"C'est dégueulasse!" Deux mots choc dans la bouche d'un honorable économiste. C'est ainsi que Charles Wyplosz a clos hier matin sa chronique économique sur la RSR. Un propos musclé pour qualifier la présente marche du marché. Le professeur à l'Institut de Hautes Etudes internationales et du Développement s'inquiète que la Grèce et quelques autres pays européens ne remboursent pas un jour les milliards que les financiers ont prêté aux Héllènes au fil des ans. Contre intérêt et principal.

Après les banques, il faudra s'occuper des marchés, nous explique le chroniqueur et mieux les gouverner. En clair, les empêcher de soumettre un pays à leur diktat. Injuste, arbitraire souligne-t-il, le Japon n'est-il pas plus endetté que la Grèce?

Sans doute, mais son potentiel à rembourser les crédits alloués est aussi plus grand que celui de la Grèce ou du Portugal. Et qui détient ces milliards investis dans des gouvernements si peu soucieux de leurs créanciers? Des riches bien sût, mais pas seulement. Nous autres aussi pauvres petits rentiers qui accumulons comme des fourmis des milliards mois après moi qu'il faut bien placer quelque part. Cet argent facile grossit les dettes.

Et quand les rentiers auront l'âge de toucher leur rente, comment forcera-t-on les Grecs, les Portugais, les Japonais et tous les autres créanciers, y comrpris l'Etat de Genève à rembourser?  Nos rentes seront versées en reconnaissances de dette vite dévalorisées. Voilà pourquoi il n'est peut-être pas inutile de rappeler que la dette a une limite.