La division du parti libéral radical genevois sera-t-elle vite oubliée ou participe-t-elle du délitement des partis que partout en Europe on observe, de la fatigue de ces regroupements de militants qui ont porté et portent les systèmes démocratiques jusqu’à un niveau de développement remarquable et pour tout dire étonnant dans l'histoire humaine? Déjà des démissions sont annoncées suite à l'affaire Maudet. Où vont-ils donc se réfugier ces OVNI politique (objet votant non identifié)?
Faut-il comme Pascal Décaillet se réjouir de la déconfiture des partis? je ne le pense pas. Qu'on le veuille ou non, les partis sont, à l'instar de la démocratie, les moins mauvaises structures pour rassembler et forger les opinions, générer et porter les humains d'Etat, marier les avis et créer dans le débat des assemblages et des projets politiques de qualité.
Qui se souvient de la démocratie chrétienne, du parti socialiste, du parti communiste qui ont fait l'Italie d'après guerre et l'Europe aussi? Remplacés par des clowns et des graines de fasciste.
En France, les partis classiques on volé en éclats et ce n'est pas le fait du seul Macron.
En Grande Bretagne, les partis conservateurs et travaillistes sont divisés comme jamais, incapables de donner une forme viable au Brexit.
En Allemagne, les sociaux démocrates ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes et les chrétiens démocrates menacés par les partis populistes.
En Autriche, le vieux parti démocrate-chrétien a été pris en otage par le plus jeune président de la République qui s'est allié avec une extrême-droite plus inquiétante que notre UDC nationale.
Aux Etats-Unis, Trump a mis le parti républicain à sa botte et les démocrates n'ont pas de leader.
Les partis politiques sont comme les journaux: disruptés. Au bord de l'éclatement sous les coups des mouvements populaires (populistes) à expression directe, dans la rue et sur la toile, eux aussi souvent sans leader et souvent sans programme ni perspectives.
Les idées et les projets, la solidarité, la justice, l'égalité, la liberté, la prospérité, bref le bien commun n'existent pas si les humains et les partis ne les portent pas, ne se battent sans relâche pour leur mise en oeuvre.
Les partis dépendent aussi beaucoup des systèmes électoraux. Le système majoritaire favorise les individus, le système proportionnel implique la création de partis. Dans tous les cas, en démocratie, il faut être capable de forger des majorités. Pas de développement durable dans l'anarchie.
Le PPE section genevoise
Je ne crois pas que l'affaire Maudet va déboucher sur l'implosion du PLR local. Cependant il sera intéressant de voir où les OVNI politiques vont atterrir.
Il est peut-être temps pour le PDC d'innover et de devenir la section genevoise du Parti populaire européen.
Forgé autour des chrétiens démocrates allemands, le PPE rassemble assez largement ce qui devrait permettre - l'hypothèque religieuse locale du Kulturkampf enfin soldée - de rassembler les enfants de James Fazy et les enfants de Gaspard Mermillod* ou, pour prendre des références plus récentes, les enfants de Ducret (Robert) et ceux de Fontanet (Guy). Viendraient naturellement s'y agglomérer les Verts libéraux, les Évangélistes, le PBD et pourquoi pas les Orsini, mère et fils... et les enfants égarés au MCG.
PS: * Saviez-vous que Mermillod fut à l'origine de la Brasserie du Cardinal?
Commentaires
Les partis ne valent que ce que valent leurs électeurs. Celles et ceux qui s`intéressent encore a la politique et utilisent régulierement leur droit de vote proviennent de plus en plus de la classe d`age des senior dont, vieillesse oblige, la pensée et donc les opinions politiques sont souvent rigides, sans nuances. Les classes d`age des actifs sont, elles, de plus en plus composées de gens désabusés par la politique et les politiciens. Quant aux responsables de ce désabusement, ce n`est peut-etre pas tant les politiciens et les partis mais le fait que les problemes économiques et sociaux sont de plus en plus complexes et donc de moins en moins de nature a pouvoir y apporter des solutions rapides et radicales, ce que les foules désabusées par la politique percoivent -me semble-t-il- en termes d`inefficacité de la politique et une attitude de "a quoi bon".
Oui, l’histoire douloureuse, traversée par le PLR, ne va pas faire imploser ce parti. La tenue des débats durant l’AGE a montré la solidité de ce parti.
Quant aux partis politiques, ils ne sont pas des formations antidémocratiques, mais plutôt une garantie pour la démocratie. Si les gilets jaunes en France expriment bien un mécontentement, quels projets portent-ils ? Pour l’instant, ils entraînent plutôt des dégâts qui touchent surtout des commerçants, des artisans… voire le simple péquin qui a retrouvé sa voiture carbonisée.