David Hiler devrait annoncer ce jeudi 850 millions d'excédents de revenus aux comptes 2007. Un résultat exceptionnel qui a aiguisé les appétits des partis bien avant que la Tribune n'ait publié ce chiffre en exclusivité. Dès janvier, oubliant la dette de 12 milliards de francs du canton, l'Entente genevoise déposait son catalogue de baisses d'impôts. Hiler a publié aujourd'hui le chiffrage de ce paquet: 973 millions de recettes fiscales en moins au profit principalement des plus riches. De quoi alimenter les discussions de bistrot! (Cliquez sur le lien pour voir et imprimer l'Histoire des finances genevoises.pdf)
Histoire des finances genevoises.pdfA retenir du très intéressant rapport des analystes de l'Administration fiscale, que le paquet cadeau de l'Entente, s'il devait être ficelé tel quel, augmenterait la facture fiscale des moins bien lotis et réduirait fortement celle des plus fortunés. Autant dire que ce projet n'a aucune chance de voir le jour en l'état.
Bénéfices obligent, le Conseil d'Etat a déjà fait une croix sur le désendettement. Une partie des 850 millions reviendra donc dans la poche des contribuables, notamment les familles et les rentiers, avec une cuillerée pour les grandes fortunes qui risqueraient sinon de se délocaliser outre Versoix. Le contre-projet du gouvernement devrait coûter 150 millions au budget de l'Etat.
On attend avec intérêt la réaction des députés signataires du Projet de loi 10199: Pierre Weiss, Michel Forni, Jacques Jeannerat, Michel Halpérin, Guillaume Barazzone, Gabriel Barrillier, Christophe Aumeunier, Jacques Baudit, Michèle Ducret, Edouard Cuendet, Guy Mettan et Patricia Läser. Le radical Barrillier a tiré le premier se félicitant des réductions acceptées par le Conseil d'Etat, sans piper un mot de la facture finale. A-t-il déjà lâché ses petits camarades?
Mais, à la lecture du rapport détaillé de l'AFC, on se demande comment le PDC, qui se targue d'être le pivot central de l'échiquier politique, a pu co-signer des cadeaux fiscaux aussi généreux aux plus gros des contribuables genevois. Plus de la moitié du régime minceur proposé par l'Entente profiterait aux contribuables dont le revenu dépasse 300'000 francs et la fortune supérieure à 2 millions de francs.
Dans l'immédiat, une seule politique s'impose. Il faut purger au moins la moitié de la dette du canton.
A propos un milliard de francs, ça fait un peu plus de 2000 francs pour chacun des 480'000 Genevois. A raison d'un franc par mètre, un milliard, c'est aussi presque trois fois la distance de la terre à la lune! Et il y a 89 milliards de mètres cubes d'eau dans le Léman.
Un mot encore. Le bénéfice 2007 est impressionnant, mais ce qui l'est plus encore et devrait retenir notre attention, c'est que ce petit canton d'un demi-million d'habitants parvient à dépenser plus de 7 milliards de francs par année, soit, en moyenne, presque deux fois plus par habitant qu'en Suisse. Sommes-nous deux fois plus heureux que les Suisses?
Commentaires
Bonjour Monsieur Mabut,
Vous avez raison. L'UDC n'est pas associé à ce projet 10199, car il ne prend pas en compte les intérêts de la partie de la population la plus touchée par la gourmandise de l'Etat glouton : la classe moyenne, taillée à merci, que ce soit par les impôts cantonaux ou fédéraux. Le meilleur exemple réside dans la taxe sur le mazout, en vigueur depuis le 1er janvier 2008, et qui est à la charge des locataires, et non des bailleurs, qui n'ont par ailleurs aucun intérêt à réaliser des investissements pour économiser une énergie dont le coût est à la seule charge des locataires.
C'est cette classe moyenne dont les intérêts doivent être pris en compte maintenant.
L'Entente, PDC compris, ne pourra pas compter sur l'appui de l'UDC tant qu'elle n'aura pas assimilé cette évidence.
Nous voulons des baisses d'impôts pour tous, mais soulageant en priorité la classe moyenne genevoise, qui a le niveau de vie le plus bas de Suisse, une fois ses impôts et ses loyers payés.
Cela est d'autant plus vrai que les baisses d'impôts ne doivent pas obéir aux simples évolutions de la conjoncture économique. Elles doivent aussi s'accompagner d'une diminution drastique du train de vie de l'Etat, cette diminution dont l'Entente ne veut pas, lorsqu'elle vote, avec ses associés socialistes et Verts au gouvernement, flanqués de leur remora MCG, des budgets persistant dans un train de vie disproportionné à nos ressources, budgets auxquels l'UDC est seul à s'opposer.