L'affaire de nos deux joueurs suisses d'origine kosovare a mis la FIFA dans l'embarras. Elle s'en est sortie avec une amende, bien salée, mais pouvait-elle faire mieux, prise en sandwich entre le clan russo-serbe et la crainte d'un dérapage autrement plus émotionnel. Imaginez un joueur italien..., qui pour manifester l'amour qu'il porte au nouveau gouvernement à Rome, se serait mis en tête de lever le bras, façon salut fasciste, à l'entame de Fratelli d'Italia, l'hymne national transalpin. L'aigle à deux têtes est donc une petite faute bien plus petite que ces méchants croche-patte que l'on voit trop souvent sur le terrain. Au demeurant le nationalisme n'est que la monnaie d'une coupe du monde des nations. Vivement qu'on en sorte! Je vous recommande le dernier blog de Daniel Warner...
Des doubles nationaux de coeur ou de fait, combien y en a-t-il dans les équipes qui s'affrontent en Russie? Des origines diverses, des sangs mêlés, n'est-ce pas ce qui génétiquement et culturellement régénère un groupe humain depuis la nuit des temps? Vive donc le multinationalisme!
Par une association d'idée dont je garde le secret, la réflexion ci-dessus m'inspire une critique - récurrente - du nième épisode de la rénovation reconstruction embellissement bourrage mais hélas pas destruction de notre MAH. Qui sera donc tout beau tout remis à neuf en 2028 selon le plan publié ce jour par le ministre de la culture de la microville de Genève: 16 km2, 202'000 habitants, dont 107'000 Suisses et 85'000 citoyens, soit une petite dizaine d'années après l'inauguration en fanfare vaudoise de Plateforme Dix, le musée des Beaux-Arts de Lausanne. Evidemment le MAH ne joue pas dans la même catégorie... d'où le temps pour concocter sa mue.
Donc, je milite pour la démolition de cette pièce montée XIXe dont le coût de rénovation va dépasser celui d'un nouveau musée adaptée aux conceptions muséales du XXIe.
Décidément, après le CEVA (conçu au XIXe aussi qui sera peut-être sauvé par des navettes automatiques qui circuleront sur la voie verte... en attendant le péage urbain), Genève multiplie les emprunts au temps passé. Le discours récent de Saint-Pierre assis sur nos héritages en a fourni un autre exemple.
Bref que faire?
J'ai ici, là et là (déjà en 2013) proposé de construire le musée sous la butte de l'observatoire, suivant une bonne idée documentée de Patrimoine suisse et de surmonter l'édifice, s'ouvrant au niveau des boulevards, d'une patinoire urbaine toute de verre et de glace, dont les doubles parois laisseraient un espace libre à une ferme urbaine, une annexe de la serre du jardin botanique ou du Museum...
Réconcilier le sport (les bruts) avec les arts (l'académie), tel pourrait être le défi d'une Genève multiculturelle. Ne rêvons pas Genève se muséographie elle-même et déclare patrimoine universel tout ce qui est de pierre et de béton. Où est donc l'esprit?