Il y a quelques jours sur Facebook (qui n'est pas mon stamm préféré), je suis tombé sur les adieux au toujours plus grand réseau social d'un communicants genevois. Ce qui m'a intéressé, c'est la citation d'Umberto Ecco publiée en commentaire par un ancien conseiller d'Etat libéral, qui n'a pas toujours donné dans la langue de bois.
La voici: "Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, avant ne parlaient qu'au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité...On les faisait taire tout de suite alors qu'aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel. C'est l'invasion des imbéciles".
"C'est sévère, note l'ancien conseiller d'Etat, mais assez vrai, surtout en ce moment, sans parler de la vulgarité véhiculée. Il faut donc passer au travers de cela en surfant pour rejoindre les espaces restant positifs de FB avec des internautes ayant un autre état d'esprit et apport valorisant le réseau."
La plupart des 31 commentaires reflète plutôt cette posture de bon sens qu'il faut trier, dans Facebook comme ailleurs, pour trouver le vrai et le bon. Les chrétiens qui me suivent ou ceux qui ont une culture, qui dépasse ce que l'on apprend à l'école, se souviennent sans doute de la parabole du
bon grain et de l'ivraie. C'est un travail certes parfois usant, mais pas plus usant ni plus dévalorisant que celui de la ménagère et du ménager qui poutzent la maison régulièrement. Pour le bien de la maisonnée.
Dans les pays démocratiques, on continue de demander à ces "imbéciles" de choisir leur gouvernement. Evidemment il y a un risque. Et, par les temps qui courent et qui voient le principe de précaution s'installer comme l'alpha et l’oméga de toute gouvernance, l'on peut légitimement s'inquiéter qu'ici comme en Chine d'aucuns veuillent réduire voire supprimer cet aléa démocratique.
En Suisse, qui se veut exemplaire et peut mieux l'être en raison de sa petite taille, les citoyens.yennes sont invités ce
27 septembre au plan fédéral à dire par oui ou par non s'ils veulent sortir de l'Europe et de la libre circulation des personnes, doter l'armée d'un avion de chasse uo to date, donner un congé de 15 jours aux papas pour accueillir bébé, baisser d'un chouia l'impôt fédéral des familles avec enfants et encore réguler ou non la faune sauvage. Au plan cantonal,
les Genevois se prononcent sur cinq autres objets.
Ainsi, dans chaque camp, le risque n'est pas nul de voir l'adversaire traité comme une bête curieuse voire un imbécile.
Refuser les jets militaires, c'est courir le risque de soumettre la Suisse au diktat de ses voisins. Politiquement car le refus suisse sera interprété comme le refus de la défense commune de l'Europe, voire du monde libre, en raison de notre situation au cœur du continent et du fait que l'Autriche est une passoire. C'est, économiquement, être le jouet de quelques rétorsions et renoncer à quelques hautes technologies car la recherche militaire reste en pointe dans bien des domaines. Culturellement, ceux qui votent non et se prévalent volontiers d'incarner le camp de la paix, se soumettent de facto aux Américains et aux Russes, car dire non est un affaiblissement de l'Europe dans sa quête d'indépendance. Socialement, que fera-t-on des six milliards épargnés? Ceux qui veulent les distribuer savent-ils que
la Suisse dépense plus de 80 milliards par an, rien que pour la santé?
Refuser la libre circulation des travailleurs est forcément pour moi qui habite en face d'un poste de douane une étrange idée, que le confinement récent a étrangement réalisé. Certes, la quiétude propice au repos était de retour. Mais chacun sait ce qu'est un champ du repos. La seconde initiative de l'UDC pour détacher la Suisse du continent et en faire une île pose une autre question démocratique. Les leaders du parti du centre qui n'a de centre que le nom (ce libellé est donc à lui seul une fake news) ont bataillé longuement contre ce qu'ils ont appelé une violation de la volonté populaire. Ils savent - et oublient - qu'en démocratie, la volonté populaire est toujours un savant équilibre entre les points de vue. Ainsi, la loi de mise en oeuvre du vote du 9 février 2014 est bonne car elle préserve justement des intérêts contradictoires. En clair, la démocratie, ce n'est pas dictature des 51% sur les 49 autres %.
La chasse au cygne est libre, proclame une affiche que je découvre dans le journal Franz Weber. Les cygnes font en effet partie des animaux que la nouvelle loi permettra de réguler. Et les cormorans, doivent-ils être régulés. Faut-il attendre qu'ils épuisent leur nourriture pour que leur population s'autorégule selon un processus naturel aveugle et ancestral? On dit que le loup aide à réguler la population des chevreuils qui trop nombreux déciment les jeunes arbres. C'est donc qu'on ne régule pas correctement la population des cervidés. Vouloir introduire le renard dans le poulailler relève d'une vision mythique du Jardin d'Eden.
Du temps pour autrui. Naguère les militaires - essentiellement des humains du genre masculin - donnaient de leur temps pour défendre la patrie et les mamans pouponnaient en moyenne plus de deux fois dans leur vie, ce qui permettait à la population de se renouveler. Bref chacun donnait de son temps pour autrui. Sans tenir une comptabilité trop pointilleuse. Désormais nos smartphone comptent nos pas chaque jour, notre pouls, nos humeurs, bientôt notre glycémie et toutes sortes d'autres paramètres. 24 heures ne suffisent plus. Comment faire pour démolir le rempart du temps qui nous corsètent comme jadis les remparts les villes? Prenons sur le temps de travail, un temps pour pouponner. Deux semaines ce n'est pas beaucoup et rendra la Suisse plus proche de l'Europe. Est-ce pour cela que l'UDC n'en veut pas? Prochaine étape: cinq semaines de vacances à ceux qui sont proches aidants.
L'enfant coûte. C'est ainsi et ça explique pour une bonne part pourquoi la population suisse décline. Les femmes de ce pays font moins de deux enfants. Il faut donc aider les familles. Et réduire leur cotisation fédérale. Tout handicap mérite son attention. Et l'enfantement en est devenu un. Jadis, l'enfant était un précieux capital qui assurait une retraite si non heureuse du moins à l'abri du besoin. Nous vivons un temps de renversement. Une révolution.
Bon vote! Personnellement je n'ai pas encore fait mon opinion. Et longue vie à la démocratie!
Commentaires
Derrière le vote, il y a un vote égoïste où l'intérêt personnel prime sur tout, souvent dans l'économie, ou un vote de convictions qui n'est pas toujours en lien avec la réalité, ou un vote qui va dans un choix pour le bien de tous, même en étant victime de son choix.
Le choix, doit être un choix pour le présent mais aussi pour l'avenir.
La politique à courte-vue est dévastateur, mais c'est le pendant de la démocratie.
Il importe parfois que le citoyen rappelle douloureusement que ce pays est aussi le pays des futures générations qui vont naître. Il faut leur laisser un pays dans un état où ils pourront autant en profiter que nous.
Notre responsabilité est d'être solidaire avec les prochaines générations.
La question n'est pas que voudrait-on pour le futur, mais quel serait le souhait de ces générations futures qui déjà ne connaîtront qu'une partie du monde animal que nous connaissons.
En lisant votre blog on peut se demander si vous souffrez d’un complexe de supériorité.
Votre article est condescendant et transpire un habile mépris et un dénigrement pour ceux qui ne pensent pas ou ne votent pas comme vous.
Si certaines personnes avaient le malheur d’être favorables à l’initiative « pour une immigration modérée » ou contre « l’acquisition de nouveaux avions de combat » ; c’est qu’ils seraient simples d’esprits ou crétins. Si ce n’est pas le cas, ils sont alors manipulés par des «forces obscures ».
Mais non, rassurez vous ! Ces gens pensent, réfléchissent, raisonnent et parfois même mieux que vous.
Hé oui ! Malheureusement Ils pensent différemment. Cependant leurs opinions, leurs avis, leurs idées sont tous aussi respectables que celles d’un « bienpensants ».