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Aaa tchoum.... A votre santé!

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ruey maillard.jpgNos conseillers d'Etat n'ont pas beaucoup de vergogne. Quel défilé de geignards, de mécontents, de gueulards même - hier soir, en son 19:30, le roi Darius délocalisé au CHUV s'est fait doubler par deux rogneux vaudois Pierre-Yves Maillard et Claude Ruey. Pitoyable! Et de se chamailler sur des pour-cent de  hausse ici et là et d'accuser les bouc-émissaires commodes: les caisses maladie et leurs réserves légales.

L'émotion est à son comble, même mon blogueur préféré se prend ce matin les pieds dans le clavier en demandant le dépôt d'une plainte contre x.

Oh, elles ne sont pas blanches les caisses maladie! Ce sont des entreprises comme les autres qui défendent leurs intérêts, dans une situation où la loi fédérale sur l'assurance de base ne leur permet pas, en principe, de dégager des profits.

La concurrence se joue donc plutôt en creux. Il s'agit pour les unes comme pour les autres de couvrir les frais. Or ceux-ci continuent d'augmenter fortement - entendre hier Couchepin se satisfaire d'une hausse moyenne de 4% par an durant son règne est surréaliste -  car, ces coûts, ils n'augmentent pas de la même façon selon l'âge que nous avons. Les vieux coûtent chers et les mourants plus encore.

 

D'où la notion de bons et de mauvais risques. D'où la bataille des assureurs pour attirer le plus de bons risques possibles pour couvrir le coût explosif des mauvais risques, qu'il ne peuvent plus chasser de la couverture sociale et dont ils ne peuvent pas augmenter les primes depuis la réforme Dreifuss.

On oublie un peu vite que l'assurance maladie est une assurance sociale qui a pour effet que les bien portants paient pour les malades.

Outre la maîtrise des coûts - et sur ce plan Maillard a raison de critiquer Ruey, non plus comme défenseur des assureurs mais comme libéral-radical, qui ont refusé de donner aux cantons les moyens du contingentement des cliniques et des équipements - outre la maîtrise des coûts, deux autres problèmes doivent être d'urgence réglés:

la question des réserves et celle des cotisations.

La question  des réserves est le résultat de l'horlogerie helvètique et du principe de précaution. Le législateur a voulu que les assurances puissent paye des soins en cas d'épidémie. C'était avant que les bourses ne jouent au yoyo. Résultat, on paie avec nos cotisations de quoi garnir ces réserves et les regarnir quand la bourse s'effondre. Surréaliste!

Voyant tout le profit qu'ils pouvaient tirer de ces capitaux, les entreprises privées que sont les assureurs maladie ont refusé une formule simple de réassurance générale gagée sur une partie de l'or de la BNS. une spécialité suisse pourtant la réassuance. C'est un scandale! Qui est responsable de cette chienlit? Couchepin et les Chambres fédérales qui n'ont pas réussi à changer les règles du jeu ou ne veulent pas les changer.

La question des cotisations est un autre scandale. Faire payer aux cotisants les plus pauvres mais aussi ceux de la classe moyenne les gadget à 100'000 francs comme celui que Rochebin a exhiber hier soir relève d'un aveuglement politique. Qu'en est-il?

Que cette turbine cardiaque soit utile ou non, nécessaire ou non, n'est pas la question (enfin si mais c'est un autre débat). Elle est l'exemple de le développement technologique qui contribue à étendre le champ d'action des médecins et peut-être la survie - je ne dis pas la santé - de leurs patients. Elle est aussi le produit d'une industrie, d'un pôle de croissance, dont nos ministres de l'Economie se gargarisent - tiens, à Genève, le ministre de la Santé publique et le ministre de l'Economie ne font qu'un...  La santé n'ayant pas de prix - dixit Thierry Carrel le cardiologue qui a ressuscité Hans-Rudolf Merz -  les primes vont continuer à grimper. N'en doutez pas!

Mais il faut impérativement financer différemment les coûts résultant de la fin de vie, ainsi que les opérations de survie, en particulier les greffes d'organe. Il n'est pas normal que ces coûts soient payer au travers des cotisations à l'assurance de base.

La balle est dans le camp du nouveau ministre de la santé qu'on n'a pas entendu hier.

Commentaires

  • Un grand merci pour votre sympathique remarque à mon encontre.
    Je ne me prends pas les pieds dans mon clavier mais dans mon stéthoscope.
    Si je parle de plainte c'est que nous avons des doutes très forts sur les flux financiers entre l'assurance de base et l'assurance privée. Il est possible que de l'argent passe d'un côté à l'autre.
    Avant de céder à la calomnie il faut des chiffres et la seule façon de les avoir c'est que la justice demande à une fiduciaire indépendante de faire le travail que la Confédération ne fait pas.

  • Désolé, cher Monsieur Buchs si je vous ai froissé. Pardonnez-moi. Sur le fond, je doute que la justice s'enclenche automatiquement. Il faudrait qu'un citoyen porte plainte. Qu'en dit Monsieur Poggia? Et même si vos soupçons étaient avérés, croyez-vous que la séparation stricte de l'assurance de base et de la complémentaire permettrait de freiner la hausse des coùts. Et qui est ce nous, représente-t-il tous les médecins. Qu'attendent-ils pour agir politiquement?

  • Trois questions distinctes mais néanmoins liées se posent en matière de financement des coûts de la santé. Premièrement, quels sont les coûts sur lesquels nous pouvons influer? Pour y répondre, il faudrait avoir des statistiques fiables et transparentes, qualités dont les statistiques de santésuisse sont exemptes. Deuxièmement, les primes que l'on nous réclame sont-elles la résultante fidèle des coûts de la santé? Certainement pas, puisque les primes ont augmenté bien plus que les coûts. Troisièmement, le financement au moyen de primes par tête est-il viable encore longtemps, sachant que de plus en plus d'assurés doivent bénéficier de subvention? Certainement pas car le système a démontré sa faillite. Il serait trop long de développer ici chaque sujet, mais pour répondre à votre question, la justice ne se met pas en oeuvre toute seule. Dans une procédure que j'ai initiée voici quelques années en contestant mes primes, le Tribunal fédéral vient de confirmer en juillet dernier la mise en oeuvre d'une expertise comptable, qui sera faite d'ici la fin de l'année sur les comptes de Mutuel assurances, membre du Groupe Mutuel. Cette procédure a pour but de démontrer, ce qui est ma certitude, que les primes de l'assurance de base, et donc les subventions cantonales, ne sont pas exclusivement destinées au paiement des coûts de la santé et des frais d'administration liés à l'assurance de base. Cela démontrera définitivement que le système est un fiasco, et qu'il faut passer à la CAISSE UNIQUE. Qui serait contre une caisse unique si les primes seraient, le jour de sa mise en fonction, égales aux primes les plus basses du canton considéré? Si une caisse arrive à faire face à ses tâches avec une telle prime, il n'y a aucune raison que la Caisse unique ne puisse le faire, ce d'autant qu'avec ce système, nous pourrions, compte tenu de la dilution des risques sur 7 millions d'habitants, renoncer à des réserves, la garantie de la Confédération étant suffisante.
    Malheureusement, avec le Parlement que l'on s'offre, on en rediscutera l'année prochaine et d'ici là, les assureurs seront revenus avec leur cheval de bataille : la suppression de l'obligation de contracter, à savoir la suppression de la liberté de choix du médecin. La liberté sera une fois de plus sacrifiée sur l'autel de l'économie, ou, devrai-on dire, de la finance.

  • Sympathique travail, grand merci pour votre partage et notez en 1er lieu que je "plussoie" pleinement votre positon. Hum, oui votre article est sincèrement bien bon, beaucoup d'infos instructives... NB : D'ailleurs, auriez-vous des blogs à me recommander ?

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