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Hiltpold trahit le radicalisme

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chèque scolaire.jpg"A l'origine de l'école publique obligatoire, notre parti ne veut pas d'un système qui menacerait l'égalité des chances." La déclaration du président du parti radical genevois et conseiller national Hugues Hilptpold, publiée ce matin dans la Tribune, est stupéfiante et explique bien la sclérose actuelle du grand vieux parti. Refuser le chèque scolaire que promeut depuis quelque temps le Lobbyparents en Suisse relève du même conservatisme qui fait de nos villes des cités musées - encore que les vrais musées ne sont pas des vitrines - où il n'est plus possible d'y concevoir ni d'y installer des objets contemporains, sinon ces rehaussements d'immeubles métal-verre qui sont autant de coiffures pseudo-modernes de la molasse fazyste.

Depuis quand l'égalité des chances est-elle mieux garantie par l'école publique? C'est un non-sens que dénoncent les faits.

Le président du parti radical n'ignore pas que 15% des élèves à Genève sont déjà scolarisés dans des écoles privées et que les listes d'attente s'allongent. Hugues Hiltpold n'ignore pas non plus que la diversité culturelle des classes des Pâquis n'a rien à voir avec celle de Cologny ou de Carouge. Il sait parfaitement aussi que les enfants de parents aisés ont, malgré la démocratisation des études, beaucoup plus de chances de fréquenter l'université que les autres. Il sait aussi combien la monoculture pédagogique qu'applique forcément le système public est une perte pour le dynamisme de l'école genevoise. Il sait aussi que le coût par élève de l'enseignement publique cantonal est le plus élevé de Suisse mais que ces performances sont loin d'être à la hauteur.

Mais, prisonnier de valeurs républicaines qu'il ne sait pas adapter aux temps modernes, le député radical porte l'égalité aux nues, alors que notre société est bien plutôt fondée sur l'équité (qui au passage n'est que la conjugaison de l'égalité et de la fraternité). Laquelle équité commande qu'en matière scolaire on aide davantage les pauvres, les moins doués, les moins motivés. Comment le faire à des coûts abordables et sans tuer l'initiative sinon en leur offrant les moyens d'accéder à des enseignements adaptés que seule la variété des écoles privées peut offrir, seule issue au demeurant pour mettre en oeuvre en ce domaine la liberté?

Pas plus courageux, le PDC Gillet et le socialiste Longet craignent la bronca de leur électorat de fonctionnaires, mais pouvait-on attendre du courage de ces partis? La réponse du libéral Halpérin est pitoyable: "Il faut approfondir la question avant de prendre position." N'est il pas président de son parti pour ça? 

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Pour la bonne bouche, dans le cours de son enquête mon confrère Jean-Yves Clemenzo, avec lequel je partage l'espace de travail paysager, s'est retrouvé dans la situation suréaliste, où il lui a fallu des trésors de modulations vocaliques pour parvenir à expliquer à un interlocuteur que les chèques scolaires n'avait pas grand chose à voir avec l'échec scolaire qui préoccupait manifestement davantage ce parent d'élèves.

Commentaires

  • Je me suis toujours posé cette question, à savoir, en quoi, les politiciens doivent (j'écris bien doivent) s'occuper de l'école, de son programme scolaire...
    Au nom de quoi, doit-on permettre à un socialiste (Charles Beer, Anne-Catherine Lyon) ou à tout autre homme, femme politique de conduire l'école ?

    Il y a le côté administratif, financier, qui peuvent bien être traité dans les commissions respectives...mais un ministère de l'éducation, avec à sa tête, un politicien, je dit non...

    N'y a-t-il pas suffisament d'académiciens ?

  • Ouh la, M. Mabut, vous avez certainement raison, mais si vous vouliez défendre vos idées en France, vous auriez encore plus à faire qu'à Genève, imprégnée par le modèle français. Je crois du reste qu'elle resterait
    imprégnée par le modèle français, même s'il avait une substance totalement différente. Ce qui veut bien dire que ceux qui s'opposent à ce modèle doivent forcément oser donner leur opinion jusqu'à Paris. Le motif peut en être que les pays francophones dépendent des décisions prises à Paris pour ce qui est de la langue française : cela veut dire qu'ils ont un droit d'intervention, par le biais du sein du réseau francophone. En plus, honnêtement, les Genevois ont des Savoyards exactement l'image qu'en créent les Parisiens : que vous ayez parlé du pied dans le reblochon, l'autre jour, le montre bien. Il y a cinquante ans, c'eût été un pied chez les ramoneurs. Or, les Genevois sont censés pouvoir se faire une opinion par eux-mêmes. Vous êtes courageux, d'attaquer le jacobinisme latent au sein du gouvernement genevois, mais un peu isolé, non ? Je vous invite à défendre aussi la diversité et la liberté pédagogiques en France voisine, puisque beaucoup de Français et de Suisses frontaliers y mettent leurs enfants à l'école, et que de toutes façons, les radicaux genevois imitent les Français, qu'ils croient spontanément les héritiers de Voltaire.

  • Errata : "qu'à Genève, QUI EST imprégnée par le modèle français" ;
    "par le biais du sein du réseau francophone", lire : "par le biais du réseau francophone".

  • Les écoles privées genevoises ont un succès grandissant avec un cursus scolaire adapté aux besoins des élèves et aux exigences des parents. Certaines proposent des programmes avec équivalence et surtout des diplômes reconnus dans les autres pays (USA, UK, France...). Les écoles privées genevoises doivent accueillir de nombreux élèves étrangers de passage (Genève Internationale) mais de plus en plus d'élèves du Canton qui veulent un autre enseignement (Bilingue, religieux,...).
    Ceci ne veut pas dire que l'enseignement public est moins bien, seulement les programmes et la structure d'accueil sont différents.
    Le chèque scolaire est une bonne chose. Les Radicaux, il y a 150 ans ont modernisé la Suisse, M.Hiltpold s'oppose à l'idée même du libre choix, ce qui est étonnant pour un libéral et argumente avec des idées de gauche : chance d'égalité pour tous.
    L'école qu'elle soit publique ou privée a un but : éduquer et transmettre le savoir.
    Maintenant, il faut dire que la dernière réforme importante à Genève était l'instauration du Cycle d'Orientation par le visionnaire Chef du DIP , Chavanne. Depuis lors, le paysage scolaire a changé avec une immigration diverse et plus importante et des niveaux scolaires disparâtres, le DIP de Ch. Beer s'est embourbé dans des réformes de surface (pour cause électorale) et non en profondeur, c'est pourquoi le malaise est aussi grand dans l'enseignement public alors que comme précisé, les investissements et le budget n'ont fait que croître.

  • La phrase "la diversité culturelle des classes des Pâquis n'a rien à voir avec celle de Cologny ou de Carouge" me laisse songeur. Soit l'auteur n'a certainement pas dû approcher un préau scolaire au moment de la sortie des classes dans les communes qu'il cite soit il fait sien le phantasme du "riche genevois habitant une villa à Cologny"... Le brassage culturel, qui fait d'ailleur la richesse de notre canton, est tout aussi fort à Carouge, à Cologny qu'au Pâquis.

    Une question à laquelle je n'ai pas encore réussi à répondre en suivant ce débat sur le chèque scolaire: pour quelle raison les finances publiques se doivent de subventionner les écoles privées ? (et par là, en cette période d'austérité budgétaire, affaiblir l'enseignement public ?)

    Pour moi, l'école fait partie des services de base qu'un état doit fournir à ses citoyens et je trouve que ceux qui font le choix de ne pas en profiter n'ont pas à être subventionnés.

  • Si je puis donner mon avis, C.G., le chèque scolaire va à l'élève, non pas à l'école, donc ce n'est pas une subvention...

  • "Depuis quand l'égalité des chances est-elle mieux garantie par l'école publique? C'est un non-sens que dénoncent les faits."

    Tout à fait d'accord!

    "Il sait aussi combien la monoculture pédagogique qu'applique forcément le système public est une perte pour le dynamisme de l'école genevoise. "

    C'est un oeuphémisme! @:-)

    "Il sait aussi que le coût par élève de l'enseignement publique cantonal est le plus élevé de Suisse mais que ces performances sont loin d'être à la hauteur."

    Et Dieu saist si l'enjeu de fond aujourd'hui c'est de produire des élèves qui soutiendront la comparaison internationale!

    @C.G.

    "pour quelle raison les finances publiques se doivent de subventionner les écoles privées ?"

    Pour donner moins de pouvoir aux oukazes de l'enseignement publique, les Beer et les Lyon, des technocrates proto-marxistes qui ont crée une école en totale décalage avec son monde. On aurait aussi bien pût faire de l'école publique un temple anthroposophe, on aurait obtenu le même résultat! Pour que chacun choisisse la pédagogie qui correspond à ses attentes pour son enfant, pour en faire des individus aptes à se mouvoir avec aisance dans une économie globalisée sans devoir terminer à l'assistance publique! Le premier pas serait de fermer toutes les hautes écoles pédagogiques et de les remplacer par des cursus plus courts et intégrés à l'université, avec des pédagogies plus directes et classiques. Cessez de laisser le clientélisme de gauche crée des structures éléphantesques peuplées d'enseignants incompétents!

    "Pour moi, l'école fait partie des services de base qu'un état doit fournir à ses citoyens et je trouve que ceux qui font le choix de ne pas en profiter n'ont pas à être subventionnés."

    Bien sûr, qu'ils paient pour les oukazes, et qu'ils paient simultanément pour leurs enfants! Les "déviants", ceux qui refusent la monoculture du gauchisme pédago-démagogique! Halte à la Statolâtrie, Vive le Libre Choix!

  • C'

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