Squat: l'esprit de Genève (16/07/2007)

Avec un peu de retard, je lis la perspective de mon confrère Emmanuel Cuenod «Fermeture des squats, n'oublions pas l'enjeu culturel» parue dans la Tribune du 14 juillet. Toujours pertinente comme d'hab. Encore que : le paradoxe ne veut-il pas qu'un squat tire sa force créatrice du fait précisément qu'il est en lutte pour sa survie? Or pas de lutte sans un parti adverse qui lui conteste le droit d'exister ou au moins lui rappelle, forces policières à l'appui de temps en temps, que son existence est précaire, forcément précaire.

 

Le miracle genevois réside peut-être dans cette capacité des acteurs (institutions publiques et mouvements alternatifs) de rendre ce fragile équilibre durable, sans débordements irréparables. C'est à mon avis le même cocktail qui, au début des années 80, a évité à cette ville les affrontements violents qu'ont connus Lausanne et Zurich et d'autres villes. Ne faut-il donc pas aussi rendre hommage au propriétaire des immeubles Rhino qui est donc paradoxalement et à son corps défendant un des ferments de la scène alternative genevoise ? C'est peut-être aussi cela l'esprit de Genève, non ?


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