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  • Le réveil du PDC genevois?

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    La vieille Entente genevoise réunissant les frères ennemis radicaux et libéraux sera sans doute reconduite. Sans l'UDC, moins en raison de ses votes, très proches de l'entente durant la législature, que pour cause de double péché mortel récent: être restée dans le giron blochérien en s'opposant aux bilatérales et vouloir présenter le conseiller national Yves Nidegger au Conseil d'Etat. Hélas (?), le président du Grand Conseil, le très conciliant et très distinqué Eric Leyvraz n'a pas eu le courage de se démarquer et de créer une section genevoise du parti bourgeois démocratique (les dissidents de l'UDC) - que le PDC genevois aurait peut-être courtisé, comme il courtise ses jours assidûment le Parti évangélique genevois (PEV) et ses 1,5% de suffrages. Problème, le PEV veut bien se paxer avec le PDC, mais refuse de faire chambre commune avec les radicaux et les libéraux.

    Quant au programme, on n'en a eu hier soir aucun avant-goût. Sinon - et ce n'est déjà pas mal - la volonté de mieux gérer l'Etat et de relancer la machine économique et le bilan forcément positif de ses douze députés au Grand Conseil. Une surreprésentation numérique dû à la disparition surprise des deux partis de la gauche de la gauche - le parti du travail et solidarités - désunis et victimes du quorum de 7%.

    • Mieux gérer l'Etat fut la démonstration assez convaincante d'un Bernard Gruson tout nu et bien meilleur que d'habitude. Tout nu parce que le directeur général des HUG a été obligé de délivrer son propos sur le projet Victoria  - l'amaigrissement de l'hôpital - sans sa feuille de vigne électronique - je veux dire sans sa présentation powerpoint, trahi qu'il fut par clé USB rebelle.
    • Relancer l'économie fut le leitmotiv du patron de l'économie et de la santé, grâce à quelques baisses d'impôts en faveur des entreprises et surtout "grâce au CEVA qu'il faut cesser de retarder".

    Le diaporama de la soirée

    P2260268 WEB.JPGHier soir, ils étaient bien 200 à la salle communale de Bardonnex dans une ambiance chaleureuse et moins ronronnante que d'habitude. Avaient-ils mangé du lion, avaient-ils été drillés préalablement par le showman Philippe Andoque, s'étaient-ils entraînés pour faire bonne figure sur Radio Cité au micro de l'implacable Décaillet? Toujours est-il que la présentation des 44 candidats démo-chrétiens au Grand Conseil (élection le 11 octobre) en a surpris plus d'un par sa dynamique.

    C'est par brochette de cinq qu'ils sont montés sur la scène de Compesières, sous les applaudissements répétés d'un public tout prêt à croire les nombreuses qualités débitées avec force et conviction par des députés vétérans - on se serait presque cru à la Star Academy. Sauf que seuls les députés - à quelques exceptions près - ont pris la parole.

    En fin de soirées, les commentaires hésitaient entre "surpris en bien", "très bien" et même "super". Bref le PDC a réussi son premier meeting électoral en donnant de l'espoir à ses délégués. Des délégués majoritairement grisonnants, bien sages et encore un peu coincés, qui, pour la photo finale, ont tout de même eu un peu de peine à agiter l'écharpe orange désormais signe distinctif des démocrates-chrétiens.

    Quant au programme, il ne sera dévoilé qu'en juin prochain, au cours du nouvelle assemblée.  La liste reste ouverte, car il manque des représentants de deux corporations - les paysans et les artisans - longtemps viviers du PDC, dont les attaches avec les communes réunies restent une constante socioliogique du parti. Beaucoup de fonctionnaires sur la liste et quelques surprises, dont Enza Testa Haegi, femme de l'ancien conseiller d'Etat libéral Claude Haegi.

    A noter que ce même jeudi soir, les Verts ont élu leur deux candidats au Conseil d'Etat. La députée Michèle Künzler a obtenu 119 voix et le ministre des finances David Hiler 124 sur 130 membres présents, indique un communiqué de presse ce matin.

  • Pas de cadeaux pour le Noël des pendulaires genevois!

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    En débarrassant son paquet cadeau de son papier vert, Robert Cramer a tout de suite constaté que le Père Noël Leuenberger avait bien lu la liste qu’il lui avait envoyée le 5 décembre 2007 et qu’il avait intitulée: Charte de l’agglomération franco-valdo-genevoise. Il a donc sorti de son emballage quelques kilomètres de voies, avec leur caténaire, des aiguillages et les postes de commande, mais pas les piles ni les wagons, qui seront à la charge des Genevois.

    Une partie des rails servira à prolonger le tram de Meyrin jusqu’à la frontière, un tracé rectiligne en pleine campagne, une deuxième partie prolongera la ligne qui va prochainement raccorder Genève à Onex jusqu’à Bernex-ouest, une région promise à une forte urbanisation d’ici 2030. Les derniers rails permettront à Robert Cramer de récompenser la fidélité au projet d’agglo de son pote Robert Borrel, ancien maire d’Annemasse et à nouveau président de l’ARC, en prolongeant le tram 12 jusqu’au cœur de la cité savoyarde. Réalisant ainsi un joli doublon avec le CEVA, qui lui attend toujours le bouclement de son financement côté français et le financement du renchérissement côté suisse.
     
    Le cadeau de Moritz Leuenberger ne constitue que 40% du coût total de ces lignes de tram allongées, les Genevois et les Annemassiens devront trouver le solde pour que roulent les convois articulés dès 2014 ou 2015. Osons ici une question politiquement incorrecte: ces extensions du réseau «WAY» sont-elles vraiment prioritaires?
     
    C’est là qu’intervient la majorité bâillonnée. La majorité bâillonnée, ce sont les quelque cent mille pendulaires français et vaudois privés de droit de vote à Genève et qui n’ont donc rien eu à dire sur la vision «Grand-Genève 2030» que Robert Cramer conduit à bride abattue depuis trois ans.
     
    Ces pendulaires muets – le resteront-ils longtemps? - auraient sans doute préféré d’autres attentions du Père Noël (les chiffres correspondent aux chiffres de la carte ci-dessous): 
    Les pendulaires - les Genevois aussi - auraient aussi apprécié:
    • 4. une grande traversée de la rade, routière et ferroviaire, (et, en attendant, une bretelle autoroutière sous Ambilly, reliant le carrefour d’Etrembières à la région Puplinge-gare d’Annemasse),
    • 5. un pont sur le Rhône au sud de Chancy pour désenclaver le Pays de Gex et raccorder la voie expresse à l’A40 (en attendant son raccordement à l'A1),
    • 6. un raccordement ferroviaire de la ligne de chemin de fer du Pays de Gex via Saint-Genis et la zone industrielle de Satigny
    Mais non, tout cela est renvoyé aux Calendes grecques. Et comme la Confédération envisage dans une hypothèse mise à l’étude vendredi dernier également de ne s’occuper plus à l’avenir que des grandes lignes et de laisser le trafic des régions urbaines aux cantons concernés, les rêves des pendulaires genevois risquent bien de le rester longtemps encore.
    projet d'agglo grandes infrastructures circulation.png
     
     
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    projet d'agglo centré.pngLa semaine dernière, Moritz a fait un joli cadeau de Noël à Robert: trois trams électriques pour compléter son réseau préféré et quelques menues babioles pour améliorer le trafic de l’agglomération genevoise: Un paquet de 193 millions. C’est bien moins que Zurich, mais Moritz est zurichois et les Zurichois adorent les trains depuis toujours, tandis qu’à Genève, il y a une majorité bâillonnée qui ne peut guère se passer de la voiture, par choix, mais aussi par nécessité.
  • Allons-nous regretter le monde d'avant?

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    Combien de temps les retraités pourront-ils toucher leur rente pleine alors que des milliers de travailleurs voient leur salaire réduit à 80% ou 70% ou moins parfois (avec un plafonnement qui frappe les salariés les plus aisés dont le train de vie les obligera peut-être à quitter leur logement ou à le vendre dans un marché déprimé) sans parler de ceux qui échappent au filet social, migrants pour la plupart? Certes ces travailleurs payeront moins d'impôts, un petit soulagement qui se répercutera sur le dos de l'Etat, dont le rôle est justement d'absorber le choc comme un amortisseur gomme les cahots de la route. 

    Cependant, ventre affamé n'a pas pas d'oreilles. Les inégalités économiques et sociales vont se creuser, les tensions politiques croître. Est-ce en cultivant son jardin qu'on va tous s'en sortir? J'en doute. Taxer les riches. Un peu plus - on n'y échappera pas -, mais c'est aussi une solution illusoire car les riches ne sont plus les harpagon de Molière (il y a toujours des exceptions), mais des capitalistes, des investisseurs, des entrepreneurs, des fonds de pension, dont la richesse dépend directement de l'activité économique n'en déplaise au Parti du Travail, qui fête ce jour non pas la fête du travail mais celle des travailleuses et des travailleurs - les mots et leur ordre ont un sens -, et qui réclame en point numéro un de sa liste de revendication: 1. Parce que ce n'est pas à nous de nous serrer encore la ceinture - nous demandons l'instauration d'une taxe sur les grosses fortunes pour soutenir les victimes de la crise.  (voir notre pétition https://pst-pop.ch/pour-une-taxe-corona/).

    J'ai relu l'Appel du 4 mai et ses demandes au parlement pour un monde d'après...:

    • Plus social
    - Valoriser les professions qui se sont montrées essentielles en ces temps de crise
    - Reconnaître le rôle fondamental du travail domestique largement effectué par des femmes
    - Soutenir les oubliés des programmes de soutien « COVID » (« petits » indépendants)

    • Plus local
    - Favoriser les circuits courts
    - Réduire les dépendances internationales (alimentation, produits médicaux, etc.)

    • Plus écologique
    - Conditionner les soutiens à des activités économiques durables

    Ce programme est-il à la hauteur des défis? Non. Ses promoteurs ressemblent à ces passagers de première classe du Titanic qui se sont précipités dans les canaux de sauvetage en nombre insuffisant.

    Cet Appel est populiste car il fait l'impasse sur les relations internationales qui font le niveau de vie de la population. Il est aveugle car il fait l'impasse sur le poids des dettes qui s’accumulent par milliards.

    Que faire? On ne s'en sortira que tous ensemble et en conservant et même en renforçant les relations internationales. L'Union européenne est née de la Deuxième Guerre mondiale. 

    Encore un point, la gauche a la mémoire courte. Elle s'égosille aujourd'hui contre les milliards prêtés par la Confédération à Swiss et à quelques autres entreprises. Pourtant elle était aux premières loges pour voter en mai 2000 les 5 milliards du sauvetage de la Banque cantonale genevoise.

    Un sauvetage qui s'est soldé par une dette de 2,3 milliards de francs (11'000 francs par habitant, le prix du Ceva, a rappelé François Longchamp lors du procès des dirigeants de la banque, lequel avait aussi des trous de mémoire). La débâcle de la banque cantonale liée en partie à l'explosion de la bulle immobilière de la fin des années 80 - notre crise locale des subprime - avait en effet été aggravée par le fait que la banque n'avait pas liquidé ses casseroles rapidement, ou pas pu, en raison du souci de l'actionnaire - l'Etat de Genève - de ne pas déprimer encore davantage le marché immobilier. Il fallait donc tenir au risque de quelques cosmétiques comptables. Hélas, la récession des années 1990 dura trop longtemps et l'abcès finit par crever dans la douleur et les ressentiments. 

    Autre rappel utile en ces temps de propagande, le soutien décrié de la BNS à l'UBS à la suite de la crise de 2007-2008 a été intégralement remboursé à la Confédération

     

    the economist 90%.jpgLes crises sont forcément douloureuses et les convalescences ne le sont parfois pas moins. La lecture de l'article de tête du magazine The Economist, daté de ce samedi 2 mai, fait froid dans le dos. Le journal estime que nous allons devoir vivre pendant un certain temps avec 90% des capacités du jour d'avant. Ce 90% cache évidemment d'énormes différences entre les gagnants, tel Netflix, Tesla, la vente par correspondance, et les perdants, tel le tourisme, les transports et les fournisseurs de toutes sortes de biens et de services qui soudain nous paraissent secondaires et dont le report d'achat va accentuer la crise due au confinement et précipiter les faillites et les licenciements. 

    L'Etat pompier ne pourra pas verser des salaires, des indemnités et tenir à bout de bras des milliers d'entreprises sans clients très longtemps.