La Nuit de la science 2010, proposée par le ministre de la Culture de Genève, nous invite cette fin de semaine à nous confronter aux extrêmes et aux limites. Le programme est alléchant.
La Nuit de la science se hisse tranquillement au rang de festival. Confrontée cette année à la rude concurrence de la Lake Parade, de la Coupe du monde de football et, dimanche après-midi, au Tour de France qui contournera le canton, la Nuit se déroulera pourtant sans étoiles: pas de Prix Nobel à la Perle du Lac.
Comme tout festival, c'est néanmoins un véritable marathon, somme toute assez frustrant. Personne à l'évidence ne peut participer ou assister à tous les rendez-vous. L'ubiquité est une frontière humaine que les organisateurs de festival se plaisent à ignorer.
«Peut-on imaginer un monde sans limite», demande Patrice Mugny dans le supplément de la Tribune de Genève? Le ministre ne répond pas. Ses autres questions sont plus conjoncturelles: «L’homme peut-il se permettre de consommer toujours plus? Va-t-on inexorablement vers des extrêmes climatiques? Y a-t-il une limite aux records sportifs?» Ces questions ne sont pas seulement scientifiques. Elles interrogent bien davantage le sens de la vie.
C’est là sans doute l’ambiguïté de la Nuit de la science. Elle nous invite à contempler les merveilles et les prouesses de la nature et rencontrer les hommes qui les découvrent. De quoi réveiller le mythique Prométhée et sa quête – sans limite – de connaissance et de pouvoir ou sa version judéo-chrétienne: Si tu goûtes à la pomme, tu sauras tout, tu seras comme Dieu…
Dieu est bien sûr absent du programme de la Perle du Lac. Officiellement du moins. Chacun sait bien cependant que s’interroger sur les limites, c’est affronter la question sinon de son existence du moins des raisons de l’existence du monde: Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Une question à laquelle la science n’a pas de réponse, sinon celle du hasard et de la nécessité, popularisée, il y a 40 ans cette année, par le biologiste Jacques Monod.
Point de hasard donc dans les propositions de la Nuit. C’est que, pour la science, le hasard est un peu comme Dieu, un objet qui lui échappe. Les mathématiciens ont certes glissé le hasard dans leurs équations, mais la loterie à numéros et la roulette des casinos démontrent à chaque tirage qu’aucune science ne sait prédire les bons numéros.
Point non plus de mentions des limites de la vie. Pourtant Craig Venter, le scientifique qui a le premier décrypter l’ADN, vient d’annoncer la création synthétique d’un quasi être vivant. Et chaque jour, dans les centres de néonatalogie et les hôpitaux, les soignants sont confrontés à cette question: quand commence, quand finit la vie, la vie humaine en particulier?
Encore une question frontière, une question qui échappe à la science.
Les organisateurs de la Nuit connaissent leurs limites. Leur choix ouvre mille perspectives et promet de belles nuits à venir. Non sans humour, ils ponctuent leur offre d’un rendez-vous mystérieux dont l’intitulé – «Les limites du parc» – n’est pas sans référence à la série TV «Lost»: Envie de faire une pause et de méditer face au lac? Rendez-vous à l’espace détente proposé par Stéphane Détruche, régisseur-adjoint au Mamco (vidéo ci-dessous) et Ulf Lindquist du groupe Rayon Mortel.
Un repos new age? Les feux de la ville toute proche aveugleront la voûte céleste. Et la Lake Sensation et ses rythmes binaires assourdiront le clapot du noir Léman. De quoi laisser le curieux nocturne inquiet.
Stephane Detruche - Les Monts Analogiques - b/w triptych from TMproject on Vimeo.
Commentaires
À ne manquer sous aucun prétexte la venue de Sa Majesté Helveticus IV, roi des Suisses !
Une royale conférence sur la délicate question de la moyenne qui interroge notre obsession d’être toujours et partout performant.
Conférence inspirée des dernières recherches de Plonk&Replonk.
Samedi à 22h30
Dans son livre - ardu - "une brève histoire du temps" le célèbre cosmologiste Stephen Hawking termine par le paragraphe suivant :
"(...) Si nous découvrons une théorie complète, elle devrait un jour être compréhensible dans ses grandes lignes par tout le monde, et non par une poignée de scientifiques. Alors, nous tous, philosophes, scientifiques et même gens de la rue, serons capables de prendre part à la discussion sur la question de savoir pourquoi l'univers et nous existons. Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine - à ce moment, nous connaîtrons le pensée de Dieu."
Bantans Presse, New York, 1988
Flammarion, 1989, pour la traduction française
Il est vrai que comprendre la pensée du PDC demande les ressources conjuguées de la mécanique quantique et de la relativité et je parle pas de la théorie des cordes.
comprendre la pensée d'anastase,c'est s'immerger dans l'histoire de l'anarchisme bolchévique et se familiariser avec la résonance des corps creux.ca pourrait même nous amener du côté de la psychanalyse puisqu'il parait qu'anastase et andre langaney se partageraient le même corps.