me choque profondément. Ma grand-mère vit dans un EMS, parce que les soins dont elle a besoin ne peuvent être fournis par une autre structure, et la seule chose qui intéresse ma famille et moi est son bien-être.

    C'est la moindre des choses que l'argent gagné serve à celui qui l'a gagné (sous réserve des soins proprement dit pris en charge par la LaMal), non à des héritiers soucieux de le soustraire à l'impôt, non? A vous suivre, c'est la collectivité qui devrait payer l'EMS de ceux qui en ont les moyens, pour préserver les intérêts des héritiers qui ne veulent... pas payer d'impôts. La solidarité serait-elle devenue le tabou du XXIe siècle?

    Bien à vous,

  • @ Cyril Mizrahi

    Désolée mais je n'ai pas compris votre "coup de gueule" à ce qu'a dit J-F Mabut. Il me semble que votre votre intervention est due à une mauvaise interprétation dudit paragraphe.

    Sachez que beaucoup de pensionnaires finissent contre leur gré et sous tutelle en EMS parce que envoyées par un centre spécialisé des HUG. Qu'il est fait appel à un personnel peu spécialisé et jamais à la même place. Un tournus qui vous donne le tournis. Ce qui est aussi valable pour certaines cliniques. Les patients ne sont plus considérés comme tels mais comme des clients.
    Malgré des mois d'hospitalisation, plus d'une année pour certains, le départ se fait dans l'indifférence totale du personnel qui ne prend pas la peine de les aider ni même de les saluer. Qu'ils se débrouillent après-tout... Ceci échappe au malade, tout heureux de retrouver son chez lui et non un "ailleurs". Mais cela n'échappe pas aux parents qui viennent les chercher... Je n'ose imaginer le vide, la tristesse qu'ils doivent ressentir quand ils sont dirigés vers un EMS.....

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