Certains vont rire. Tiens, s'il y en a un qui a bien besoin d'un correcteur, c'est bien vous mon cher Mabut. Certes, j'avoue mes coquilles et mes fautes de français. Ce n'est que le moindre de mes défauts. J'en demande pardon à mes lecteurs. Ma copie est rarement parfaite - mais qui l'est - Je revendique néanmoins le droit de m'exprimer même imparfaitement. C'est un droit universel qu'il faut défendre.
J'accueille volontiers les corrections et je remercie ceux qui m'en donnent. Mais, en même temps, comme dirait un personnage célèbre, je conteste le point de vue de certains qui voudraient m'interdire de publier tant que ma copie ne serait pas nickel ou qui juge mon propos davantage sur la forme que sur le fond.
La langue est une forme nécessaire mais elle peut être, elle est un facteur d'exclusion. Trop de gens la maltraite sans doute, mais je préfère cette maltraitance au mutisme que s'imposent les victimes des pointilleux ou que d'aucuns imposent aux handicapés de l'orthographe, aux besogneux de la syntaxe, aux pauvres en mots, aux dépourvus de belles images, aux estropiés de la rhétorique. Bref à tous ceux qui se taisent et renoncent à écrire au risque de perdre leurs trop faibles facultés. Et je me réjouis du temps présent, qui offre au plus grand nombre, via les réseaux sociaux, la vidéo, l'audio de nouvelles formes d'expression plus démocratiques.
Les correcteurs sont évidemment utiles. Plus noble encore est la fonction des journalistes - mais pas seulement - qui consacrent leur temps, leur savoir, leurs réseaux, leur énergie à (r)établir la vérité.
Libération mène sur ce plan comme quelques autres médias une action remarquable de salubrité publique, la vérification des faits. Une action de service publique qui pourrait ou devrait être le support à un financement collectif, tout comme la gestion des lettres de lecteurs, commentaires en ligne et encadrement dynamique et pertinent des réseaux sociaux*.
Le journal qui n'a pas toujours été exemplaire et a rappelé notamment dans l'affaire Matzneff, qu'il a lui aussi encensé les amoureux des petites filles et des petits garçons avant de faire amende honorable, consacre sa une du jour à sa rubrique phare CheckNews.
Un sacré boulot. Des enquêtes souvent difficiles, longues. Trop parfois ou impossible, faute de moyens, faute de retrouver les témoins. De sorte que des questions restent sans réponse. On voudrait savoir lesquelles.
* A ce sujet, je voudrais attirer l'attention des politiques. Il se trouve que certains de nos contitoyens sont prompts à saisir la justice dès qu'ils soupçonnent à leur mesure, souvent étroite, des infractions au code pénal ou au code civil en matière d'atteinte à l'honneur, à l'image, d'injures, de discrimination à l'encontre d'une minorité. Ne serait-il pas pertinent de soutenir les médias qui font un travail de vérité et qui sont aussi des espaces de discussion et d'expression de l'opinion publique et de contribuer ainsi à la création continue pédagogique et dynamique d'une culture du débat et de la liberté d'expression? Il ne s'agit évidemment pas de dresser des murs et d'instaurer des censures mais de faire ce que font la police, les garde-frontières, comme les gardiens publics ou privés de toutes les normes d'ailleurs: réduire autant que faire se peut que les trafics et les actions illicites. J'habite devant une douane, qui n'est plus gardée depuis bien 20 ans. Et c'est bien ainsi, même si des passages illicites ont sans doute lieu. Cette surveillance mesurée est suffisante.
Commentaires
Vous êtes bien inspiré pour le dernier jour de l'année, jour propice à établir des bilans!
J'ai remarqué que quand je suis bien animée par un sujet, je commets davantage de fautes, comme si l'esprit n'utilise pas le même langage que la raison! Ce qui est un peu normal quand on sait que la langue - peut-être plus en français que dans d'autres langues - a été mise en place dans des lieux où les "académiciens" choisissaient des formulations!
Vous soulevez aussi le fait que certains concitoyens sont prompts à saisir la justice. Ainsi, ils veulent mettre en formulation les situations "indigestes". Or souvent, il leur serait bien plus profitable d'affronter directement le conflit, sans se délaisser de leur autonomie en se mettant ainsi sous tutelle, ce qui leur permettrait de développer des qualités personnelles encore méconnues.