Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Squat: l'esprit de Genève

Imprimer

Avec un peu de retard, je lis la perspective de mon confrère Emmanuel Cuenod «Fermeture des squats, n'oublions pas l'enjeu culturel» parue dans la Tribune du 14 juillet. Toujours pertinente comme d'hab. Encore que : le paradoxe ne veut-il pas qu'un squat tire sa force créatrice du fait précisément qu'il est en lutte pour sa survie? Or pas de lutte sans un parti adverse qui lui conteste le droit d'exister ou au moins lui rappelle, forces policières à l'appui de temps en temps, que son existence est précaire, forcément précaire.

 

Le miracle genevois réside peut-être dans cette capacité des acteurs (institutions publiques et mouvements alternatifs) de rendre ce fragile équilibre durable, sans débordements irréparables. C'est à mon avis le même cocktail qui, au début des années 80, a évité à cette ville les affrontements violents qu'ont connus Lausanne et Zurich et d'autres villes. Ne faut-il donc pas aussi rendre hommage au propriétaire des immeubles Rhino qui est donc paradoxalement et à son corps défendant un des ferments de la scène alternative genevoise ? C'est peut-être aussi cela l'esprit de Genève, non ?


Commentaires

  • comment voulez vous que les propriétaires ne louent pas les appartements à des prix astronomiques pour se préserver de gens comme ceux qui sqattent Rhino. Et je ne suis pourtant pas de droite mais je pense que l'on vit dans un état de droit et n'importe qui ne peut s'accaparer le bien des autres parce qu'il ne trouve pas d'appartement Jay-Royon

  • Bonjour

    Merci de votre commentaire.
    Je ne crois pas que les loyers "astronomiques" (tout est relatif) soient dus aux squatters. La pénurie de logement et l'augmentation du prix qui en est la conséquence résultent bien plutôt de
    1) l'opposition des Genevois à construire la ville en ville,
    2) des écologistes à déclasser la zone agricole,
    3) de l'industrie de la construction qui bloquent autant que possible la concurrence,
    4) des normes de construction SIA,
    5) des exigences publiques et
    6) des propriétaires qui n'ont guère d'intérêt à vendre puisque leur attentisme contribue à l'inflation du prix des terrains (à moins que l'Etat ne fixe progressivement l'impôt des terrains en zone de construction en fonction de la valeur de réalisation)

    Si l'on veut vraiment diminuer les prix. Il faut donc industrialiser la construction, construire des tours d'habitation, acheter des terrains bon marché, se contenter de logements plus spartiates, renoncer aux droits populaires et réduire les possibilités de recours des voisins.

    J'ai eu l'occasion dans un précédent billet de suggérer une solution qui vaut ce qu'elle vaut. A lire à l'adresse suivante: http://jfmabut.blog.tdg.ch/politique/500-francs-le-metre-carre.html

    Bien à vous

    Jean-François Mabut

Les commentaires sont fermés.