Mémoire de Bardonnex retourne la surface de notre passé comme un cultive son jardin. Avec passion, sans ménager sa peine, avec le plaisir d'y faire éclore des fleurs et des légumes de bon usage.
Sa nouvelle exposition, ouverte ce dimanche encore de 10h à 18h à Compesières, dans le coin est de la salle communale de Bardonnex, le reste étant dévolu à l'exposition annuelle des artistes et artisans de la commune, présente l'eau d'ici telle qu'on la puisait dans les puits naguère ou celle qui coulait des fontaines, alimentées par les sources captées au pied du Salève*, et depuis longtemps déjà celle des SIG.
Bref l'eau de Bardonnex est transfrontalière, car la frontière n'est ici pas naturelle mais entièrement politique. Elle fut dessinée comme on sait au détour du congrès de Vienne, en 1815, coupa des paroisses et des communes en deux, suivit, plutôt que le cour d'un nant ou d'un ruisseau, les limites des propriétés de quelques aristocrates genevois qui avaient colonisés la campagne.
L'occasion de rappeler l'exposition FrontièreS mise sur pied actuellement par les commune du Bas-Salève.
H2 Eau mérite le détour et l'on regrette qu'elle ne soit visible que deux jours, de surcroît deux jours d'été où les arbres et les fleurs partout éclosent en ce printemps qui jusqu'à présent ne fut guère clément.
Au point d'éveilelr cette question: pourquoi les enfants de la région chantent-ils le retour du beau mois de mai, le 1er Mai, alors que les blancs cerisiers et les roses pommiers sont déjà défleuris? N'est-ce pas qu'au temps où cette chanson fut composée l'Europe de la fin du XVIIIe siècle traversait un petit âge glaciaire qui fit descendre le glacier du Rhône jusqu'à Gletsch et que les paysans d'ici, c'est à dire alors toute la population, attendait dans la disette le retour des beaux jours? Un thème à creuser pour Mémoires de Bardonnex.
On ne saurait d'autre part trop recommander à la commune d'inviter Mémoire de Bardonnex à monter son exposition dans l'enceinte de l'école. Comment mieux enseigner l'histoire locale sinon en montrant la passion de ceux qui nous la montrent?
Pour l'heure, je vous offre cette petite vidéo saisie hier à l'heure de l'apéro.
* La "montagne des Genevois" n'était pas encore français mais savoyarde, province berceau d'une dynastie, qui préféra le sud des Alpes et Turin à Chambéry, pour s'élever au rang de royaume - de Piémont Sardaigne -d'où naquit en 1860 le royaume d'Italie, abandonnant la Savoie à la France qui penchait déjà depuis quelque temps pour la République.
Commentaires
Salut Jean-François,
Merci pour ta "capture d'écran" et sa mise sur le net.
A propos des frontières politiques établies à Paris et Vienne vers 1815 : les limites de la commune de Compesières (à part l'exception d'Evordes) ont été établies en suivant le tracé de nos rivières : la Drize, l'Arande et la Lissole, laissant Lathoy (derrière l'Arande) à la Savoie !
Quant aux grandes études climatiques en rapport avec les famines, laissons cela aux historiens professionnels.
Notre nouveau défis sera peut-être : les fêtes communales et villageoises (histoire et actualités)
Le problème est qu'au Congrès de Vienne nous aurions dû nous débarasser des catholiques et foutre dehors les communes réunies et leur couper l'eau dont ils ne se serve que pour communier.