Bon courage Mesdames, Messieurs les députés! (26/06/2008)

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Vraiment, il faut beaucoup d'abnégation en ces temps de canicule pour s'enfermer dans la salle du Grand Conseil deux jours durant et y débattre des comptes de l'Etat de Genève. Grâce, une fois n'est pas coutume, soit donc rendue à nos élus!

Le rapport de la Commission des finances (PL 10248-A) vient à peine d'être livré dans les rédactions (A 16h cet après-midi, il n'est toujours pas sur le site du Grand Conseil). On espère que les députés l'ont reçu plus tôt. Combien seront-ils à se plonger dans ce document indigeste de 372 pages! Certes, seule une petite partie de ce document est l'oeuvre de la rapporteure Anne-Marie von Arx-Vernon, dont on sent la plume fort dirigée par les experts financiers de l'Etat.

D'autres documents à peine moins épais et plus rébarbatifs encore (cf le no 10039-A) sont à l'ordre du jour, lequel ne contient pas moins de 162 points. Pour mémoire, c'est dans de telles circonstances, au mois de juin 2002, que le Grand Conseil, lassé par des années de tergiversations entre l'option tram, train-tram, métro lourd et métro léger, finit par voter 400 millions pour réaliser le CEVA entre Cornavin et Annemasse (PL 8719). 

toujours est-il que les députés de la Commission des finances s'interrogent - et c'est heureux - sur le sens et l'importance de leurs travaux. Notez que ce n'est pas la première fois.

Le blues qui frappe nos élus trouve son origine dans le sentiment d'incapacité dans lequel la plupart d'entre eux sont de dégager un jugement pertinent sur la gouvernance de l'Etat et plus spécifiquement sur sa gouvernance financière. Ce n'est pas manque de compétences, on ne leur demande pas d'être des experts. Ce n'est pas faute de travail. Ils ont planché 27 heures en séance plénière sans compter évidemment la lecture des centaines de pages de rapports et lettres diverses. C'est peut-être tout simplement faute d'éléments de comparaison. 

Les socialistes le notent d'ailleurs. Il nous faudrait définir des objectifs, écrivent-ils, pour savoir si l'Etat s'y est tenu ou s'en est écarté, de combien et pourquoi. Il faudrait aussi des indicateurs synthétiques de la bonne santé financière et pouvoir se comparer à des cantons ou des régions comparables.

Ces indicateurs financiers existent. Ils ont été élaborés depuis une dizaine d'années par le professeur Soguel à l'IDEHAP. Le magazine Bilan s'en sert pour établir le palmarès des bons et mauvais élèves. Mais on ne trouve nulle part dans le rapport de la Commission des finances de l'Etat de Genève une mention synthétique de thermomètre, baromètres et autres sismographes de l'activité publique. 

Autre exemple plus simple peut-être. On apprend que le taux d'intérêt moyen de la dette du canton (un peu plus de 12 milliards de francs) est de 2,9%. Ce qui paraît bien. Mais quel est le taux moyen payé par les canton de Zurich ou de Bâle? Les Genevois auront peut-être la réponse d'ici demain soir, Selon la formule bien connu: quand je me contemple, je me contente, quand je me compare, je m'effraie!

 

 

 

 

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