Aaa tchoum.... A votre santé! (02/10/2009)

ruey maillard.jpgNos conseillers d'Etat n'ont pas beaucoup de vergogne. Quel défilé de geignards, de mécontents, de gueulards même - hier soir, en son 19:30, le roi Darius délocalisé au CHUV s'est fait doubler par deux rogneux vaudois Pierre-Yves Maillard et Claude Ruey. Pitoyable! Et de se chamailler sur des pour-cent de  hausse ici et là et d'accuser les bouc-émissaires commodes: les caisses maladie et leurs réserves légales.

L'émotion est à son comble, même mon blogueur préféré se prend ce matin les pieds dans le clavier en demandant le dépôt d'une plainte contre x.

Oh, elles ne sont pas blanches les caisses maladie! Ce sont des entreprises comme les autres qui défendent leurs intérêts, dans une situation où la loi fédérale sur l'assurance de base ne leur permet pas, en principe, de dégager des profits.

La concurrence se joue donc plutôt en creux. Il s'agit pour les unes comme pour les autres de couvrir les frais. Or ceux-ci continuent d'augmenter fortement - entendre hier Couchepin se satisfaire d'une hausse moyenne de 4% par an durant son règne est surréaliste -  car, ces coûts, ils n'augmentent pas de la même façon selon l'âge que nous avons. Les vieux coûtent chers et les mourants plus encore.

 

D'où la notion de bons et de mauvais risques. D'où la bataille des assureurs pour attirer le plus de bons risques possibles pour couvrir le coût explosif des mauvais risques, qu'il ne peuvent plus chasser de la couverture sociale et dont ils ne peuvent pas augmenter les primes depuis la réforme Dreifuss.

On oublie un peu vite que l'assurance maladie est une assurance sociale qui a pour effet que les bien portants paient pour les malades.

Outre la maîtrise des coûts - et sur ce plan Maillard a raison de critiquer Ruey, non plus comme défenseur des assureurs mais comme libéral-radical, qui ont refusé de donner aux cantons les moyens du contingentement des cliniques et des équipements - outre la maîtrise des coûts, deux autres problèmes doivent être d'urgence réglés:

la question des réserves et celle des cotisations.

La question  des réserves est le résultat de l'horlogerie helvètique et du principe de précaution. Le législateur a voulu que les assurances puissent paye des soins en cas d'épidémie. C'était avant que les bourses ne jouent au yoyo. Résultat, on paie avec nos cotisations de quoi garnir ces réserves et les regarnir quand la bourse s'effondre. Surréaliste!

Voyant tout le profit qu'ils pouvaient tirer de ces capitaux, les entreprises privées que sont les assureurs maladie ont refusé une formule simple de réassurance générale gagée sur une partie de l'or de la BNS. une spécialité suisse pourtant la réassuance. C'est un scandale! Qui est responsable de cette chienlit? Couchepin et les Chambres fédérales qui n'ont pas réussi à changer les règles du jeu ou ne veulent pas les changer.

La question des cotisations est un autre scandale. Faire payer aux cotisants les plus pauvres mais aussi ceux de la classe moyenne les gadget à 100'000 francs comme celui que Rochebin a exhiber hier soir relève d'un aveuglement politique. Qu'en est-il?

Que cette turbine cardiaque soit utile ou non, nécessaire ou non, n'est pas la question (enfin si mais c'est un autre débat). Elle est l'exemple de le développement technologique qui contribue à étendre le champ d'action des médecins et peut-être la survie - je ne dis pas la santé - de leurs patients. Elle est aussi le produit d'une industrie, d'un pôle de croissance, dont nos ministres de l'Economie se gargarisent - tiens, à Genève, le ministre de la Santé publique et le ministre de l'Economie ne font qu'un...  La santé n'ayant pas de prix - dixit Thierry Carrel le cardiologue qui a ressuscité Hans-Rudolf Merz -  les primes vont continuer à grimper. N'en doutez pas!

Mais il faut impérativement financer différemment les coûts résultant de la fin de vie, ainsi que les opérations de survie, en particulier les greffes d'organe. Il n'est pas normal que ces coûts soient payer au travers des cotisations à l'assurance de base.

La balle est dans le camp du nouveau ministre de la santé qu'on n'a pas entendu hier.

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