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  • Dix ans pour réformer l'Etat. Vous rêvez!

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    L'examen attentif de cette page est un joli rébus. Un choix de photos qui n'a rien d'aléatoire, mais qui dit tout de l'orientation un peu bobo de la rédaction de notre confrère. Pas une photo de migrants africains, pas une femme voilée, pas un pauvre, pas un vieux, un enfant non plus. Est-ce que ça ne collerait pas avec les pleines pages de pub high tech?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les rétrospectives sont toujours pleines d'enseignements. Celle du journal Le Temps, qui fêtait hier les 10 ans, n'exhalait toutefois pas à ce tendre parfum de nostalgie souvent associé à ce genre d'exercice. Dix ans, en cette année 2008, où nous allons fêter les 40 ans de Mai 68, c'était hier.

     

    Un hier certes encore installé dans le siècle dernier. Dix ans qui ont apporté leur lot de percées technologiques: les clones, les OGM, les embryons éprouvettes. Le mp3 qui tue l'industrie du disque traditionnelle, comme l'écran à encre électronique tuera d'ici dix ans au plus le quotidien papier.

     

    Dix ans qui nous ont familiarisé avec la téléprésence (on ne dit plustéléconférence, nous dit le Temps), désormais à la portée de tout un chacun grâce à Skype, un pionnier. Le globe qui nous sert de monde s'en trouve un peu plus rétrécit. L'internet à haut débit et les voyages low cost (Easy Jet a remis Cointrin sur les rails) nous donnent presque le sens de l'ubiquité. Les blogs démocratisent l'édition pour trois fois rien et projette la liberté d'expression dans une jungle bruyante qui cherche ses lois. Trois fois rien. Cette décennie a aussi consacré l'ère de la gratuité. Le triomphe des commerçants qui tiennent les producteurs dans la main et font valser les consommateurs comme les étiquettes. Et ce n'est pas fini.

     

     

     

    Dans dix ans quoi? Au plan politique, la prospective est tout entière contenu dans le dessin de Chappate. Un résumé saisissant, qui fait sourire mais qui devrait faire pleurer.En Suisse, un seul monstre n'a pas changé ou si peu. La Suisse est un puzzle institutionnel dont chaque pièce fait office de verrou.

     

    A l'Est, les Etats changent et s'adaptent à grande vitesse aux normes européennes. En Russie, la reconstruction de l'Etat est une question de survie de la nation. En Espagne, les grandes régions s'inscrivent dans une compétition positive. L'Allemagne a réformé ses communes et dotée ses villes d'institutions à la dimension de leur géographie explosive.

     

    La Suisse est restée figée dans ses 26 cantons et les villes dans leurs petites communes. Certes les intercantonalités (la gestion des HES par exemple) et les intercommunalités (le parascolaire) ont gagné quelques parts de marché, mais au prix d'une perte grave de gouvernance démocratique. Ces voies sont sans issue et se heurtent toujours davantage aux droits de veto que possède constitutionnellement le plus petit des morceaux du puzzle (fusion de communes).

     

    Dans dix ans, nous serons donc encore un peu plus ficelé dans le lacis des communes et des cantons. Genève aura-t-elle une assemblée de gestion de son agglomération franco-valdo-genevoise? On peut toujours rêver. Même si le processus constitutionnel qui va s'ouvrir qui nous y invite.

     

     

     

     

  • La ville et la tuerie: rien à voir?

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    essor bicoques conservées.jpgAprès les errements du béton brut, les cités satellites, les alignements des deux ou trois étages sur rez avec jardin privatif, la conservation anachronique de bicoques en pleine vile (chemin de l'Essor, cliquez sur l'image pour l'agrandir), les architectes avouent. Ils ne savent pas comment construire la ville, tout en réclamant pour de nobles raison écoloiques qu'il faut pourtant construire la ville en ville.

    Rien à voir avec la tuerie de Winnenden? Le sentiment d'appartenir à une cité et non à une banlieue sans âme, c'est-à-dire à nulle part, le fait d'être membres reconnus et aimés d'une communauté et non un simple numéro dans la foule bestiale participe essentiellement de la vie. La tuerie est l'acte paroxystique d'un mal-être qui commence par l'abandon des détritus sur le trottoir.

    Et on continue pourtant à leur confier les clés de notre avenir, aux experts en architecture, en urbanisme et en environnement. Ils sont aux commandes du projet d'agglomération franco-valdo-genevois. Les politiques sont absents. Aucun débat au Grand Conseil, aucune loi d'orientation n'a précédé ou n'accompagne le processus qui va son train. Les élus impliqués sont soit complices, soit prisonniers d'une logique qu'ils ne sont pas en mesure de remettre en cause ni même de discuter. Quant à la démocratie participative qui accompagne l'étude des PACA, elle relève au mieux d'un exercice alibi au pire d'une mascarade. Une manière détournée de livrer la ville aux lobbies de la conservation à tout crin.

    Pire, en obligeant les communes à réaliser des plans directeur, on les contraint à leur corps défendant à une vision nombriliste de l'aménagement du territoire. Les frontières communales vieilles de d'un siècle et demi n'ont en effet plus rien à voir avec le vécu des Genevois. Coincés entre leur électorat qui refuse majoritairement tout développement et les activistes de la défense du patrimoine et de la nature, les élus optent pour l'exercice de style sans suite ou le surplace. Plus rien ne bouge et l'on se gagarise à longueur de rapport et de réunion de voies vertes et de corridors biologiques, alors qu'augmente le nombre de Genevois sans toit, contraints de s'exiler en banlieue et/ou de supporter des loyers exorbitants.

    tuerie winnenden.jpg"Nous ne savons pas comment faire. Sûrement nous ne referions pas les Avanchets, ni des tours de béton posées sur du gazon." Terrible aveu qui tombe - et ce n'est pas au hasard - au lendemain de la tuerie insensée qui endeuille l'Allemagne. L'aveu est celui de l'architecte Jean-Gilles Decosterd ce matin sur la RSR au chapitre des Urbanités qui consacre son émission du jour à la question "Les cités sont-elles criminogènes?"

  • Kunz, Losio, le Stade de Genève, Servette et le CEVA

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    Pierre Kunz n'a pas tout tort, la réforme de l'Etat se fait attendre. Et ce n'est pas le vote en commission des finances cette semaine du budget par prestations qui va rapidement sortir Genève de ses rêves dispendieux de grandeur. En outre, comme le sait bien Pierre Kunz, nous sommes en année électorale. Il ne faut pas demander l'impossible aux élus. Nombre de Genevois gavés de sucreries largement distribuées depuis des années sont accros aux subventions. Il leur faudra des lustres et une thérapie de chaque instant pour s'en libérer.

    A part ça, j'attends avec intérêt la réponse de Pierre Kunz à propos du Stade de Genève. Il est vrai que la pilule devient amère. Et je regrette chaque jour d'avoir publier dans la Tribune la décision du Conseil d'Etat de construire le stade de Genève en France voisine. On était au tout début des années 90. Et c'était un poisson d'avril.

    Mais je reste convaincu que le stade construit en France aurait vraisemblablement coûté moins cher et aurait permis à Servette d'abandonner le championnat suisse et de tenter avec les Croix-de-Savoie l'aventure du championnat de France. Je reste convaincu que des sponsors y auraient trouvé leur intérêt. Et Servette-Croix-de-Savoie aurait pu être un des ferments de la région franco-valdo-genevoise. Qui n'existera que le jour où toute la région frémira d'une seul coeur derrière son équipe. Et renverra dans les oubliettes de l'histoire les pitoyables ruades staufferiennes anti-frontaliers.

    Que faire du stade aujourd'hui? Il n'ya guère d'autre solution que d'aider Servette à retrouver la tête du Championnat suisse. Peut-être que les 7 millions que le Conseil d'Etat propose d'"investir" (?) dans le stade ces quatre prochaines années devraient financer les Grenat, histoire de réamorcer la pompe des mécènes privés?

    Cela dit, le stade aura coûté dix fois moins cher que ce que promet de coûter le CEVA. Et je ne suis pas sûr que la fréquentation de celui-ci dépasse de beaucoup la fréquentation de celui-là. Je serais curieux de connaître les coûts annuels de fonctionnement de ce serpent péri-urbain et de savoir combien l'Etat de Genève devra allonger pour combler son déficit. MM. Losio et Kunz devraient connaître la réponse.

    stade de genève.pngPierre Kunz tire à boulets rouges sur le Conseil d'Etat dans son blog "Je la connais, la musique": "Le plan de redressement financier du canton n’a pas été tenu: le personnel de l’administration cantonale, qui aurait dû se réduire de 5 %, a continué de gonfler et la masse des subventions, qui devait baisser de 5 %, a encore grossi de plusieurs dizaines de millions. Avec la baisse imparable des recettes fiscales et le retour des déficits la dette va donc reprendre l’ascenseur."

    Dans un commentaire, le député vert Pierre Losio, qui publie par ailleurs le blog Tout passe, tempère un peu le bouillant radical, qui a quitté les bancs du Grand Conseil pour ceux - les mêmes - de la Constituante, faisant remarquer que la dette avait tout de même baissé de 13 à 11,4 milliards de francs. "Quant à ces 500.000 frs d'économie sur le papier dont tu te gausses, ça adoucit un peu la pilule du culotté crédit demandé pour le stade de Genève, écrit Losio. A ce propos, le voterais-tu ce crédit, cher Pierre?" Pierre Kunz n'a pas encore répondu.