Aujourd'hui, dimanche, l'App Store a fait la promo de Duolingo, une app d'apprentissage de langues - plus toute jeune puisqu'elle est née en 2009 déjà et revendique rien moins que 99 millions de téléchargements. Go! Je serai le 99'000'001e téléchargeur. Un petit hibou vert se range bien sagement sur l'écran encombré de mon ordiphone. Je teste mes maigres connaissances d'espagnol. L'hibou vert me recale au cours de base.
Dans la soirée, je suis d'un oeil "Good bye, Lenin" sur Arte et d'un autre je feuillette Bilan de juin qui fait le tour de cent jeunes Suisses qui cartonnent. Les fils et filles de flirtent avec des business qui chiffrent en centaines de millions ou en milliards, tandis que les jeunes pousses tournent, elles, entre 2 et 50 millions. Sauf Rodger, 37 ans, bien sûr.
Parmi ces 100 Suisses, dont aucun n'a déambulé sur la scène virtuelle de la consensuelle fête des vignerons - s'y sont-ils rendus? - je tombe sur Severin Hacker, un Zougois inconnu de 34 ans. Hacker n'est pas un hacker mais le créateur, aux Etats-Unis of course, avec Luis von Ahn, lis-je, de Duolingo... L'app a été citée en 2018 par Time Magazine dans la liste de 50 "Most Genius Companies", souligne Bilan.
Duolingo ne propose que cinq langues au francophones, 3 aux germanophones, mais 33 aux anglophones dont le navajo et le klingon (4 aux arabophones, 6 aux sinophones, 9 aux hispanophones, dont le guarani et l'esperanto...)
Rien pour le kazakh, la langue de ma charmante nouvelle nièce. GoogleTranslate interprète 100 langues. Gratuitement. C'est assez parfois surprenant mais plus efficace que le langage des signes. Un jour, pas si lointain, nous nous passerons sans doute de Duolingo et de l'apprentissage d'autres langues.
Que font les ministres de l'éducation et les enseignants pour se préparer à ces bouleversements?
Ajoute d'un r à surréaliste lundi à 11h. Merci à mes correctrices. Encore que je tiens l'orthographe parfois pour surréaliste.
Commentaires
Cela m`étonnerait que l`on puisse jamais parler une langue sans l`avoir au préalable ingéré morceau par morceau mais l`appareil de traduction simultanée intégrée dans le smartphone ou un bracelet connecté et fonctionnant avec sa propre voix si on le veut, c`est probablement pour dans moins de dix ans. Évidemment, avec de tels gadgets a disposition, il est parier que la plupart des gens ne se donneront plus la peine d`apprendre des langues étrangeres, ce qui serait dommage car le bilinguisme ou le multilinguisme (surtout de langues aux racines différentes) enrichissent la compréhension de la réalité.
Il manque juste un S à surréaliste :)
Il manque juste un r à surréaliste :)
Vous ne croyez pas si bien dire. Goggle translate est largement dépassé par cet outil bluffant qui propose une traduction cinq fois plus réaliste grâce à l'IA.
https://www.deepl.com/home
Un traducteur efficace pour lire un livre, un journal a un sens.
Sinon comme touriste, aussi.
Mais dans un rapport régulier, la dimension humaine reste importante. La personne qui essaie de parler notre langue reçoit plus de sympathies que celle qui utilise une autre langue comme l'anglais, alors si on parle à travers un appareil….
Le rapport humain intègre l'effort du comportement envers l'autre. La personne hautaine est rejetée.
Celui qui voudra s'intégrer ou se faire apprécier, continuera à apprendre.
Va t'on préférer un conseiller fédéral qui parle à travers une machine ou un qui parle le français fédéral ?
On ne peut se passer d'un minimum d'humanité, même si ce besoin parfois, s'oppose à la logique.
Que restera-t-il à nos écoles pour couler les élèves, à part les math?
Je n'ai rien contre l'allemand ou son apprentissage, l'ayant appris à la naissance (pour une des nombreuses variantes du suisse-allemand) et à l'école dès l'âge de 8 ans (en Suisse allemande également).
Mais je suis de plus en plus opposé à la pratique qui consiste à matraquer nos élèves par l'apprentissage pratiquement inutile de cette langue (qui n'est pas nationale, contrairement à ce que l'on dit, sauf pour sa version écrite), qui se trouveront en concurrence plus tard (s'ils en ont réchappé) avec des bacheliers (ou non) d'autres pays qui utilisent tous l'anglais dès qu'ils doivent parler à un étranger.
Allez parler un allemand appris à l'école dans une ville comme Berlin, et vous aurez vite compris le problème.
Comparez aussi les taux de réussite aux examens de maturité suisse avec ceux des autres pays européens qui ont des diplômes (censés être) équivalents.
Lorsque les gens parlent plusieurs langues dès leur enfance (cela peut être le cas aussi bien dans les Balkans qu'en Nouvelle-Guinée) ce n'est jamais grâce à l'apprentissage scolaire, mais toujours par immersion, ne serait-ce que dans la famille.