Ainsi donc la France pourrait être mise par la Suisse sur liste rouge des pays à quarantaine. Aussitôt, on rassure les Genevois: les quelques milliers de travailleurs frontaliers qui les soignent dans leurs cliniques et hôpitaux pourront passer la frontière. Donc: nécessité fait loi.
Au fait qui a fixé la cote d'alerte rouge à 60 personnes dépistées positives au corona virus pour 100'000 habitants *? Pourquoi pas 50 comme en France ou 70 ou 100? Nulle part je n'ai trouvé de réponse récente **. Sait-on que le taux d'incidence est à Genève de 99, comme le montre la carte publiée par la Tribune de Genève ***?
Autre question sans réponse: combien de temps, déclaré positif, est-on contagieux? Dix jours, le temps de la quarantaine imposée aux voyageurs débarquant d'un pays sur la liste rouge, moins, plus? Et pourquoi cette hausse (légère en comparaison de la croissance exponentielle du mois de mars) ne se traduit pas dans un nombre de malades et de morts? Parce que les nouveaux infectés sont des jeunes et que la covid tue surtout les vieux?
Autant de questions que l'on aborde rarement dans la presse, trop prompte à envoyer des alertes sur nos mobiles. Est-ce de l'information, une course folle à l'audience? Et si la presse levait le pied et se contentait d'un point de situation soft une fois par jour?
Le site d'information genevois Heidi.news qui s'est spécialisé dans la santé et la science fait le point dans un excellent article d'Annick Chevillot "Comprendre le paradoxe apparent d'une épidémie qui progresse sans s'aggraver", sans toutefois répondre à mes questions.
Les chiffres fusent de partout. Souvent les rédactions se contentent des données brutes qui n'ont aucun sens. Il faut les rapporter à la population pour autoriser une comparaison (et encore avec des bémols). Ainsi cette semaine, on annoncera sans doute que le seuil des 7000 infectés est dépassé à Genève.
Le chiffre frappe mais il ne dit rien. Justement parce que les premiers infectés des mois de mars et d'avril ne sont sans doute plus contagieux. Que la plupart sont donc guéris. Même ceux qui ont dû endurer des fièvres à plus de 40 pendant plusieurs jours ou ceux qui ont été hospitalisés et s'en sont sortis.
La comparaison entre Genève et Zurich dit combien les chiffres bruts faussent l'information. Le premier graphique montre le nombre total des personnes dépistées positives depuis le début de la pandémie. Zurich et Genève affiche les mêmes chiffres mais le canton de Zurich est trois fois plus peuplé que le canton de Genève.
Le second graphique montre le nombre des cas "actifs". Le seul enseignement que l'on peut tirer de ces courbes est que la croissance était exponentielle en mars et qu'elle est linéaire en août.
Pour la bonne bouche, je reviens sur cette information du 15 août selon laquelle il y a eu jusqu'à présent moins de morts en Suisse que l'an dernier. Histoire de souligner que la covid a surtout frappé les esprits, sans irrespect évidemment pour les personnes décédées et leurs proches.
* La norme de 60 nouvelles infections sur 100'000 habitants figure dans l’ordonnance sur les mesures destinées à lutter contre le coronavirus (COVID-19) dans le domaine du transport international de voyageurs. Mais elle ne cite pas la source scientifique qui la fonde. La France fixe le taux d'alerte à 50.
** Sur France Culture, début avril, on signalait que les premières études chinoises, dans The Lancet, estimaient que le virus restait contagieux longtemps, en se basant sur l’excrétion virale des patients après guérison. Les dernières recherchent en date estiment cependant qu’on peut trouver des charges d’ARN virale pendant un mois après contamination, sans que le virus soit toujours vivant pour autant. On peut donc avoir un test positif, sans que la personne testée soit contaminante. C’est pourquoi le Haut comité à la santé publique a publié un arrêté le 16 mars dernier qui estime que si les symptômes disparaissent 8 jours après leur apparition, le patient n’est plus considéré comme contagieux. Il est cependant recommandé de porter un masque pendant les 7 jours suivant cette guérison, afin d’éviter tout risque de contagion.
*** Le taux d'incidence en Haute Savoie était de 24,7 au 20 août et celui de l'Ain de 19,6 selon Santé Publique France.
Commentaires
Qui a fixé ce seuil ? le Conseil fédéral. Lisez-donc l'Ordonnance du CF.
Quant aux frontaliers ils n'ont pas à s'en faire ? Lisez donc l'ordonnance en les trois langues ainsi d'ailleurs que son commentaire.
Et vous comprendrez que le texte est mal rédigé, comme cela est usuel chez les juristes lorsqu'ils font usage de connecteurs logiques imbriqués.
Interprétation un : Tous les frontaliers.
Interprétation deux : Ceux qui ont un motif impératif d'exécuter un travail qui ne peut être reporté.
Ce qui est assez peu clair car le travailleur ne peut pas décider de reporter son travail, seul l'employeur le peut.
Autant dire que cette interprétation doit à son tout être interprétée pour en cerner le contour.
Le texte permet de soutenir les deux interprétations..
Quant à se casser la tête lorsqu'il s'agit de la France et non lorsqu'il s'agit de la Belgique, cela démontre le mépris de la Suisse pour les nations tierces tant que cela n'atteint pas ses intérêts et son porte monnaie.
Procéder par région avec la France alors qu'on l'a refusé à la Belgique, démontre la mocheté de notre administration fédérale.
Et alors que faire du Vermont, du New Hampshire, de New york et de quelques autres ? Pourquoi dont imposer une quarantaine à ceux qui en reviennent ?
Petit bras.
Pronostic sans engagement : La Suisse va faire comme l'Allemagne :. Placer sur sa liste rouge PACA et Ile de France.
Ce qui ne fait que repousser le problème à plus tard.
La source scentifique qui fonde le chiffe magique de 60 ? Il n'y en a pas. De toutes les manières, il faut tenir compte de multiples autres paramètres comme le taux de positivité, le nombre de prélévements, la qualité du choix des prélèvements et, bien sûr, d'autres paramètre que l'incidence.
La difficulté est de trouver un indice avancé fiable.
Un politicien PLR, mis en avant par la Julie, veut qu'on lui indique les buts de la politique actuelle. Des buts chiffrés car le but qualitatif il le connaît : lutter contre l'extension de la pandémie en Suisse. Si on lui donnait des buts chiffrés en nombre de morts et de personnes aux soins intensifs, il n'en serait pas plus avancé. Il ne serait pas capable d'indiquer quels indicateurs avancés permettent de prédire que ces buts seront atteints.
Par contre, il vous dira, d'ouvrir les portes, de laisser passer, de laisser faire, de lever les mesures car on est en loin du but chiffré. Et il se pourrait bien que 3 semaine plus tard le but chiffré soit atteint et qu'il faille confiner pour ne pas grossièrement les dépasser.
Confiner qui ? Bien voyons. il le laisse entendre. Les vieux, les malades et les gros. Pour les protéger. certes. Mais on pourrait les protéger autrement par le port de masques ultrafiltrants protégeant celui qui le porte. Mais non, c'est trop compliqué, c'est pour les pro, ...., c'est qu'on n'en a pas assez.
Et oui le député PLR n'a pas, en 6 mois, déposé de projet de loi visant à ce que le canton en fasse, en temps utile, aquisisition et puis c'est trop cher et il faudrait le payer aux pauvres. Carence dont on peut que lui faire grief.
Gouverner c'est prévoir.
Député-avocat c'est râler.
L'évolution des taux de mortalité v. invidences me font penser qu'à cette heure les Poggiesques mesures sont correctement calibrées. Evidemment si l'équité le commande on peut relâcher par ci en compensant par là.
Cela dit. Je crois que je vais pour un temps déserter ces blogs.
Merci de votre accueil.
Ah Ah Ah! "les quelques milliers de frontaliers"??? Il y en a 90'000, mais ce chiffre vous fait peur! Comme le chiffre des sans emplois genevois!