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  • L'UDC Pierre Scherb et les paysans rejoignent-ils les décroissants?

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    Bon, les paysans genevois ne se sont pas encore convertis à l'agriculture jardinière bio des Jardins des Charrottons et ça tiraille pas mal au comité entre la radicale libérale de Presinge Patricia Läser et le radical-libéral François Haldemann de Meyrin et président d'agriGenève. Mais ils y viendront et deviendront même des urbagriculteurs.

    Comme à l'ex-foire de Genève, rebaptisée Automnales, une ferme sera bâtie dans chaque quartier, autant à des fins pédagogiques, culturelles (voire cultuelle si l'on pense aux romantiques de l'hymne à la nature) et accessoirement alimentaires. Des basse- (ou haute) cours peupleront les cours des  immeubles vidées de leurs voitures ou les toitures végétalisées et l'on rentendra les coqs chanter sur la ville. [A lire à ce sujet: Cocagne veut des coqs en ville]

    Dans un registre plus hype, j'ai eu l'occasion de faire la promotion d'une tour maraîchère à la Praille.

    Le peuple genevois votera donc sur le déclassement des Cherpines. Tant François Haldemann que Patricia Läser s'en réjouissent: Les Genevois doivent être conséquents dit le président d'AgriGenève, soit ils votent l'extension de la ville et logent les travailleurs du canton soit ils doivent mettre un frein à l'attractivité de la région.

    Le problème, c'est que le vote à venir sera pollué. Les Genevois ne voteront pas sur l'alternative posée par François Haldemann, mais sur le projet spécifique des Cherpines, un peu comme hier soir le Grand Conseil qui dans un vote à l'arraché ayant son pesant de populisme intime le Conseil d'Etat de  rouvrir le MOA alors qu'il s'agit plutôt de définir une politique générale des distractions nocturnes.

    Comme pour le CEVA, la mixité des transports en ville, l'énergie nucléaire ou la traversée du lac, les Genevois devraient pouvoir se prononcer régulièrment sur les grands axes des grandes politiques du canton. Une pierre dans le jardin de la Constituante.

    Patricia Läser ouvre quant à elle un deuxième front: il y a assez de terrains à bâtir et à densifier à Genève. Commençons donc pas construire la ville dans la zone de développement 3 et dans la zone de Praille Acacias avant de se servir dans la zone agricole, dit en substance la militante paysanne. Elle a raison.

    L'Etat et AgriGenève ont recensé quelque 60 hectares de terrains en zone agricole, dit terres enclavées, dont trois côtés jouxtent une zone constructible. Des terrains immédiatement contingüs aux hameaux, village et bourgs du canton.

    Qu'attend Mar Müller pour développer une politique de relocalisation enn faisant construire des maisons villageoises dans ces terrains enclavés et les offrir en priorité aux propriétaires des villas de la zone 3, où l'on pourra construire des immeubles et des quartiers urbains denses?

     

    cardon aoc.jpgCe matin sur son blog le constituant UDC Pierre Scherb écrit: "La Genève internationale s'essouffle - réjouissons-nous!"

    Hier, l'info de 11h signalait que le comité d'AgriGenève avait décidé de soutenir le référendum contre le déclassement de 58 hectares de terres agricoles des Cherpines à Plan-les-Ouates et Confignon, où Mark Müller et le Grand Conseil qui la suivit souhaite bâtir quelque 2500 logements et permettre l'érection du grand stade du conseiller administratif de Plan-les-Ouates, le ci-devant fraîchement désigné président du nouveau parti des Verts libéraux Laurent Seydoux.

    Scherb et les paysans, des décroissants? Je le crois. C'est même l'état d'âme d'une majorité de Genevois de toutes couleurs politiques, qui ne voient plus que la croissance paie leur niveau de vie incroyablement élevé (en moyenne). Le temps des nains de jardin est arrivé.

  • Genève traite les eaux du Pays de Gex. Pourquoi Bellegarde ne pourrait-elle pas brûler nos déchets?

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    Cela suffira-t-il à QDB pour faire le plein des voix dans les campagnes dont on sait la force électorale? Il est vrai que les leaders de la paysannerie soutiennent aussi Willy Cretegny, un gauchiste que le gauchiste Stéphane Guex-Pierre ne soutient pas. parce qu'il est, dit-il dans son blog Recréons Genève, "favorable à l'arrachage des arbres sur la plaine de Plainpalais"... Les voies des urnes sont bien impénétrables. A gauche comme à droite. C'est ainsi que la gauche et les enseignants vont réélire AET qu'ils n'aiment pas tant, de peur de se retrouver sous la gouverne du grand Pierre.

    Mais puisqu'on parle des Cheneviers, dont un autre article de mon journal préféré chronique la démolition d'une tranche, posons bêtement cette question:

    Pourquoi le canton de Genève offre-t-il aux Gessions (et en partie aux habitants de Saint-Julien) et  à prix d'amis la dépollution de leurs eaux usées  dans sa station ultramoderne d'Aïre et ne pourrait-il pas contracter avec l'incinérateur de Bellegarde qui lui est relié au rail (ce qui n'est pas le cas des Cheneviers)? 

    On n’exporte pas nos déchets, répond-on officiellement, sans doute encore affecté par le trauma des déchets napolitains qu'on voulait brûler à Genève, sauf que les eaux usées sont aussi des déchets et que les excavations du CEVA sont allées trouver un dépotoir bien loin à la ronde en terre française. Et que faute de bâtir assez ici, Genève participe activement au mitage du territoire de sa proche banlieue française et vaudoise. N'est-ce pas une forme de pollution du paysage? Sans parler des transports. 

    Genève manque sérieusement d'ambitions et de vision.  

    Ses grands équipements publics sont et doivent être dimensionnés pour le Grand Genève. C'est le cas du Grand Théâtre et de la comédie, de l'Aéroport et de l'Hôpital, de l'Université et de la Genève internationale et d'autres encore... Et pourquoi ça ne serait pas le cas des installations environnementales que sont les stations d'épuration, l'approvisionnement en eau, en chaleur, les incinérateurs, les centres de compostage et les lieux de dépotoirs finaux des mâchefers?

    Il est à souhaiter que le grand Pierre, à défaut devenir président du Conseil d'Etat, ce qui n'a pas de sens tant qu'il ne pourra pas cumuler le titre de maire de Genève - comme c'est le cas à Bâle-ville -, inspire un discours de Saint-Pierre digne de James Fazy, son radical ancêtre, qui sut se défaire des remparts qui asphyxiait la ville au milieu du XIXe siècles, accueillir le chemin de fer et imposer les règles de la république laïque à l'enseignement. 

    Mais il est à craindre que bien des remparts sont encore dans la tête des vieux Genevois pour penser pareille révolution.  

     

    sidefage bellegarde.jpgSera-t-il réélu celui qui n'est pas plus paysan que moi? Les supputations vont bon train. Pour retrouver son fauteuil, Luc  doit arriver dans les six premiers dimanche 6 mai. Rien n'est joué. Il suffit de lire ce que la tradition dit des Luc, un prénom d'évangéliste, pour comprendre que l'homme ne manque pas de ressources. 

    Pour se rabibocher avec les paysans, le ministre de l'Environnement a suspendu hier les études en cours pour enfouir les mâchefers des Cheneviers sous une terre agricole (dont le canton manquerait tant, dit Berne dont les compteurs sont restés bloqués au XXe siècles et qui ne compte pas les serres ni les vignes ni les bois ni les futures fermes à insectes, ni les champignonnières ni les autres systèmes de culture prisées par les Verts - jardins en toiture, hydroponie, aquaponie, permaculture etc. (dont les zones franches) - dans les capacités de production alimentaires du canton). 

     

  • Bon courage Mesdames, Messieurs les députés!

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    D'autres documents à peine moins épais et plus rébarbatifs encore (cf le no 10039-A) sont à l'ordre du jour, lequel ne contient pas moins de 162 points. Pour mémoire, c'est dans de telles circonstances, au mois de juin 2002, que le Grand Conseil, lassé par des années de tergiversations entre l'option tram, train-tram, métro lourd et métro léger, finit par voter 400 millions pour réaliser le CEVA entre Cornavin et Annemasse (PL 8719). 

    • Est-ce l'ampleur de l'excédent de revenus inscrit dans les comptes en 2007 (786 millions de francs officiellement, plus d'un milliard en réalité), qui rend le contrôle moins sexy que lorsqu'il faut trouver des raisons au déficit,
    • est-ce l'évanouissement du découvert inscrit au bilan de l'Etat, opération comptable annoncée pour 2008 grâce à une réévaluation des bâtiments et équipements publics à leur valeur de production, qui du coup relativise le poids de la dette,
    • est-ce la valse des milliards dont jouent si habilement les experts du DF et de l'Inspection cantonale des finances, quand ils évoquent le chiffre d'affaires total que brassent chaque année l'Etat de Genève et ses filiales (plus de 10 milliards de francs) et les actifs qu'ils gèrent (plus de 20 milliards de francs),
    • est-ce la complexité de la matière, est l'air du temps,

    toujours est-il que les députés de la Commission des finances s'interrogent - et c'est heureux - sur le sens et l'importance de leurs travaux. Notez que ce n'est pas la première fois.

    Le blues qui frappe nos élus trouve son origine dans le sentiment d'incapacité dans lequel la plupart d'entre eux sont de dégager un jugement pertinent sur la gouvernance de l'Etat et plus spécifiquement sur sa gouvernance financière. Ce n'est pas manque de compétences, on ne leur demande pas d'être des experts. Ce n'est pas faute de travail. Ils ont planché 27 heures en séance plénière sans compter évidemment la lecture des centaines de pages de rapports et lettres diverses. C'est peut-être tout simplement faute d'éléments de comparaison. 

    Les socialistes le notent d'ailleurs. Il nous faudrait définir des objectifs, écrivent-ils, pour savoir si l'Etat s'y est tenu ou s'en est écarté, de combien et pourquoi. Il faudrait aussi des indicateurs synthétiques de la bonne santé financière et pouvoir se comparer à des cantons ou des régions comparables.

    Ces indicateurs financiers existent. Ils ont été élaborés depuis une dizaine d'années par le professeur Soguel à l'IDEHAP. Le magazine Bilan s'en sert pour établir le palmarès des bons et mauvais élèves. Mais on ne trouve nulle part dans le rapport de la Commission des finances de l'Etat de Genève une mention synthétique de thermomètre, baromètres et autres sismographes de l'activité publique. 

    Autre exemple plus simple peut-être. On apprend que le taux d'intérêt moyen de la dette du canton (un peu plus de 12 milliards de francs) est de 2,9%. Ce qui paraît bien. Mais quel est le taux moyen payé par les canton de Zurich ou de Bâle? Les Genevois auront peut-être la réponse d'ici demain soir, Selon la formule bien connu: quand je me contemple, je me contente, quand je me compare, je m'effraie!

     

     

     

     

    Grand Conseil salle 2006.jpg

    Vraiment, il faut beaucoup d'abnégation en ces temps de canicule pour s'enfermer dans la salle du Grand Conseil deux jours durant et y débattre des comptes de l'Etat de Genève. Grâce, une fois n'est pas coutume, soit donc rendue à nos élus!

    Le rapport de la Commission des finances (PL 10248-A) vient à peine d'être livré dans les rédactions (A 16h cet après-midi, il n'est toujours pas sur le site du Grand Conseil). On espère que les députés l'ont reçu plus tôt. Combien seront-ils à se plonger dans ce document indigeste de 372 pages! Certes, seule une petite partie de ce document est l'oeuvre de la rapporteure Anne-Marie von Arx-Vernon, dont on sent la plume fort dirigée par les experts financiers de l'Etat.