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Comment refaire la "fête de la tomate qui ramène sa fraise"?

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tomate degustation.jpgSympathique, courue mais un peu déjà vue, la fête de la tomate. c'est l'impression que j'avais en revenant hier de la place de Sardaigne à Carouge. Je n'en ai vu certes qu'une volet, celui du repas de midi quand l'humeur de la météo précipita le public sous la grande tente dans une étrange pénombre. Ce n'était qu'une ondée qui ne gâcha pas la fête mais je n'avais pas l'impression qu'il y avait la foule d'antan. Plusieurs échoppes semblaient manquer à l'appel. A l'heure de l'apéro officiel, le ministre de l'agriculture brillait par son absence. Ainsi que de nombreux amis et élus.

Antonio Hodgers qui cumule la présidence durable du Conseil d'Etat, le territoire, l'urbanisme, l'environnement, l'agriculture et l'affaire Maudet avait sans doute d'autres chats à fouetter. Ou n'a-t-il pas voulu cautionner une production industrielle et sans saveur? Dans ce cas, il devra dire comment il entend réorienter la politique maraîchère sur laquelle il n'a en fait aucune emprise puisqu'elle est largement décidée à Berne, par la science et le marché. 

On a tout de même rencontré la future cheffe de la Direction de la Nature et de l'agriculture du canton, nommée le 19 juin dernier, longtemps secrétaire du syndicat paysan Uniterre, Valentine Hemmeler Maïga. Barre à gauche dans les campagnes genevoises? Prudente, l'ingénieur agronome n'a rien laissé paraître. Elle part avec un crédit important puisque en septembre 2018 les Genevois ont plébiscité son initiative sur la souveraineté alimentaire

Il y a un paradoxe dans la fête de la tomate version bientôt 4.0. La juxtaposition d'échoppes de tout petit artisans (confiture, fromage, caramels...), la ribambelle de jeux anciens dont une "grande" roue mue à bras d'hommes et sponsorisées par la Migros... et la tomate GRTA qui pousse hors sol dans des serres techno et est gavée de CO2.

La tomate est un des fruits les plus sophistiqués. Elle fait l’objet de recherches scientifiques et technologiques depuis longtemps. Les maraîchers genevois sont toujours parmi les producteurs les plus pointus de Suisse dans ce domaine. Ils cultivent une trentaine de variétés - on est loin de la seule tomate ronde standardisée et dure d'antan - qui donnait au banc adossé au chœur de l'église Saint de Carouge un éclat qui captait aisément l'attention des chalands.

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Juste à côté, on fait la queue devant le stand de dégustation (cliquer sur la photo en vignette pour l'agrandir). Un homme chemisé de rouge explique à un urbain incrédule tout le soin que les maraîchers apportent à cette culture et combien le fait qu'elle pousse hors sol dans un substrat neutre inondé d'un jus qui l'alimente et qui est entièrement recyclé, assure une production exempte de maladies et succulente.

Il ne devait pas avoir lu l'article de la Tribune de vendredi. Lequel avait mis le monde agricole en rage. Vert la rage, rouge la colère qui était encore sensible samedi. 

Mais, au fond, ai-je interpellé la future ministre de l'agriculture genevoise. Cet article, qui cite le vécu d'une journaliste et un expert français, reflète-t-il la situation en Suisse? Ne met-il pas au défi les fonctionnaires chargés de la politique agricole suisse (qui à Genève sont bientôt plus nombreux que les paysans) et les scientifiques d'Agroscope de répondre à des critiques qui les concernent aussi?

J'attends leurs réponses avec intérêt.

En attendant. il faut sans doute songer à sauver le soldat fête de la tomate.

Défi redoutable, s'il en est, car les paysans sont coincés entre l'image "Martine à la ferme" que la pub inculque au braves urbains et la sophistication pour ne pas dire l'industrialisation grandissante de la production agricole, tandis que les Verts veulent nous faire croire que le modèle des Jardins de Cocagne, la permaculture, l'agroforesterie ou l'agriculture urbaine est le bon plan pour nourrir les gens. Les Geenvois peut-être, dont le pouvoir d'achat est encore suffisant (un peu comme les SIG  qui se verdissent sur le dos des consommateurs étrangers qui doivent se contenter d'acheter des électrons au charbon), mais le monde entier sûrement pas dans l'état actuel des techniques. 

alexandre cudet.jpgLe défi, c'est donc de faire comprendre au bon peuple et surtout aux écologistes que la technique agricole, ce n'est pas le diable et de marier dans une fête de la tomate, des fruits et des récoltes toutes les activités de la ferme sous- sur- ou hors sol. 

Qu'en pensent le président de l'Union maraîchère Alexandre Cudet (photo) et son nouveau directeur?

 

 

Commentaires

  • La question ne se pose pas, la transition écologique est suivit de la transition agricole ou plutôt sera suivit.
    La viande à partir des cellules souches est un début, l'agriculture hors sol aussi. Il n'y a pas 36 solutions pour diminuer l'impact humain sur la planète si on ne veut pas gérer la croissance de la population.

    En Suisse, tous les sols sont contaminés, le véritable Bio ne peut être que hors-sol.

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