Grande nouvelle, la ville de Lausanne va s’acheter dès le 27 septembre des pages dans Lausanne Cité (Le GHI lausannois), annonce le socialiste Grégoire Junod, syndic de la ville à #actmedia. L’éditeur genevois s’en félicite. Evidemment. Il y aura, dit-il, une claire distinction entre la partie rédactionnelle (congrue, il faut bien le dire) et l'encart de bonnes paroles de la Ville.
Rien de nouveau sous le soleil. Les annonces officielles des autorités ont trouvé ce media depuis bien longtemps. C'est un moyen classique de financement des journaux, surtout des toutes petites feuilles locales. (Certes mais où est l’information indépendante dans cette opération de soutien? La com, c’est souvent des fake news ou du vent pour détourner l’attention dus sujets qui pourraient fâcher.)
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L'expérience lausannoise est-elle un des modèle économique pour sauver la presse, demande Grégoire Nappey, ex réd en chef du Matin, à la journaliste Chantal Tauxe, ex-Hebdo et âme de Fijou? Fijou, l'association pour le financement du journalisme, croit qu'une bonne solution serait de transposer aux médias d'information le modèle de financement actuellement en vigueur pour le cinéma suisse. Argent public et de mécènes à redistribuer. Comment? En finançant la formation des journaliste par exemple. Trop peu de temps sans doute pendant le débat pour en apprendre davantage et savoir notamment quelles seront les clés de répartition.
Première impression, le débat passe complètement à côté des vrais problèmes: la distanciation accrue des habitants et de la politique qui renvoie à la question de quelle information parle-t-on, les dimensions inadéquate des institutions communales et cantonales vs les entreprises pourvoyeuses d’emplois, les réseaux sociaux sont ignorés, l’éclatement des connaissances qui émiettent les domaines d’intérêt et rend obsolète les journaux et leur offre unique (mêmes les cantines offfrent plusieurs repas), le débat démocratique qui est chiant et chronophage, (même si on n’a pas encore inventé autre chose), le fait que 40% des Genevois ne sont pas des citoyens.
Financer les infrastructures? Une autre piste qui pourrait faire son chemin. Grégoire Junod dit ne pas vouloir évacuer le soutien aux imprimeries (il est vrai, me dis-je, que la Suisse soutient bien collectivement les murs en pierres sèches, les arbres remarquables et les vaches montagnardes). Kanaan ne croit plus trop au papier. Il lit les journaux dans le version PDF. Le financement de la distribution doit être conservé, le financement de plate-forme internet commune est une piste. Personne n’évoque la taxe Maudet (1 francs sur chaque factures émises par les grands opérateurs de télécoms)
Chantal Tauxe pense que la crise est loin d’être terminée. Elle n’est pas conjoncturelle. Il faut que les Romands se mobilisent maintenant. Si dans 5 ou 10, les Gafa n’ont plus le même impact, l’Etat que nous appelons à l’aide, pourra se dégager. N’asttendons pas le salut de Berne ou de Zurich.
On navigue d’un sujet à l’autre au gré des questions centrées sur le la presse de Nappey et des réponses souvent évasives de neuf intervenants.
Je ne crois pas avoir entendu l?idee de prendre 100 millions (sur 1,3 milliard) à la redevance radio TV pour les redistribuer aux rédactions qui signeraient une convention de bonne pratique journalistiques et de journalisme centré sur l’émancipation citoyenne (la charte des devoirs et des droits des journalistes suisses suffirait-elle?). Tsuxe demande que les budget publics dégagent des moyens
Qui va former l’opinion, demande Tauxe? Qu’est-ce que former l’opinion? Qu’attend-on en fait d’une rédaction? Savez-vous que les Hug ont 24 personnes en charge de la com. C’est plus que le nombre de journalistes de la rubrique locale de La Tribune de Genève. Combien de députés s’en soucient? Combien y en a-t-il au SIG, aux TPG, à l’aéroport, à l’Instruction publique, dans les communes?
Fleury, fondateur et toujours propriétaire de GHI, revient sur terre. Si Migros et Copp cessent de faire de la pub, bien des journaux n’y survivront pas. La Poste réfléchit sérieusement à réformer la distribution matinale qui lui coûte cher. Le jour où elle décide, la presse quotidienne sera morte.
Pourquoi les Romands ont-ils perdu la main et ont cédé les journaux à Zurich, demande un premier auditeur. Il y a des logiques industriels, dit Badillo qui ne veut pas évoquer l’incapacité des familles (Nicole à Genève, Lamunière à Lausanne) et d’autres financiers (banquiers privés pour le Journal de Genève). Roland Rossier demande à Fleury pourquoi il n’a pas vendu à Blocher et pourquoi il a repris la succession de son père. La reprise n’est pas une décision rationnelle. Le rachat par Blocher de la part Edipresse (ex part de Nicole) dans GHI est un coup de cœur, un coup de poker.
Fijou et Média pour tous réfléchissent sérieusement, dit Tauxe à une question que je pose, à l’idée de dégager quelques moyens - 10, 100 millions - de ce qui dépasserait les 1,2 milliard promis à la RTS. Comment les distribuer? Quelles conventions de service public? Des questions qui restent ouvertes. Badillo pense qu’il ne faut pas déshabiller la SSR pour remplumer les journaux, en revanche la taxe Maudet est une piste à suivre. Reste à savoir comment, remarque Nappey. Laura Drompt co-réd. en chef du Courrier pense qu’on peut tout à fait partager une partie de la redevance sans déplumer toutefois la SSR. Le Courrier, c’est un budget 3,8 millions. "Nous, commente modestement la cheffe du Courrier qui codirige une équipe de 40 personnes, c’est de 100’000 francs dont nous avons besoin."