Ainsi donc les 93 directeurs d'établissement scolaire - une réforme plutôt positive a priori - se verront flanqués dès la rentrée de 169 maîtres adjoints. Sûr que le budget de 1,4 million à disposition pour cette rentrée, jugé suffisant par le DIP, sera promis à une belle augmentation ces prochaines annnées. Et il n'y a pas que le budget! Les classes de ces maîtres adjoints bénéficieront en principe de remplaçants titularisés. Outre la gymnastique des horaires et les coûts d'attente et de friction que ce genre d'organisation génère, l'encadrement des élèves risque d'en souffrir.
Qu'importe, là où les syndicats règnent en maître, la "paix sociale" est à ce prix. Genève continuera de caracoler en tête des cantons dont le coût de l'enseignement est le plus élevé de Suisse (et peut-être donc du monde) sans que ses résultats ne crèvent les plafonds. Vivement le chèque scolaire!
Un peu comme le municipal de la Ville dont le nouveau président ne s'émeut pas outre mesure du fait que son assemblée coûte cinq fois plus par année que le conseil communal de Lausanne (voir Bilan de cette semaine, cliquez sur l'image). Sait-il seulement que les compétences de la Ville de Lausanne sont trois ou quatre fois plus importantes que celles qu'ont à traiter les 80 élus genevois?- Ne faudrait-il pas réduire les coûts, demande un rien impertinent le journaliste de la Tribune?
- Cela signifierait réduire le débat politique, répond sans rire l'enseignant socialiste Thierry Piguet.
Je croyais que la politique, c'était savoir faire des choix, ne pas se mêler par exemple de ce qui est de la compétence du canton, établir des hiérarchies dans l'importance des sujets et ne pas refaire au Municipal des débats épuisés en commission. Je croyais aussi que la politique aussi que les Conseils municipaux ne sont pas en droit genevois des législateurs et que la discipline que l'on demande aux élèves s'impose naturellement si l'exemple vient d'en haut.
Pour l'enseignement, vivement le chèque scolaire, qui instillera le choix pour les parents et un peu de concurrence entre les établissements. Pour le Muncipal, je ne vois qu'une théraphie: sa suppression.
Commentaires
Tout à fait d’accord avec le chèque scolaire.
Mais ne rêvons surtout pas, jamais le Gouvernement genevois n’osera s’aventurer dans cette voie qui permettrait à tous les Genevois, et plus seulement à ceux qui aujourd'hui peuvent se le permettre, de choisir la forme d’enseignement qu’ils jugent la mieux adaptée pour leur(s) enfant(s), notamment en relation avec les exigences de demain en matière de formation et de qualification.
Pourquoi je dis jamais, simplement parce que s’aventurer dans cette voie équivaudrait pour le Gouvernement genevois à accepter que l’école publique se trouve en complète concurrence avec les écoles privées (à tous niveaux d’enseignement) et comme ledit Gouvernement genevois sait déjà que le combat risque d’être perdu d’avance (décalage souvent connu au niveau de l’enseignement) avec toutes les conséquences que cela comporte pour l’école publique, principalement la réduction inévitablement programmée du nombre d’enseignants-fonctionnaires et autres encadrements devenus inutiles, il ne peut envisager, pour des raisons essentiellement politiques et ... personnelles, d’ouvrir le débat sur ce sujet brûlant (lorsque l’on gouverne à Genève on évite de fâcher la fonction publique si l’on veut se maintenir en place et sauvegarder sa retraite de quelque CHF 150.000,–/an au bout de douze ans ..., refrain connu).
Il eut été préférable à Genève de viser dès le départ l’excellence en matière d’enseignement plutôt que de politiser le thème même de l’enseignement, ce qui a conduit au nivellement par le bas que nous avons dû constater à Genève, nivellement par le bas que le Peuple a déjà tenté de rectifier quelque peu lors du vote sur les notes, Peuple qui devra toutefois peut-être un jour relancer le débat sur le chèque scolaire, c’est-à-dire la privatisation formelle envisagée de tous les niveaux d’enseignement à Genève.
Les parents et le Municipal semblent toujours avoir leurs intérêts en discorde. Donc, cette possibilité de donner un chèque en blanc devra décidément porter ces résultats. lesquels ? on verra.