Ce matin sur son blog le constituant UDC Pierre Scherb écrit: "La Genève internationale s'essouffle - réjouissons-nous!"
Hier, l'info de 11h signalait que le comité d'AgriGenève avait décidé de soutenir le référendum contre le déclassement de 58 hectares de terres agricoles des Cherpines à Plan-les-Ouates et Confignon, où Mark Müller et le Grand Conseil qui la suivit souhaite bâtir quelque 2500 logements et permettre l'érection du grand stade du conseiller administratif de Plan-les-Ouates, le ci-devant fraîchement désigné président du nouveau parti des Verts libéraux Laurent Seydoux.
Scherb et les paysans, des décroissants? Je le crois. C'est même l'état d'âme d'une majorité de Genevois de toutes couleurs politiques, qui ne voient plus que la croissance paie leur niveau de vie incroyablement élevé (en moyenne). Le temps des nains de jardin est arrivé.
Bon, les paysans genevois ne se sont pas encore convertis à l'agriculture jardinière bio des Jardins des Charrottons et ça tiraille pas mal au comité entre la radicale libérale de Presinge Patricia Läser et le radical-libéral François Haldemann de Meyrin et président d'agriGenève. Mais ils y viendront et deviendront même des urbagriculteurs.
Comme à l'ex-foire de Genève, rebaptisée Automnales, une ferme sera bâtie dans chaque quartier, autant à des fins pédagogiques, culturelles (voire cultuelle si l'on pense aux romantiques de l'hymne à la nature) et accessoirement alimentaires. Des basse- (ou haute) cours peupleront les cours des immeubles vidées de leurs voitures ou les toitures végétalisées et l'on rentendra les coqs chanter sur la ville. [A lire à ce sujet: Cocagne veut des coqs en ville]
Dans un registre plus hype, j'ai eu l'occasion de faire la promotion d'une tour maraîchère à la Praille.
Le peuple genevois votera donc sur le déclassement des Cherpines. Tant François Haldemann que Patricia Läser s'en réjouissent: Les Genevois doivent être conséquents dit le président d'AgriGenève, soit ils votent l'extension de la ville et logent les travailleurs du canton soit ils doivent mettre un frein à l'attractivité de la région.
Le problème, c'est que le vote à venir sera pollué. Les Genevois ne voteront pas sur l'alternative posée par François Haldemann, mais sur le projet spécifique des Cherpines, un peu comme hier soir le Grand Conseil qui dans un vote à l'arraché ayant son pesant de populisme intime le Conseil d'Etat de rouvrir le MOA alors qu'il s'agit plutôt de définir une politique générale des distractions nocturnes.
Comme pour le CEVA, la mixité des transports en ville, l'énergie nucléaire ou la traversée du lac, les Genevois devraient pouvoir se prononcer régulièrment sur les grands axes des grandes politiques du canton. Une pierre dans le jardin de la Constituante.
Patricia Läser ouvre quant à elle un deuxième front: il y a assez de terrains à bâtir et à densifier à Genève. Commençons donc pas construire la ville dans la zone de développement 3 et dans la zone de Praille Acacias avant de se servir dans la zone agricole, dit en substance la militante paysanne. Elle a raison.
L'Etat et AgriGenève ont recensé quelque 60 hectares de terrains en zone agricole, dit terres enclavées, dont trois côtés jouxtent une zone constructible. Des terrains immédiatement contingüs aux hameaux, village et bourgs du canton.
Qu'attend Mar Müller pour développer une politique de relocalisation enn faisant construire des maisons villageoises dans ces terrains enclavés et les offrir en priorité aux propriétaires des villas de la zone 3, où l'on pourra construire des immeubles et des quartiers urbains denses?
Commentaires
Les paysans sont-ils favorable à la nouvelle TdG ?, vu le sonndage, il semble que c'est un ECHEC...
"Le temps des nains de jardin est arrivé". Lorsque c'est vous qui dites cela, cette remarque prend toute sa saveur...
"qui ne voient plus que la croissance paie leur niveau de vie incroyablement élevé (en moyenne)."
Ce que les gens dans votre genre refusent de comprendre c'est que la qualité de vie décroît à toute vitesse alors que le "niveau" de vie est lui aussi en train de baisser, même s'il est encore élevé. Il n'y a de toutes façons pas de vue politique à long terme, si ce n'est la vision suicidaire d'un canton de Genève à 800'000 habitants. Toujours plus, toujours plus de fric pour une minorité de bétonneurs et de rapaces de haut vol. Aucun courage politique pour fermer la ville à la voiture, aucun courage politique pour faire diminuer les nuisances, la pollution, le bruit. A Genève tout se vend. Le fric est roi. Les gens dans votre genre se prosternent devant lui, quittent à vendre aussi leur âme.