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Des idées pour remplacer le CEVA

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535046789.png "Le projet CEVA, par sa nature, doit permettre de participer à la réduction des émissions de CO2, principal responsable de l’effet de serre, en reportant une partie du trafic automobile sur le trafic ferroviaire, nettement moins polluant." Cette déclaration ouvre le no 8 d'avril 2008 de CEVA info, la "Pravda" du Département des infrastructures de Genève sur le tortillard Cornavin-Annemasse. Cette profession de foi ne dit évidemment pas d'où viendra l'électricité qui tractera les rames du RER dans le sous-sol genevois. On est cependant en droit de se demander si le CEVA est le moyen le plus efficace pour réduire le taux de CO2 de la planète. On peut sûrement affirmer que ce n'est pas le plus économique.

Investir un milliard de francs (au moins, officiellement 950 millions) pour installer 11 kilomètres de voies ferrées, sans compter l'investissement français, ni le coût annuel du système (dont on parle très peu) pour transporter un nombre toujours hypothétique de voyageurs force à réfléchir à des solutions alternatives. C'est ce que les économistes appellent le coût d'opportunité d'un projet en imaginant ce qu'on aurait pu faire d'autres si on ne s'était pas lancé dans telle ou telle aventure, comme le fait le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz pour la guerre en Irak qu'il évalue à 3000 fois le prix du CEVA.

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Posons que le CEVA coûtera à la collectivité tout frais d'intérêt et d'amortissement bien comptés quelque 50 millions par an. C'est un minimum à vérifier qui prend en compte un milliard à financer à 2,5% par an et à rembourser en 50 ans, plus les frais d'exploitation annuels. A noter qu'on ne trouve nul part sur le site de l'Etat une quelconque fiche d'information à ce sujet.

Que pourrait-on donc faire d'autres avec ce pactole pour atteindre le même objectif: désengorger les routes de la région des voitures pendulaires. Notons que cette somme correspond à un gros tiers de la subvention annuelle du canton aux TPG. Elle représente aussi l'achat de 20'000 vélos électriques par an!

On pourrait donc

  1. établir une noria de bus géants roulant au gaz naturel
    • entre le péage de Nangy le centre commercial d'Etrambières et le centre ville de Genève
    • entre Nyon et la Place des Nations en utilisant la fameuse troisième voie que la droite voudrait ouvrir aux voitures ou/et la route suisse
    • entre Annecy, Cruseilles, Saint-Julien et le Pont-Rouge (permettant de désservir le Macumba, le casino, la Migros de Neydens, la Coop de la PRaille, etc.)
  2. subventionner le covoiturage en réduisant de moitié les taxes de parking des voitures transportant au moins trois personnes,
  3. équiper en quelques années la moitié des actifs du canton avec des vélos électriques à moitié prix,
  4. développer le car sharing avec des voitures électriques ou à air comprimé,
  5. encourager ceux qui le peuvent à travailler un jour par semaine au moins à la maison
  6. etc. Je suis sûr que vous ne manquez pas d'idées vous aussi que je lirai volontiers dans vos commentaires ci-dessous.

Certes il faudrait ici et là réserver des voies aux bus rapides et même peut-être élargir quelques voiries, quel sacrilège! Evidemment, nous perdrions les gares de Jean Nouvel. Mais la star de l'architecture pourrait se consoler en réalisant sa couverture du MAH. Mais le plus difficile semble-t-il c'est la peur de perdre la face qui plaide pour un projet dispendieux, pharaonique et au tracé obsolète.

Commentaires

  • Bonjour à toutes et à tous,

    Bonjour M. Mabut,

    vous posez là une bonne question, surtout que si le but recherché c'est la diminution de la circulation routière... pourquoi n'y a t'il aucun arrêt prévu notamment à Carouge ?

    Un habitant de Carouge demain :

    -"Oh Papa, t'as vu y a le train qui passe..."

    Le papa :

    -"Oui, filston, mais il ne fait que passer sans s'arrêter"

    Le fils :

    -"Ah ?? alors on prend la voiture"

    Le père :

    -"Bah oui"

    C'est clair que ça va diminuer le CO2...

    :o)

    Bien à vous,

    Stéphane

  • "bus géants roulant au gaz naturel", cela me rappelle les chambres à gaz;
    "Mais le plus difficile semble-t-il c'est la peur de perdre la face qui plaide pour un projet dispendieux, pharaonique et au tracé obsolète." enfin un journaliste qui ose parler de l'égo démesuré du Pharaon de Genève !

  • M. Mabut, pour remplacer le CEVA, vous avez oublié ceci : rapprocher les entreprises et leurs salariés. Dans l'administration, en France, on considère qu'en théorie, le fonctionnaire doit vivre dans la commune même de son lieu d'exercice. Et je crois qu'en Suisse, existe un principe comparable. Il faut bien avouer qu'il est rationnel.

    Mais sinon, si les régimes fiscaux et les possibilités d'accès à la propriété restent les mêmes (car rien n'empêche, en théorie, de les uniformiser), on peut faire remarquer qu'en rien, le CEVA n'empêche la réalisation, en plus, de tous les projets que vous proposez, sauf peut-être qu'il y a une limite dans les moyens existants.

    Mais on peut raisonner autrement, en se demandant : combien rapportent les salariés de Genève qui vivent autour d'Annemasse et qui sont susceptibles de prendre le CEVA ? Je suis sûr que cela pourrait être calculé. Et dès lors, on verrait si le CEVA est rentable, ou non. On pourrait aussi, bien sûr, calculer le coût environnemental, par l'amortissement prévisible apporté par le CEVA.

  • Question : Qui utilisera le CEVA ? Les frontaliers ? Non, car il n'y a pas de parkimg prévu en suffisance et je ne pense pas que les frontaliers habitants la Vallée Verte, la région de Reignier, ceux de Cruseilles prendront le train ! Les suisses pour aller faire leurs courses en France ? Non, les achats ne sont plus intéressants et pour ceux qui continuent de se rendre dans les supers-marchés français, les achats encombrants ou lourds sont mieux dans les coffres des bagnoles.

  • Qui utilisera le CEVA ? Les Carougeois, dites donc ! Avec le nombre de gares prévues c'est sûr...

  • M. Vairgebel, on m'a dit que les habitants de Bellegarde prenaient bien le train, pour venir travailler à Genève. Or, Annemasse est une ville née de sa situation frontalière : autrefois, ce n'était qu'un bourg. Je suis sceptique.

    Peut-être qu'il faudrait consulter les frontaliers eux-mêmes, en fait.

    Ensuite, la Ville peut toujours annoncer sa volonté de taxer les véhicules polluants, et laisser aux entreprises le soin de chercher elles-mêmes une solution (en s'offrant éventuellement comme intermédiaire pour dialoguer avec les Etats, ou les sociétés nationales de chemins de fer). Seulement, j'ai le sentiment qu'on ne veut justement pas froisser les entreprises.

  • R.M. si c'est les entreprises qui doivent chercher une solution, on risque de voir, vu le nombre de frontaliers dans certaines sociétés, une série de délocalisations et il restera en Suisse que le siège social de sociétés qui trouveront facilement des terrains pour construire leurs usines et France, paieront leurs employés au tarif français et feront des bénéfices plus importants. Donc, perte d'emplois, perties fiscales et, pour faire plaisir aux antis-bagnoles, diminution du trafic routier ! N'oubliez pas que certaines sociétés ont été déjà approchées (Ikea par exemple)

  • Incompatible avec le Socialisme ! L'état Tout-Puissant ( tiens ça me rappelle la Constitution Suisse, "par Dieu Tout-Puissant" ), doit décider de Tout !

    "laisser aux entreprises le soin de chercher elles-mêmes une solution"

    A l'heure de la pénurie de terrains agricoles, avec la famine que cela a engendré, le parking de Firmenich, à la ZIMEYSA, sera retransformé en terrain agricole.

  • "établir une noria de bus géants roulant au gaz naturel"
    donc pour réduire le C02, il faut en émettre.... drôle d'idée.
    et puis la ville ayant été complètement engorgée par toutes une série de mesure pour réduire le trafic, ou faire passer ces bus?
    "équiper en quelques années la moitié des actifs du canton avec des vélos électriques à moitié prix,"
    au mois de mai cette mesure semble bonne. mais en novembre? combien seront prêt à faire une dizaine de kilomètre sous la pluie, au froid, dans le noir? plus grand monde...
    "développer le car sharing avec des voitures électriques ou à air comprimé,"
    on prend ou toute cet électricité supplémentaire?
    et puis l'entretien d'une flottille de vélos, bus véhicules est nettement plus cher qu'un train.
    sans compter leurs renouvellements, bien plus fréquent qu'un train.
    Ensuite reste le fait que partout les axes ont été calibré pour engorger le trafic individuel.
    A court et moyen terme, le CEVA est la moins mauvaise solution.

  • "équiper en quelques années la moitié des actifs du canton avec des vélos électriques à moitié prix,"

    David Hiler et les Verts, ne seront JAMAIS d'accord de dépenser un centime sur le milliard de bonus et en plus, que vas-t-on faire des batteries des vélos électriques ?

  • M. Vairgebel, je suis français moi-même, et j'ai le sentiment que les entreprises ne trouvent pas le territoire français très attractif. En effet, que les salariés français soient moins bien payés que les salariés suisses, ou spécifiquement genevois, ne signifie pas que les profits engrangés aillent aux entreprises : non. Le salarié français coûte en fait au moins aussi cher à l'entreprise que le salarié suisse. L'Etat prend beaucoup plus, il me semble. Le problème est d'ailleurs que le poids du fisc, les patrons français le font peser sur les salaires, pour rester à un niveau compétitif, en ce qui concerne le salaire des cadres. Il y a toujours aussi le raisonnement que la protection sociale d'Etat profite évidemment surtout aux salariés. Et il n'est pas faux que la protection sociale gratuite, ou quasi gratuite, en France, est de bonne qualité. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas persuadé que les dirigeants des entreprises aient spécialement envie d'installer celles-ci en France. Sinon, il serait en fait plus simple de s'installer là où habitent les frontaliers, justement. Or, cela ne se fait guère.

  • "Le poids du fisc, les patrons français le font peser sur les salaires" : des employés, je veux dire ; et la protection sociale profite surtout aux petits et moyens salaires, ceux des employés : évidemment.

  • Je m'irteresse beaucoup a ce sujet. Je pense que cette information peut etre utile pour moi. Si vous avez encore queque chose, ecrivez-vous. Merci pour votre article.

  • Je suis completement d'accord avec vous que maintenent on cherche partout des idees que nous pouvons utilisez pour diminuer la pollution. Mais ce que vous avez demonstre dans votre article c'est la decision et nous voyons les defauts de ce principe. Oui, une seule question qu'on peut poser dans ce cas ce que nous economisons vraiment?

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